Bonjour Kristi Toguchi

Bonjour Kristi Toguchi

Née dans la magie, entourée de magie toute sa vie et elle la pratique comme son père et Jimmy Yoshida, son grand-père et elle a grandi en vendant des tours dans la boutique familiale à Hawaï. A cinq ans, ce grand-père lui a enseigné le dernier tour commercialisé pour le montrer et le vendre dans le magasin.  Connu comme «parrain de la magie » aux Etats-Unis, il a été le premier à vendre des produits asiatiques aux meilleurs artistes, notamment à David Copperfield, Lance Burton ou Rick Thomas. Et il a été intronisé au Magic Hall of Fame, la même année que Siegfried et Roy. Elle se souvient d’un spectacle qu’elle a vu à douze ans avec son grand-père à l’hôpital Shriners pour enfants dont beaucoup d’entre eux avaient rencontré des obstacles dans leur vie et avaient besoin de soins à temps plein. « Ils étaient heureux, dit-elle, et pouvoir faire partie de leur vie était un moment si spécial qu’on n’oublie jamais. J’ai alors su que la magie était un art très spécial et que je le ferai pour la vie »

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Kristi Toguchi ne se souvient plus bien quand elle a appris son premier tour mais elle étudiait et pratiquait la magie toute la journée et, à douze ans, elle a commencé à créer son premier numéro pour des compétitions locales mais aussi nationales et internationales. «Mon grand-père était vraiment en colère, parce qu’il voulait que j’utilise la même musique japonaise traditionnelle dans ses spectacles. Mais j’aimais le rock ! Très contrarié, il m’a envoyé chez son meilleur ami James Zukemura pour qu’il soit mon professeur en dehors de ma famille et j’ai eu la chance de m’entraîner avec les meilleurs enseignants au monde, notamment Joanie Spina, Curtis Kam, Loren Christopher Michaels, Fukai…

Jimmy Yoshida, un artiste très connu, a donc joué un rôle déterminant dans sa carrière. Il avait de nombreux amis généreux de leur temps et de leurs connaissances. Et elle a eu la chance d’être invitée par Lance Burton dans son émission de télévision et elle a pu s’entraîner avec son équipe pendant une semaine à Las Vegas. Cheryl Lindly était alors directrice artistique et conseillère d’art aérien au Fern Street Circus où elle a commencé à faire de la magie. «Quand j’ai vu son numéro de soie aérienne, j’en suis tombée amoureuse et j’ai demandé à Cheryl combien cela coûterait de m’entraîner en privé avec elle. Pour chaque heure que j’enseignerais à ses enfants,m’a-t-elle dit, elle m’enseignerait une heure. Et donc trois fois par semaine en un an, j’ai commencé à faire de l’acrobatie aérienne. J’ai maintenant mon école de techniques aériennes à Las Vegas. Les Pendragons m’ont aussi donné l’opportunité de jouer à travers le monde en leur compagnie. »

Mais tout n’est pas rose et Kristi Toguchi s’est blessée dans un spectacle mais a continué quand-même jusqu’à la fin. «Avec mon partenaire, nous faisions une illusion, il est tombé sur moi et m’a cassé la main. Après la représentation, le public a voulu prendre des photos avec nous. Même si je souffrais horriblement, j’ai souri, retenu mes larmes et n’ai montré aucune douleur. Je voulais que personne ne le sache et, en silence je suis allée à l’hôpital. La chose la plus difficile pour une artiste: beaucoup voyager pour travailler et laisser ses proches. Après le décès de mon père Terry Toguchi, j’ai regretté d’avoir raté des vacances et événements dans ma famille, parce que j’avais des contrats. Une chose difficile à supporter à mesure que je vieillissais…

Elle a travaillé tous les types de magie : close-up, scène, évasion et elle a été aussi acrobate (tissu aérien, lyre, toile espagnole, trapèze élastique, harnais) mais aussi comédienne. Et elle s’est spécialisée en danse moderne, jazz, lyrique et elle a été chorégraphe. « Comme batteuse Taiko, j’ai été formée par Pierre Dube, maître Taiko au Cirque du Soleil et j’ai joué partout : arènes, théâtres, à la télévision, à la radio et dans des films, pour des événements d’entreprise, sous des chapiteaux. Mais aussi dans des festivals, stades, hôpitaux, hôtels, casinos, restaurants, centres commerciaux et pour des événements en plein air…Sa grande première ?Au stade Aloha à Hawaï, à cinq ans elle dansait le hula-hoop pour le Pro Bowl et elle fait des spectacles depuis trente-cinq ans. Elle s’inspire beaucoup de chanteurs, musiciens et danseurs comme Madonna, Janet Jackson, Prince etc. Et elle appréciait chaque minute à les regarder et essayait de les imiter.

«J’ai grandi en regardant à la télévision avec ma famille, David Copperfield et j’ai toujours été fascinée par ses incroyables grandes illusions. Tout était si dramatique et il y avait de la danse et une bonne musique pour l’accompagner. Mais je suis aussi influencée par la sculpture: j’apprécie l’esthétique des lignes et suis aussi attirée par la mode et ses couleurs, textures, motifs et la façon dont ils fonctionnent ensemble.
J’aime tous les genres de musique: cela me motive mais aussi aller dans les musées pour voir différents types d’art visuel et des «installations.» Tout numéro de magie dont on rêve, peut être créé si on sort des sentiers battus. De plus, certaines formes exigent une grande pratique, alors comme elle le dit souvent aux débutants, ne jamais abandonner jamais. «Avec le temps, tout deviendra plus facile à mesure que vous développerez la coordination et la force nécessaire pour accomplir ces exploits. Ayez un maître: c’est très important dans tout art. Vous ne pouvez jamais arrêter d’apprendre et vous pouvez devenir meilleur. Il vous guidera dans ce voyage.
Enfin, pratiquez, pratiquez… Ne vous entraînez pas seulement devant un miroir ou votre smartphone. Plus vous jouerez devant un public, plus vous développerez votre sens du spectacle et votre confiance. Je suis heureuse que notre art évolue avec la génération actuelle Avec Internet, elle a accès à son apprentissage mais de nombreux didacticiels sont mauvais. Et de nombreuses femmes et jeunes filles s’intéressent à notre art. Petite, je me rendais à des conventions et événements de magie et j’étais souvent l’une des seules filles. Je suis impatiente de voir quelle influence cela aura sur notre art. »

Il y a, selon cette artiste, une grande importance de la Culture dans l’approche de la magie avec partout, des valeurs différentes. «Dans certains pays, les femmes ne montrent pas leur peau et je dois trouver le bon costume. Beaucoup de choses peuvent être drôles ou géniales pour certains, mais offensantes pour d’autres. Il faut absolument connaître son public et chaque culture doit toujours être prise en compte. »

Sébastien Bazou

Interview réalisée le 10 mai.
Https://www.KristiToguchi.com


Archive pour 18 mai, 2022

Deux Frères de Fausto Paravidino, traduction de Jean-Romain Vesperini, collaboration à la mise en scène d’Olivia Murrieri

Deux Frères de Fausto Paravidino, traduction de Jean-Romain Vesperini, collaboration à la mise en scène d’Olivia Murrieri

Cela se passe dans un petit appartement dont nous ne verrons que la cuisine: deux tables, un réfrigérateur et un petit poste de télévision noir posé sur un tabouret. Dans cette seule pièce commune, Lev (Hugo Randrianatoavina), Boris (Arnaud Tardy) et Erika (Inès Tavrytzky) se retrouvent pour prendre vite fait un repas, discuter et s’engueuler, regarder un peu la télé d’abord à trois, puis à deux, et de nouveau à trois, et enfin à deux…Mais on ne vous dira pas pourquoi.

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Ces jeunes gens sont en proie aux délices de la cohabitation…Mensonges, tentatives de séduction et laisser-aller d’Erika, autoritarisme de Boris, incapacité de Lev à protéger son frère et à organiser sa vie à lui. Ils ont bien du mal à poser des règles pour vivre en commune et assumer leurs responsabilités. Qui fera le ménage, préparera et comment les repas, qui répartira au mieux les dépenses des aliments et boissons selon que l’on mange bio ou pas, que l’on boit de la bière ou pas, etc. Bref, l’enfer, c’est les autres comme avait déjà dit Jean-Paul Sartre. Et ce huis-clos en cinquante-trois jours passés a visiblement été influencé par Jules et Jim, le fameux roman d’Henri-Pierre Roché et/ou le film devenu culte que François Truffaut en avait tiré en 62. Boris, Lev et Erika sont un peu les petits-enfants des personnages brillamment joués par Oskar Werner (Jim l’Autrichien), Jeanne Moreau (Catherine) et Henri Serre ( Jules, le Français) le seul encore en vie de ce trio infernal.

Chez Fausto Paravidino, il doit y avoir aussi une part d’autobiographie dans cette pièce qu’il écrit à vingt-trois ans. Boris ( Arnaud Tardy) est un un peu obsédé par la propreté, Lev (Hugo Randrianatoavina) est en couple sur le mode :je t’aime, moi non plus, avec Erika (Inès Tavrytzky), une grande séductrice qui se balade en short noir brillant ou en slip. Mais elle ne lave jamais son assiette et laisse ses tampons usagés sur le lavabo. Indépendante -elle a sans doute eu pas mal d’amants- elle reste très libre de sa vie et tient à le faire savoir. Mais elle reste dans cet appartement sans savoir bien pourquoi. Sans doute incapable d’affronter la solitude dans un studio et préfère-t-elle quand même vivre avec les deux frères.Seul choix possible pour Lev qui sent bien que cette situation est devenue ingérable: partir  faire son service militaire. Mais vous ne devinerez jamais ce qui va se passer ensuite ! Erika la cynique (Inès Tavrytzky) : « C’est courant ce genre d’histoire et on a pris un peu de bon temps.» va vite séduire Boris qui ne demandait que cela. Mais devinez quoi? Lev va revenir à l’improviste…

Bref, le nouveau boulevard est arrivé… Le dramaturge italien maintenant bien connu en France (voir Le Théâtre du Blog) qui écrit cette pièce à vint-trois ans, en reprend les bonnes vieilles recettes: lieu unique avec des vrais meubles, colères et portes de salon (ici de cuisine) qui claquent bien, désirs inavoués, retour à l’improviste d’un des personnages, relations conflictuelles sur fond de séduction… et triangle sexuel et/ou amoureux impossible à gérer. «Une pièce glaçante et énigmatique aux allures de thriller pop de la fin des années quatre vingt dix» selon  ce collectif. Désolé mais pour le glacial et l’énigmatique, il faudra repasser et cette pièce n’a rien de très original ni de très fort. Même si la fin -inattendue- mais ici mal exploitée, est plutôt bien vue.

Malgré une mise en scène (non signée) parfois approximative, ces jeunes acteurs sympathiques ont l’énergie nécessaire pour nous embarquer dans cette histoire qui dure heureusement juste une heure et quart… Mais rien à faire, Deux Frères n’a pas encore le niveau des pièces suivantes de Fausto Paravidino

Philippe du Vignal

Jusqu’au 31 mai, Théâtre de Belleville, 1 Passage Piver, Paris ( XI ème).
La pièce est publiée chez l’Arche-Edition.

L’Odyssée. Une histoire pour Hollywood, texte et mise en scène de Krzysztof Warlikowski

 

L’Odyssée. Une histoire pour Hollywood, d’après L’Odyssée d’Homère et Le Roi de cœur, Les retours de la mémoire d’Hanna Krall, texte et mise en scène de Krzysztof Warlikowski  (en polonais, surtitré à la fois en français et en anglais)

Pas de rideaux: nous pénétrons tout de suite dans l’univers du metteur en scène qui porte la marque de Malgorzata Szczesniak, sa scénographe et complice depuis longtemps : un plateau nu ou presque, avec fond et côté vitrés, où se trouve une grande cage à grillage carré avec trois portes à glissière, évoquant de sinistres locaux de police. Avec, au milieu, une double haute et longue banquette en bois, comme on en voyait autrefois dans les salles d’attente. Deux hommes nus ou pas la feront rouler du côté jardin, au côté cour, et inversement.

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Et encore côté cour, cinq lavabos anciens. En fond de scène, un grand écran et en haut, bien visible sur le mur, une horloge électronique qui débitera ses chiffres rouges par dixièmes de seconde, sur toute la durée de ce spectacle hors-normes et fascinant. Et dans la seconde partie, l’habituel tableau des aéroports en diodes rouges alternant les mots: Departures  et Arrivals, une autre image de ce temps irréversible obsèdant visiblement cet auteur et metteur  en scène. Avec deux histoires entrelacées, celle bien connue d’Ulysse quand il essaye de revenir de la guerre de Troie. Et celle inconnue pour nous, d’Izolda, une jeune  polonaise juive qui, pendant le dernier conflit mondial, a tout fait pour sauver son mari prisonnier du camp d’extermination à Mauthausen. Elle a même provoqué sa déportation pour aller le retrouver. Le temps a passé, et bien plus tard, elle a demandé à la romancière polonaise Hanna Krall d’écrire un livre sur son histoire à elle mais emblématique. Qu’elle voyait comme une grande fresque qui intéresserait sûrement, croyait-elle, un producteur américain pour un film qui serait tourné à Hollywood avec une vedette comme Elizabeth Taylor qu’elle adulait et qui jouerait son personnage à elle…

Déception, les mots de la romancière à qui elle avait passé commande ne correspondaient pas selon elle à tout ce qu’elle avait vécu dans sa chair de femme amoureuse et au comble du désespoir, comme tant de ses compatriotes. Bref, le livre d’Hanna Krall, même si elle est aussi polonaise et juive, la déçoit beaucoup. Izolda, en fait,  n’admet pas qu’elle n’ait pas su, selon elle, traduire toute la charge émotionnelle de sa passion amoureuse et des horreurs qu’elle a vécues. Un point de vue opposé à celui de cette journaliste et écrivaine polonaise de quatre vingt-six ans qui a aussi été la scénariste de Krzysztof Warlikowski. Elle pensait,elle, que «plus il y avait de désespoir, moins il fallait de mots.» Les thèmes essentiels de ses romans* sont l’entrelacement de destins mêlées des Polonais-juifs-allemands durant la dernière guerre et après.

Le spectacle, dont le dramaturgie est signée Piotr Gruszczyński, est tout entier fondé sur des associations d’images et des analogies à partir de ces odyssées, celle de ce héros de l’antiquité à l’adresse exemplaire et capable à lui seul  de nombreux exploits. Et celle aussi de cette jeune femme, aussi solitaire qu’Ulysse mais perdue dans un conflit qui a embrasé toute l’Europe et une partie du monde. Tout cela sous le regard des Dieux, puis de Dieu.

Nous retrouvons ici des images fortes et inoubliables comme celles des précédents spectacles  de Krzysztof Warlikowski ( voir Le Théâtre du Blog). Il sait faire cela depuis longtemps avec ,à la fois une extrême rigueur et une grande poésie, ce qui n’est pas incompatible. Comme l’arrivée d’Ulysse, devenu un gros et vieil homme, sac de toile sur le dos, finissant par retrouver sa Pénélope plus très jeune, ses fils Télémaque et Télégones, sa fille Roma, devenus trois adultes… Et le vieil Ulysse, un peu paumé, demande où est Argos et ignorait que sa mère était morte. Il raconte ensuite superbement son combat avec le Cyclope, ses aventures chez les Lestrygons et avec la belle Circé, prenant en otage ses compagnons. Et comment il refusa l’immortalité que lui offrait la merveilleuse Calypso. La plupart de ces scènes sont retransmises en gros plan sur l’écran central. Pas grave mais le metteur en scène aurait pu nous épargner ce vieux truc usé qui disperse le regard.

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Mais il y a aussi des moments formidables comme l’histoire de la jeune Izolda (Maja Ostaswewska) interrogée par un officier SS (Gartosz Gelner) dans un court film superbement réalisé par Pawel Edelman.
Cela se passe dans un immense et triste bureau où ce jeune et bel officier  en uniforme impeccable, annonce avec le plus grand cynisme à Izolda qu’elle va mourir parce qu’elle est juive mais qu’il n’y peut rien: c’est la guerre! Izolda reste impassible…
Et il lui propose même avec une grande gentillesse mais après l’avoir un peu caressée, de lui jouer un morceau de piano pour, dit-il, « se quitter en bons termes ».
Ce qu’il fera. Glaçant!

Et il y a un autre moment -tout aussi magnifiquement joué- où Martin Heidegger (Andrzej Chyra) retrouve en 1950 son ancienne amoureuse Hannah Arendt (Malgorzarta Hajewska-Krzysztofik) dans la forêt noire symbolisée par un pin auprès duquel ils posent une couverture avec thermos de thé et gâteaux. Sur l’écran, passe en boucle un film muet en noir et blanc avec les images de prairies, de bois et du chalet de Martin Heidegger en pays de Bade donc proche de l’Alsace et où il aimait s’isoler. Arrive un curieux moine chinois boudhiste un peu envahissant qui a visiblement besoin de contact. Il les prie d’accepter qu’il reste un peu avec eux. Il a très soif et leur demande une tasse de thé. Il dit beaucoup admirer le philosophe allemand puis après lui avoir posé de nombreuses questions dont il n’obtient guère de réponse, il salue le couple et s’en va. Peu après, la neige commencera à tomber doucement sur les anciens amoureux… Quelle image!


 

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Après l’entracte, sur l’écran un grand diable avec des cornes et derrière lui, HADES: quatre lettres en tube fluo vert acide. Dans la grande cage où sont pendues des dizaines de pantalons, un jeune homme en a essayé déjà treize, comme le lui fait ironiquement remarquer la vendeuse… Il lui répond tout aussi ironiquement que c’est aussi difficile d’essayer des pantalons, que d’appréhender un rôle comme Richard III…
Nous ne pouvons tout citer mais il y a aussi un extrait de film avec Richard Burton et Elisabeth Taylor.  Nous la retrouverons âgée et visiblement très malade  allongée sur un lit d’hôpital et qui dit accablée : «Plus je vieillis, plus je vaux cher. » Et encore une scène où on voit Roman Polanski parler d’un film qui aurait pour cadre le camp d’Auschwitz . Et il y aussi  Izolda et son mari qui sous la neige reçoivent un dibbouk… Et dans le film Shoah de Claude Lanzmann, un coiffeur déjà âgé rassemble, bouleversé,  ses souvenirs sur le camp de Mauthausen.

Tout le spectacle participe d’une méditation sur le nazisme tout puissant et les victimes des camps de concentration, donc aussi sur la mort et sur la vieillesse qui ne cesse de hanter Krzysztof Warlikowski qui aura soixante ans ce mois-ci. Mais aussi sur le mythe de l’immortalité. Nous retrouvons l’habituelle lenteur de ses spectacles à laquelle il faut s’adapter mais qui très vite s’impose grâce à des images surprenantes mais jamais gratuites. Au public de travailler aussi pour retrouver le fil rouge de ces scènes fabuleuses. Cette Odyssée.Une histoire pour Hollywood doit aussi beaucoup à l’unité de jeu et à la direction de ces acteurs polonais qui portent tous, cette histoire avec une concentration et une sensibilité exceptionnelles.
A voir? Oui absolument, à condition d’accepter d’aller voir sans réticence ce spectacle de quatre heures entracte compris. Mais le public admet facilement cette lenteur, même s’il y a eu des désertions après la première partie qui finit avec avec cette sublime rencontre entre les deux philosophes. La deuxième (quatre vingt minutes environ) nous a paru moins forte mais vaut le coup de rester. A vous de choisir mais de toute façon, c’est un spectacle qui fera date et Wajdi Mouawad a bien fait de l’inviter…

 Philippe du Vignal

 Jusqu’au 21 mai, La Colline-Théâtre national, 15 rue Malte-Brun, Paris (XX ème).

*Prendre le bon Dieu de vitesse, une transcription de ses entretiens avec Marek Edelman, le dernier dirigeant survivant du soulèvement dans le ghetto de Varsovie.

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