Radicale Vitalité, chorégraphie de Marie Chouinard

Radicale Vitalité, chorégraphie de Marie Chouinard

Le Théâtre de la Ville entretient une vraie fidélité avec de nombreux chorégraphes. Le Cri du monde, Les Vingt-quatre préludes de Chopin, cette première pièce de Marie Chouinard, avait été jouée -et un duo de cette nouvelle création en est issu- quand le bâtiment place du Châtelet, revu et corrigé par Fabre et Perrottet en 1968 mais pollué à l’amiante, était encore ouvert.  Les gigantesques travaux commencés en 2016 six ans ne sont toujours pas finis! On parle d’une réouverture au public à l’automne prochain… Son directeur Emmanuel Demarcy-Mota qui avait succédé à Gérard Violette,en 2011 aura jusque là finalement passé plus de temps à l’Espace Cardin…

© Sylvie-Ann Paré

© Sylvie-Ann Paré

Marie Chouinard a remonté les solos et duos emblématiques de son travail et a réveillé la mémoire du corps de ses danseurs canadiens. Mais elle a aussi fait des recherches dans ses archives vidéo. Un résultat surprenant, parfois inégal mais l’engagement des onze interprètes est ici total.Les spectateurs qui lui sont fidèles reconnaîtront certains extraits de ses pièces, en particulier un très beau duo (2018) avec Valeria Galluccio et Adrian W.S. Batt, sur le Lascia ch’io pianga de Händel, chanté par Montserrat Caballé. Nous retiendrons aussi l’incroyable solo de Carol Prieur ouvrant la pièce. Malgré ses cinquante ans, elle réalise ici une performance physique impressionnante… Il y a aussi une belle «danse » filmée du visage de Motrya Kozbur qui a une hyper-laxité cutanée.

 La danse de Marie Chouinard est très animale et charnelle. Elle aime déconstruire les relations femmes-hommes et mettre en danger l’éternelle domination masculine, avec un travail plastique provocant… Comme avec ces tableaux de groupe dans Le Nombre d’or (Live) créé à Vancouver en 2010 où ses danseurs nus, aux têtes de vieillards ou de bébés, prenaient des poses incongrues. Ce qui dérangeait certains spectateurs.
Après la pandémie, Radicale Vitalité en une heure quinze nous réveille d’une longue torpeur et nous fait du bien.

 Jean Couturier

 Jusqu’au 12 mai, Espace Cardin-Théâtre de la Ville, 1 avenue Gabriel, Paris (VIII ème). T. : 01 42 74 22 77.

 

 

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