Phèdre de Jean Racine, mise en scène de Robin Renucci

Phèdre de Jean Racine, mise en scène de Robin Renucci


Cela clôture tout un travail autour de l’alexandrin, entamé en 2019 avec Bérénice puis Britannicus (voir Le Théâtre du Blog). Robin Renucci, directeur des Tréteaux de France a créé cette pièce pour sept représentations exceptionnelles dans les locaux d’Aubervilliers. Racine avait beaucoup emprunté à Euripide mais aussi et surtout à Sénèque qui avait lui aussi emprunté au dramaturge grec… Chez lui, tous les personnages principaux ont été ou sont devenus amoureux. Phèdre avoue à Oenone, sa nourrice, une passion qui s’accompagne chez elle d’un sentiment de culpabilité. Elle aime Hippolyte, le fils de son mari Thésée, roi d’Athènes et d’Antiope, une amazone. Phèdre apprend la mort du Roi et va l’annoncer à Hippolyte. Elle lui avoue aussi ses sentiments: « J’ai dit ce que jamais on ne devait entendre. »

© Sigrid Colomyès

© Sigrid Colomyès

Mais Hippolyte va repousser Phèdre car il aime la jeune et belle Aricie. Et Phèdre va alors vite s’enfoncer dans la souffrance. Mais rebondissement: Thésée ne serait pas mort. Il revient en effet accompagné d’Hippolyte. Le piège s’est refermé et Phèdre n’a plus aucun espoir: Thésée ne peut plus aimer Phèdre qui n’aime plus son époux. Quant à la malheureuse Aricie qui refusait les amours faciles et qui voulait conquérir le cœur d’Hippolyte, elle aura tout perdu à ce jeu sentimental… Hippolyte voulait lui offrir le trône d’Athènes parce qu’il l’aimait. La pièce est aussi une tragédie de l’ambition et de la passion contrariée, fatale et donc mortelle. Et les Dieux vont écraser ces héros. Oenone qui a manipulé Phèdre et l’a poussé vers l’amour mais qui a aussi calomnié Hippolyte, se suicidera, Théramène annoncera la mort d’Hippolyte et Phèdre qui a appris qu’il aimait Aricie, célèbrera la pureté du jour avant de s’empoisonner, victime de l’amour. Après tout, il y a des histoires comparables dans les faits divers actuels…

Racine a su donner ici  comme dans aucune de ses autres pièces, une couleur poétique fabuleuse à un monde où s’affrontent l’ombre et la lumière, les forces du Bien et du Mal. Nos profs qui nous ont vraiment initié à Phèdre trouvaient et à juste raison, l’œuvre fascinante. Mais chacun avait un regard différent: au lycée, pour le grand Paul Bénichou, auteur des Morales du grand siècle, la découverte des amours d’Hippolyte et d’Aricie libérait la haine latente de Phèdre en proie à un délire de persécution. Et plus tard en Sorbonne, Pierre Moreau insistait sur la religion de la mort dans la cité antique et Antoine Adam, grand spécialiste du XVII ème, voyait dans le célèbre et merveilleux lamento d’Arianna de Monteverdi, le meilleur commentaire de la pièce: pas mal trouvé…

Mais la pièce n’est pas des plus faciles à mettre en scène et peu de metteurs en scène s’y sont risqués. Mais récemment Patrice Chéreau, Christian Schiarretti, Christophe Rauck ou Brigitte Jaques. Pour Robin Renucci , c’est aussi un combat et il a grandement raison, quand il part en guerre contre « le jargon publicitaire, les slogans, les éléments de langage en politique, les tweets. Mon objectif est à travers ce travail sur l’œuvre de Racine est de redonner à tous la langue dans toute sa splendeur et sa complexité. »Et ce n’est pas faire preuve de passéisme que de vouloir faire sonner avec intelligence et sensibilité, toute l’incomparable musique de l’alexandrin. Et qui peut être insensible à ces vers que nous connaissons tous, plus ou moins ? «Mes crimes désormais ont comblé la mesure/Je respire à la fois l’inceste et et l’imposture. » ou « “Le jour n’est pas plus pur que le fond de mon cœur.”
Robin Renucci dans cette petite salle, a imaginé un plateau rond en bois clair avec quatre pentes pour y accéder : le théâtre en rond a ses avantages : une grande intimité avec les personnages mais aussi la difficulté pour le metteur en scène à faire en sorte que chaque groupe de spectateurs y trouve son compte. Cela suppose que les comédiens aient une maîtrise totale de l’espace mais c’est ici le cas et il y a une parfaite unité de jeu. Et aussi une excellence dans la diction du vers racinien et la gestuelle.

En costumes d’inspiration XVII ème mais pas tous vraiment réussis, Marilyne Fontaine (Phèdre) est souvent bouleversante comme Nadine Darmon, très juste dans cette Oenone dévouée mais pas très «nette »… Patrick Palmero incarne avec excellence un Théramène qui arrive à dire le fameux récit avec une grande virtuosité. Et Julien Tiphaine -il avait déjà joué le personnage dans la mise en scène de Christian Schiaretti- sanglé dans un épais et lourd grand manteau, est d’une majesté tout à fait impressionnante. Il EST vraiment Thésée. Mais nous avons été moins convaincus par Ulysse Robin qui boule souvent son texte et surjoue: Hippolyte est passionné mais ce n’est pas une raison. Et l’Aricie d’Eugénie Pouillot pourrait être plus séduisante.
A ces réserves près, c’est un remarquable travail qui peut en réconcilier plus d’un avec la Phèdre de Racine. Il suffit de bien vouloir se laisser embarquer dans cette fable intemporelle. Et ces cinq actes, juste ponctués d’un coup de gong et joués sans aucune rupture de rythme, sont d’une incomparable beauté et passent très vite. Robin Renucci, avec les Tréteaux de France-Centre Dramatique National itinérant, a tenu une fois de plus son pari : «Jouer partout, et ne jamais sous-estimer l’intelligence du public.» Une belle sortie que cette Phèdre. Robin Renucci va, après onze ans quitter la direction des Tréteaux de France, pour celle de La Criée à Marseille…

Philippe du Vignal

Spectacle vu aux Tréteaux de France-Centre Dramatique National, 2 rue de la Motte, Aubervilliers ( Seine-Saint-Denis)

 

 


Archive pour mai, 2022

Feel Good,d’après le roman de Thomas Gunzig, mis en scène de Leïla Moguez et Nicolas Morvan

Feel Good, d‘après le roman de Thomas Gunzig, mise en scène de Leïla Moguez et Nicolas Morvan

Thomas Gunzig, écrivain belge de cinquante-deux ans, a reçu de nombreux prix dans son pays. Scénariste, il a signé Le Tout Nouveau Testament et ont parus au Diable Vauvert, ses romans comme 10 000 Litres d’Horreur Pure, Assortiment pour une Vie Meilleure, Le Sang des Bêtes. Et il a écrit un monologue pour le théâtre Et avec sa queue, il frappe !

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Alice dans Feel Good connaît bien les fins de mois difficiles, même avec  avec les allocations chômage. Elle a huit ans quand son papa meurt et chez une camarade de classe, elle découvre  «l’odeur des riches» et «cette merveilleuse nonchalance, cette indolence moelleuse que l’aisance matérielle donne à ceux qui ont de l’argent. » Impossible pour elle de faire des études et elle sera vendeuse de chaussures chez Madame Moretti.
Mais Alice est enceinte et le papa, aux abonnés absents. Survient la tuile: Madame Moretti lui annonce qu’elle va fermer sa boutique. Donc cette
jeune mère célibataire et sans ressources vivra avec son petit garçon au jour le jour. En volant de la nourriture, surtout des légumes, dans les supermarchés, puis elle frôlera la prostitution. Et tout d’un coup, elle a une idée géniale: enlever un bébé riche et demander une rançon! Elle en repère un dans une nacelle près d’une voiture, sans doute celle de parents venus le chercher à la crèche. Alice laisse donc  un message sur le pare-brise. Bien entendu, cela ne se passe pas du tout comme prévu et visiblement, le bébé n’est pas celui du propriétaire de cette voiture. Et catastrophe, personne ne vient rechercher cette petite Agathe… Donc, en attendant, Alice devra aussi nourrir ce bébé. Tom, un jeune écrivain méconnu du monde littéraire, trouve cette demande de rançon qui ne lui était pas destinée. Comme il y a un numéro de téléphone, il appelle et rencontre Alice. Et ils décident tous les deux d’organiser un braquage…Et c’est étonnant, non? Ils vont tomber amoureux. Et Tom voit dans cette histoire d’enlèvement imaginée par Alice, un merveilleux thème romanesque à exploiter. Mais elle ne veut pas qu’il écrive un roman à sa place sur sa vie à elle et décide d’écrire elle-même un roman à succès. Effectivement, bonne pioche: les ventes vont exploser. Plus belle la vie ? Même quand on est très pauvre, elle vaut le coup d’être vécue.

C’est très souvent la même chose : quand on adapte un roman à la scène, mieux vaut savoir s’y prendre, sinon quand il y a un second degré, une mise en abyme et un humour décapant, tout risque de passer à la trappe. Comment en effet s’intéresser alors aux personnages de cette fausse histoire bouleversante et soi-disant destinée à faire pleurer le lecteur à chaudes larmes? Sur le plateau, un rayonnage de supérette avec plein de boîtes d’aliments et produits de première nécessité comme on dit, sans doute pour symboliser la société de consommation et ses victimes. Et une petite guitare reliée à un ampli sur laquelle Nicolas Morvan grattera quelques notes et accompagnera par moments Leïla Moguez.

Décidément, les adaptations de roman au théâtre fonctionnent rarement. Ici il aurait fallu qu’il y ait une véritable mise en scène de ce texte où l’auteur -qui connait bien le milieu- s’en prend avec talent et humour aux éditeurs qui cherchent plus à lancer un homme ou une femme pouvant incarner un personnage. Et il donne ici la recette, comme s’il pouvait y en avoir une, d’un livre à succès. Mais nous sommes loin du compte et vous pouvez vous épargner d’aller voir cette  petit chose: elle ne dure qu’une heure et quelque, mais elle nous a paru bien longuette…  Allez plutôt voir Rouler des pelles au néant, un formidable solo de Lucas Hérault (c’est la dernière demain à La Flèche et c’est complet, mais il sera sans doute repris) et dont nous vous parlerons très vite.

Philippe du Vignal

Jusqu’au 31 juillet, La Manufacture des Abbesses, 7 rue Véron, Paris ( XVIII ème).

 

Ilots, texte et mise en scène de Sonia Chiambretto et Yoann Thommerel, à partir du Questionnaire élémentaire

Ilotstexte et mise en scène de Sonia Chiambretto et Yoann Thommerel, à partir du Questionnaire élémentaire

Nous aurions dû vous rendre compte de ce spectacle à sa création en décembre dernier quand nous étions allés le voir à Caen. Mais la S.N.C.F. a annulé au dernier moment, sans aucun scrupule et sans la moindre excuse le train prévu ( le conducteur n’était pas arrivé et selon des passagers de la ligne, cet incident assez fréquent est en fait une grève dite «perlée »). Puis on a ordonné aux nombreux voyageurs de prendre illico le suivant. Lequel train est parti avec du retard, puis a accumulé d’autres retards dont l’un à cause de sangliers ayant percuté le  convoi précédent… Bravo! « Nous vivons une époque moderne », disait Philippe Meyer. Si bien que nous n’avions pu voir que les quinze dernières minutes du spectacle et impossible d’en rendre compte correctement. Donc séance de rattrapage à Ivry-sur-Seine et cette fois par le métro…

© P. Laffont de Lojo

© P. Laffont de Lojo

Ilots a été créé en lien avec le Groupe d’information sur les ghettos (G.I.G). « La recherche esthétique que nous menons en lien avec ce groupe, disent ses auteurs et metteurs en scène, se veut avant tout une traversée collective dans l’histoire de cette dérive terminologique, une plongée dans ce qui est devenu une béance de la langue. Nous avons fondé en 2015, dans le cadre d’une résidence aux Laboratoires d’Aubervilliers ce G.I.G. qui agit comme un moteur fictionnel pour interroger le réel, pour remettre le sens des mots et leur résonance poétique au cœur d’une introspection politique et sociale. (sic) Rassemblant habitants, artistes et chercheurs, ce groupe a activé des protocoles d’enquête : écriture de questions, diffusion, récolte de données, traitement, pendant trois ans à Aubervilliers. »
Et cela a donné lieu à la publication d’un 
Questionnaire élémentaire « poétique et frontalement politique » qui permet de constituer un fonds documentaire pour alimenter une réflexion collective sur les mécanismes d’exclusion. Laquelle se poursuit aujourd’hui partout où Sonia Chiambrietto et Yoann Thommerel travaillent, entre autres à Aubervilliers, Saint-Ouen, Carentan, Caen, etc.

Sur le plateau, une bande de vrai gazon en U, en fond de scène, deux châssis en toile métallisée et côté cour, quelques chaises. Si nous avons bien compris, trois personnages nommés comme chez les Deschiens du prénom des acteurs Séphora Pondi, Jean-François Périer et Julien Masson, doivent arriver à impliquer directement le public en une heure et quelque, à partir d’une série de questions que chacun proclame à tour de rôle et en rapport avec tout ce qui entraîne l’exclusion : « Combien avez-vous d’amis? Aimez-vous quelqu’un? Combien êtes-vous chez vous? Entendez-vous vos voisins à travers les murs? Avez-vous choisi l’endroit où vous vivez actuellement? Parmi vos dernières dépenses, laquelle regrettez-vous le plus? Vous êtes-vous déjà senti valorisé grâce à l’adresse postale inscrite sur vos documents administratifs? Avez-vous voyagé hors de France ces six derniers mois? Cette litanie, même entrecoupée de courtes vidéos avec témoignages et récits d’hommes et femmes anonymes, devient assez vite fastidieuse.

Reste à donner en effet  toute sa résonance aux questions que posent les acteurs face public. Pour les metteurs en scène, le spectacle doit fonctionner en «rejetant la linéarité d’une démonstration; ce récit révèle de façon saisissante par le simple jeu de rapprochements d’éléments initialement étrangers, toute l’ambiguïté de notre rapport à l’Autre, au territoire, au monde et à ses réseaux d’informations.» (sic) Ces bons acteurs, d’âge, de taille et d’origine différents, ont une impeccable diction et essayent de donner corps à cette série de questions dites à un rythme soutenu. Mais il y a quand même quelque chose d’assez prétentieux à déclarer aussi « qu’en réalité, aucune réponse n’est jamais donnée aux questions posées : ce sont ces dernières qui prennent la parole, et la parole n’arrête pas d’élargir les questions, de les multiplier en cascade, par des enchaînements auxquels le spectateur peut trouver une logique, mais une logique qui reste toujours intime, secrète, faite d’enchevêtrements mentaux étranges, opaquement perceptibles, poétiques. »

A l’impossible, nul n’est tenu et cette litanie sans fin et numérotée a quelque chose de rigide et de pas très passionnant… Que veulent nous prouver ses auteurs et metteurs en scène? Un confrère m’a dit sans ambiguïté que ce genre de réalisation ne revenait qu’à se donner bonne conscience mais ne « faisait pas théâtre » comme disait Antoine Vitez qui créa justement en 1971 le Théâtre des Quartiers d’Ivry. Sans doute sévère, mais pas faux…
En fait, ce spectacle s’il était joué loin de
théâtres très bien équipés avec grand plateau, systèmes lumières, son et vidéo, aurait plus à voir avec une forme d’agit-prop comme l’avait fait le groupe Octobre  dans les années trente avec de sombres inconnus comme entre autres  (excusez du peu : Jacques et Pierre Prévert, Mouloudji, Jean-Louis Barrault, Margot Capelier, future et fameuse directrice de casting, Maurice Baquet, Jean Dasté, le grand directeur et metteur en scène du C.D.N. de Saint-Etienne, Roger Blin, le metteur en scène qui créa ensuite En attendant Godot… Ce groupe d’acteurs créa quelques spectacles politiques aux scénarios et dialogues directs, faciles à comprendre et pouvant être joués partout.

Comparaison n’est pas raison, les temps ont beaucoup changé au théâtre comme ailleurs. Mais désolé, texte et mise en scène qui bénéficient pourtant d’une réalisation honnête (mais sans doute trop sage!) ne nous ont  pas convaincu. Et ce spectacle n’est peut-être pas le meilleur moyen de «favoriser de nouveaux modes de pensée et de sensibilité».

Philippe du Vignal

Spectacle vu le 21 mai au Théâtre des Quartiers d’Ivry-Centre Dramatique du Val-de-Marne, Manufacture des Oeillets, 1 place Pierre Gosnat, Ivry-sur-Seine.

Byron, La liberté à mort, conférence-spectacle de Sylvain Tesson

Byron, La liberté à mort, conférence-spectacle de Sylvain Tesson

À l’occasion de son dixième  anniversaire, Le Figaro-Histoire a choisi Athènes, berceau de la démocratie, pour remonter aux sources de la culture occidentale avec conférences à l’Académie d’Athènes, rencontres et spectacles. Deux journées organisées en partenariat avec la mairie d’Athènes, avec le soutien de l’Organisation Nationale du Tourisme Grec. Le premier soir, au cinéma Thissio dont la vue est magnifique, Lydia Carras a présenté l’œuvre importante d’Elliniki Etairia, une association activiste qui lutte depuis 1972 pour la protection de l’environnement, du patrimoine culturel et naturel, à l’intérieur comme à l’extérieur de la Grèce. Et nous avons aussi assisté au spectacle-hommage à la Révolution grecque, au grand poète Lord Byron qui a traversé le siècle comme un météorite incarnant à la fois la liberté, la rage, l’excès du romantisme.

 

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En 1824, il accoste à Missolonghi pour contribuer à sauver la liberté et la culture du peuple grec. Il sait bien le danger qu’il court mais relativise l’idée même de sa propre mort. En remettant au goût du jour une notion ancestrale: il faut être joyeux d’avoir vécu, au moment de quitter ce monde. Une résolution ultime du poète: retrouver, après les mots, une forme de romantisme sur le terrain et ses textes ont pour thèmes: mémoire, courage, amitié et mort… des thème qui sont aussi à l’amorce des réflexions de Sylvain Tesson sur le philhellénisme et sur la forme qu’il pourrait prendre aujourd’hui.

William Mesguich interprète de façon émouvante des extraits choisis par Sylvain Tesson : sur scène, ils alternent narration et dialogue et ont ému un public à la fois français et grec. Nous entendons aussi la parole de Victor Hugo qui, dans Les Orientales, peint quatre siècles en un vers : « Le Turc a passé là, tout est ruine et deuil. » Ce frottement entre le XIXème et le XXIème siècle, est aussi une confrontation de langage et de formes d’écriture. Et spectaculaire au sens où le personnage lui-même de Byron appelle un tourbillon de panache et de poésie,

Nektarios-Georgios Konstantinidis

Conférence-spectacle donnée le 27 mai au Ciné Thissio, 7 Apostolou Pavlou, Athènes.

 

 

Cerebrum, texte mise en scène et jeu d’Yvain Juillard

Cerebrum, texte mise en scène et jeu d’Yvain Juillard

Connaissons-nous notre cerveau ? Matière grise réservée à l’intelligence, matière blanche ramollie ? «Grouille-toi le mou.» dit un personnage de Colette, ce qui signifie selon l’occasion: «Agite tes neurones. » ou « Bouge tes fesses. » Notre acteur-conférencier nous fera comprendre que ces actions ne sont pas si éloignées l’une de l’autre, dans la production inestimable de notre cerveau. L’Homme pourra-t-il augmenter son activité et son efficacité ? Pourra-t-il s’ «augmenter» grâce à l’intelligence artificielle? Hum, il a déjà beaucoup à faire avec ce que notre organe « naturel » fabrique tous les jours. L’homme augmenté est aussi, quelque part, diminué. Et puis, qui est-il ? Un Moi, un Lui ou un plusieurs ?

© Hichem Dahès

© Hichem Dahès


Trêve de plaisanteries, ce scientifique et comédien, a entrepris de nous faire découvrir la vraie vie du cerveau et commence par une illusion d’optique. Qui est le magicien ? Pas lui mais nous dont la mémoire fulgurante définit, voit un objet, le nomme avant de l’avoir regardé vraiment pour ce qu’il est, matériellement. C.Q.F.D. Ah ! La matière… Yvain Juillard rappelle qu’elle est faite d’énergie et d’ions en perpétuelle agitation. Rien de solide, que du mouvement: infiniment petit et très vif.
À quoi se fier? Il nous donne le vertige avec les connexions infinies, à l’instar des espaces intersidéraux et de l’univers, que créent synapse et neurones. A l’écouter, nous entendons le vertige que ressentait Blaise Pascal (voir le texte sur les deux infinis dans Les Pensées, une œuvre posthume (1670). Avec plus de plaisir à la découverte (même si nous connaissions déjà les synapses), que d’angoisse métaphysique.

Nous assistons donc à une conférence passionnante sur la nature et les capacités du cerveau. À coup de tableaux blancs ou noirs, schémas et projections, notre maître nous joue en direct ce paradoxe : présenter des images pour démontrer qu’aucune image n’est fiable. Plutôt qu’un illusionniste, il est un «désillusionniste. » Et il a baptisé sa compagnie: Les Faiseurs de réalité. Signifiant ainsi clairement que la réalité ne va pas de soi. Il nous rappelle, entre autres, que la science ne dit pas la vérité, non à un sens qui ferait plaisir aux complotistes et aux croyants en l’irrationnel, mais à celui où la vérité scientifique est toujours sa propre cible, inlassablement. La science va de l’avant, sans effacer ses traces derrière elle. De ce spectacle-conférence à la fois insolite et passionnant, nous ressortons instruits, réveillés intellectuellement, mais en manque de théâtre. Pourtant Yvain Juillard nous en donne, par exemple en mimant une personne chez qui le cerveau lésé a déformé le sens de l’espace. Et s’il y a une chose importante au théâtre, c’est bien cela. Ou il en dessine à grands coups de pinceau, l’image et les autoroutes nerveuses qui le prolongent.
Mais l’enjeu de Cerebrum est clair : créer un antidote aux préjugés et une effraction des certitudes. Ce spécialiste des neurosciences qui s’adresse à nous, est aussi comédien, entre autres chez Joël Pommerat : une bonne école pour « déjouer » et s’en tenir à une stricte justesse. Il nous parle doucement, volontairement à la limite de l’audible : ce qui nous incite à tendre l’oreille, et donc à lui prêter attention. Un bon point: cela nous repose des démonstrations tonitruantes de certains conférenciers-acteurs.

Mais peut-être Yvain Juillard devrait-il nous lâcher un instant. Sa quête permanente de notre écoute, qui lui est pourtant assurée, ne nous laisse plus de place. Manque ici une attente quand, par exemple, il annonce une action qui aurait pu être transgressive. L’ambition louable de ne pas «faire théâtre » et de rester ainsi au plus près du vrai, nous laisse en position d’écoliers. Nous ne nous en plaindrons quand même pas trop: nous avons eu le cerveau gentiment étrillé, l’humour agréablement partagé et le cœur allégé par ce «gai savoir».  Le théâtre de la Reine Blanche réussit son pari de marier la Science et le Théâtre. Mais sur la photo, la mariée prend sans doute un peu plus de place que le marié…

Christine Friedel

Théâtre de la Reine Blanche, 2 bis passage Ruelle, Paris ( XVIII ème), jusqu’au 19 juin. T. : 01 40 05 06 96.

Festival d’Avignon, du 7 au 25 juillet.

 

Les Journées athéniennes: Antigone de Sophocle par le Théâtre Démodocos, traduction et mise en scène de Philippe Brunet

Les Journées athéniennes

Antigone de Sophocle par le Théâtre Démodocos, traduction et mise en scène de Philippe Brunet

 Cette compagnie de théâtre antique, qui porte le nom de l’aède aveugle dans L’Odyssée, a été créée par Philippe Brunet en 1995 pour dire et jouer l’épopée d’Homère et interpréter la musique grecque ancienne. Il est l’auteur d’une thèse de doctorat sur Le vers dactylique lyrique dans la tragédie grecque. En 2005-2007, la compagnie a dit à trois reprises toute L’Iliade. Puis a lancé, avec la Sorbonne le festival des Dionysies en 2006 et chaque année, fait battre le cœur de Paris au rythme de grandes œuvres de l’Antiquité. Elle joue Antigone depuis 2005 mais Philippe Brunet en a modifié la mise en scène, comme l’a suggéré de Yoshi Oida, le grand acteur de Peter Brook. Antigone avec Œdipe roi est le chef-d’œuvre de Sophocle qui a créé cette héroïne féminine symbolisant la supériorité des lois non écrites sur les lois écrites. Autrefois, le Groupe de Théâtre Antique de la Sorbonne, fondé entre autres par Roland Barthes, a recréé en mai 1936 Les Perses d’Eschyle dans la cour de la Sorbonne, puis dans de nombreux théâtres en plein air à Épidaure (Grèce), Vaison-la-Romaine ou non comme à Dijon, Parme, etc.  avec les personnages d’Atosssa, Le Messager, Darios et Xerxès demi-masqués et douze choreutes. Aujourd’hui, la troupe Démodocos  lui a, en quelque sorte, succédé.

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Le spectacle (en français avec quelques répliques en grec ancien) qui nous a profondément touchés ; s’est joué le site de la Pnyx où on a une vue magnifique sur l’Acropole et le mont Lycabette. Sur cette colline, les citoyens débattaient des questions essentielles à la vie de la Cité. Philippe Brunet qui a mis en scène Henri de Sabates (Ismène, Le Garde, Tirésias et Eurydice), Philippe Brunet (Antigone et Hémon) et Nicolas Lakshmanan (Créon, Le Messager) respecte la règle d’au moins trois acteurs masqués, telle qu’Aristote l’avait énoncée dans sa Poétique. Ici, le Chœur est aussi masqué: Maël Bailly à la flûte, François Cam, le compositeur (à la lyre) et Yannis Cleret. Avec un double travail de chant rythmé en grec et de prosodie en français. A cette scansion assortie d’une création musicale selon les règles harmoniques retrouvées par les musicographes de l’Antiquité comme François Cam, s’ajoute un travail de chorégraphie expérimenté au fil des ans. Le battement des pieds rythme le vers antique : l’anapeste: trois syllabes avec deux brèves suivies d’une longue, le dactyle avec une longue et deux brèves…

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«Être contemporain pour les personnages d’Antigone dit Philippe Brunet, ce n’est pas rejoindre l’actualité culturelle et la revendication strictement politique (l’erreur de Créon), mais prendre conscience des structures religieuses fondant le cosmos, et des personnages mythiques. Mettre en scène Antigone, c’est aussi faire parler le grec ancien, langue de mémoire, fondamentale, non pas élitiste et bourgeoise, mais trans-communautaire. Elle doit être mise à la portée de tous, au rythme du français dans un échange prosodique infini.
Faire entendre le grec ancien, ce n’est pas chercher à imiter ou à reconstituer une pièce selon une démarche académique fondée sur une prétendue archéologie mais essayer de réintroduire le rituel fondateur de l’acte théâtral. Avec loyauté et sans référence existante dans l’absolu.
Le théâtre devient alors nomade sur la route de la Soie qui a conduit les masques grecs jusqu’au Japon et à Bali. En revenant de l’Extrême-Orient, on peut réapprendre à associer rythme de la parole et rythme des pas, en recréant cette machine vivante de théâtre proche de la marionnette qu’est l’acteur masqué. »

 Nektarios-Georgios Konstantinidis

 Spectacle vu le 28 mai sur le site de la Pnyx, aux Journées athéniennes en partenariat avec Le Figaro-Histoire, la Mairie et l’Académie d’Athènes.

 

 

Jungle Book Reimagined, chorégraphie d’Akram Khan (en anglais surtitré en français)

Jungle Book reimagined, chorégraphie d’Akram Khan (pour enfants et adultes, en anglais, surtitré en français)

 

Le critique Jean-Louis Bory (1919-1979) n’avait pas mâché ses mots en 68 au micro du Masque et la Plume quand il parlait du Livre de la Jungle de Rudyard Kipling adapté en dessin animé par Walt Disney: «Ce film est une atteinte à la dignité animale, avilissant, monstrueux et laid. (…) Alors que l’écrivain montre justement qu’il y a un ordre rigoureux et une dignité dans le monde animal. »

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Dans cette adaptation, le chorégraphe s’oppose à la vision anthropomorphique du film: ses danseurs incarnent dignement les animaux, avec des postures très crédibles, que ce soit la meute de loups ou les Bandar-log, un groupe de singes que l’enfant Mowgli rencontre au premier acte. Bagheera, la panthère noire a une grâce féline et avec son aide, Baloo, l’ours danseur, elle cherche à protéger l’enfant perdu.
Akram Khan reprend ici la scénographie qu’il avait utilisée dans son solo Desh en 2012 (voir Le Théâtre du Blog): les dessins d’Adam Smith, projetés à l’avant-scène sur un rideau de tulle transparent ou sur le mur du fond, donnent vie à certains animaux du récit, alors que les autres sont incarnés par les artistes.

Comme dans ses récentes créations, Akram Khan aborde la question du changement climatique et de ses conséquences, entre autres : la crise migratoire. Et l’action se passe dans une métropole envahie par les eaux où les hommes en sursis et le monde animal essayent de survivre : «Nous vivons actuellement des temps incertains et sans précédent, dit-il. Pour notre espèce mais aussi pour toutes celles de la planète. » Ici, dans cette forme hybride réussie, les personnages de Rudyard Kipling sont reconnaissables et les choix d’Akram Khan, tous excellents et. Mais quant au rapport scène-salle (c’est une production dans le cadre du Théâtre de la Ville hors les murs), nous aurions aimé qu’il y ait plus de proximité avec le public.

Jean Couturier.

Le spectacle a été joué du 15 au 26 mai, au Théâtre du Châtelet, 2 rue Édouard Colonne, Paris (Ier) T. : 01 40 28 28 28.

 

On séniorise de Dominique Boivin

 

 On séniorise de Dominique Boivin

La Maison des Métallos a eu la bonne idée d’inviter le chorégraphe Dominique Boivin en ce joli mai pour y évoquer, sous plusieurs formes, les «périples d’une vie d’artiste », sous ce titre ironique et générique… A gauche en entrant dans la cour, Droit à l’image, une exposition de photos avec pêle-mêle quantité de souvenirs personnels, entremêlant les trois âges de sa vie et en attendant, c’est probable: le quatrième, celui de la sagesse. Dans le hall de la Maison des Métallos, trois écrans et des casques audio diffusent images et paroles de Ce que l’Age apporte à la danse, une série d’entretiens avec d’anciens danseurs réalisés par Cécile Proust et Jacques Hœpffner, parmi lesquels les confessions du sieur Boivin en question.
Cela permet au public de meubler son attente ou de justifier sa visite rue Jean-Pierre Timbaud. Enfin des coopératives artistiques -pour reprendre la terminologie de Stéphanie Aubin, maîtresse des lieux- des rencontres, stages, animations et spectacles permettaient d’en savoir plus sur l’œuvre de notre héros.

 

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Nous avons vu deux étapes de son Road movie, un seul en scène mariant théâtre, pantomime, danse et musique: l’une au début de la manifestation et l’autre, le dernier jour. Cet «autoportrait dansé», devenu spectacle à part entière, a évolué depuis ses prémices à Saint-Étienne-du-Rouvray, à sa première version aux Métallos lors de la soirée de gala concluant cette carte blanche. La  première fois, la scénographie était tout simple: ni micros H.F. (mais un micro tout court : la bande originale étant enregistrée) ni fumigènes ce qui aurait plu à Philippe du Vignal, notre rédac-chef… exaspéré par ce procédé qui a envahi les plateaux de théâtre.
Et dans la grande salle, un magnétophone Revox analogique mais en bon état de marche, simule la diffusion sonore… techniquement parfaite, donc numérique.  Côté jardin des rayonnages en alu bornent la scène et une table du même métal sert de paravent, podium, tableau noir…)  Et des lampes, dites d’architecte,  fournissent un éclairage d’appoint ou ponctuel. Costumes, tissus, câbles de loupiotes, mange-disques années soixante, sont choisis et rangés avec le plus grand soin, Dominique Boivin étant du genre maniaque.

 Les deux arts les plus exigeants, la poésie et surtout le rire, il connaît et les maîtrise totalement. Le public réagit à son solo, sitôt le premier gag où il compare l’étagère branlante à l’état de sa colonne vertébrale.  La deuxième version du spectacle, plus longue, fonctionne sans doute un chouia de plus sur le mode chaplinesque. Et il se souvient avec mélancolie, voire sur fond mélo, des moments vécus. Certains numéros, comme celui, très au point de la danse écrite pour la chanson chère à tout bouffon qui se respecte : Je m’voyais déjà de Charles Aznavour, sont réduits à la portée d’un tube. Et celui-ci ne porte pas atteinte à la chorégraphie ou au choix vestimentaire du protagoniste, à savoir le dérisoire : «complet bleu qu’était du dernier cri ». Curieusement, la première chanson de Barbara (dont nous aurons droit à une autre en fin de programme le deuxième soir) et un aria wagnérien n’ont pris aucune ride….

© N. Villodre

© N. Villodre

Les hôtes du dernier soir étaient au diapason avec leur amphitryon : ad hoc, justes et précis, on ne peut plus fluides gestuellement parlant.  Pascale Houbin qui sait la langue des signes, nous a offert en solo la routine immortalisée jadis avec le chorégraphe Philippe Decouflé sur Le P’tit bal perdu, une chanson de Gaby Verlor et Robert Nyel, interprétée par Bourvil. Et en partant du principe qu’on n’est jamais si bien servi que par soi-même, Daniel Larrieu a dansé avec son double enregistré en vidéo sur Un Jour, mon prince viendra, un hymne gaîment allusif  dans la version française du film Blanche-Neige et les Sept Nains chantée en 1938 par la soprano belge Élyane Célis . 

Dominique Boivin et Yan Raballand nous ont offert un beau pas de deux sur Love me, Please Love me, un tube de Michel Polnareff (1966). Dominique Rebaud l’a accompagné sur scène pour rappeler à notre bon souvenir, l’aventure de Zoopsie Comedi, une comédie musicale présentée en 86 à la Biennale de la danse à Lyon. Chorégraphiée par Dominique Boivin et Dominique Rebaud et interprétée par les collectifs Beau Geste et Lolita qui les dirigeaient respectivement.

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Mais l
e chef d’œuvre incontestable de Dominique Boivin, une œuvre mi-futuriste, mi-Dada et jouée plus de huit cent fois, est Transports exceptionnels (2005) : une mise à jour de Roméo et Juliette, avec Philippe Priasso et une pelleteuse, sur des airs chantés par la Callas.

Ce soir-là, le même Philippe Priasso en a proposé une synthèse sur la musique de Mon cœur s’ouvre à ta voix, un air de Samson et Dalila de Camille Saint-Saëns.

Inutile de dire qu’au moment des saluts, tout ce beau monde a été rappelé de multiples fois…


Nicolas Villodre

Maison  des Métallos, 94 rue Jean-Pierre Timbaud, Paris (XI ème). T. : 01 47 00 25 20.

 

 

Une Femme sans importance d’Oscar Wilde, traduction de Suzane Houlia, mise en scène de Kostis Kapelonis

Une Femme sans importance d’Oscar Wilde, traduction de Suzanne Houlia, mise en scène de Kostis Kapelonis

 Cet écrivain irlandais né à Dublin en 1854, et mort à Paris dans la misère en 1900, incarne le mouvement esthétique décadent de la fin du XIX ème siècle. Les pièces de ce grand dramaturge tenant de l’art pour l’art, amateur de paradoxes, fasciné par le masque et l’ambiguïté, eurent un grand succès. La médisance et l’esprit le plus brillant s’y donnent libre cours. Ici, Oscar Wilde se livre à une satire de la haute société londonienne,  en suggérant discrètement à ces aristocrates au moralisme superficiel mais sévère, la valeur de l’indulgence et du pardon.

©Χρήστος Συριώτης,

©Χρήστος Συριώτης,

Dans Une Femme sans importance (1894), le charismatique et charmant gentleman Lord Illingworth a offert un poste de secrétaire à Gerald Arbuthnot dont Mrs Alburthnot, sa mère réalise que ce Lord Illingworth est le père de Gerald. Elle avait eu une aventure avec lui vingt ans auparavant, était tombée enceinte et l’a élevé seule son enfant. Elle avait en effet refusé d’épouser son amant et était donc à l’époque une femme déchue…
Le fils découvre le passé de sa mère et essayera de tuer Lord Illingworth qui avait embrassé la belle Hester Worsley dont il est amoureux. À la fin, Hester Gerald et Mrs Alburthnot quitteront l’Angleterre pour l’Amérique où ils espèrent vivre dans une société qui ne juge pas les femmes aussi sévèrement.

 Dans une réalisation simple, Kostis Kapelonis souligne le cynisme, le côté mélo mais aussi le comique et l’esprit satirique de cette pièce que les costumes accentuent encore. Les acteurs de la compagnie Synthiki mettent leur jeu au service d’une lisibilité de l’action. Nous avons clairement entendu le message d’une œuvre peu montée en Grèce, et c’est l’essentiel.

 Nektarios-Georgios Konstantinidis

 Théâtre Technis, Karolos Koun, 5 rue Pesmazoglou, Athènes. T. : 00302103228706.

Soirée de soutien à l’Ukraine: Danse macabre, Un spectacle de Vlad Troitskyi (en ukrainien, surtitré en francais)

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Soirée de soutien à l’Ukraine

Danse macabre de Vlad Troitskyi (en ukrainien, surtitré en français) Avec les Dakh Daughters et Tetiana Troitska par le Dakh Theatre. Comment faire front lorsque la guerre surgit ? À travers leurs témoignages et ceux de femmes ordinaires, six comédiennes et chanteuses ukrainiennes nous livrent des histoires poignantes. Un  projet rendu possible grâce au soutien du Ministère de la Culture, du Préau-C.D.N. de Normandie-Vire et à l’engagement de l’Odéon-Théâtre de l’Europe, du Théâtre National de Strasbourg, de La Fonderie, de la Scène Nationale-Les Quinconces et L’Espal au Mans, du Théâtre de Vidy-Lausanne, du Dakh Theatr à Kiev (Ukraine). En coproduction avec Les Théâtres de la Ville de Luxembourg.

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Les Dakh Daughters (voir Le Théâtre du Blog) racontent la douleur intime de vivre le conflit au quotidien et la façon dont il a transformé leur rapport à la vie et à leur famille. En mêlant à ces récits leurs nouvelles compositions musicales, elles et le metteur en scène Vlad Troitskyi, exposent avec force toute l’horreur et la violence du conflit qui se déroule en Ukraine. (Des scènes sont susceptibles de heurter la sensibilité de certains spectateurs).

Réfugiée à Vire (Calvados) depuis mars, l’équipe artistique a conçu ce spectacle comme un acte de résistance, une performance d’Art Front pour continuer à témoigner ici, de ce qui se passe là-bas.

Ph.du V.

Le jeudi 16 juin à 20 h. Odéon-Théâtre de l’Europe-Ateliers Berthier, rue André Suarès, Paris (XVII ème). Tarif unique : 20 €. La recette sera versée à l’Association France-Ukraine.

 

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