Soirée de soutien à l’Ukraine: Danse macabre, Un spectacle de Vlad Troitskyi (en ukrainien, surtitré en francais)

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Soirée de soutien à l’Ukraine

Danse macabre de Vlad Troitskyi (en ukrainien, surtitré en français) Avec les Dakh Daughters et Tetiana Troitska par le Dakh Theatre. Comment faire front lorsque la guerre surgit ? À travers leurs témoignages et ceux de femmes ordinaires, six comédiennes et chanteuses ukrainiennes nous livrent des histoires poignantes. Un  projet rendu possible grâce au soutien du Ministère de la Culture, du Préau-C.D.N. de Normandie-Vire et à l’engagement de l’Odéon-Théâtre de l’Europe, du Théâtre National de Strasbourg, de La Fonderie, de la Scène Nationale-Les Quinconces et L’Espal au Mans, du Théâtre de Vidy-Lausanne, du Dakh Theatr à Kiev (Ukraine). En coproduction avec Les Théâtres de la Ville de Luxembourg.

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Les Dakh Daughters (voir Le Théâtre du Blog) racontent la douleur intime de vivre le conflit au quotidien et la façon dont il a transformé leur rapport à la vie et à leur famille. En mêlant à ces récits leurs nouvelles compositions musicales, elles et le metteur en scène Vlad Troitskyi, exposent avec force toute l’horreur et la violence du conflit qui se déroule en Ukraine. (Des scènes sont susceptibles de heurter la sensibilité de certains spectateurs).

Réfugiée à Vire (Calvados) depuis mars, l’équipe artistique a conçu ce spectacle comme un acte de résistance, une performance d’Art Front pour continuer à témoigner ici, de ce qui se passe là-bas.

Ph.du V.

Le jeudi 16 juin à 20 h. Odéon-Théâtre de l’Europe-Ateliers Berthier, rue André Suarès, Paris (XVII ème). Tarif unique : 20 €. La recette sera versée à l’Association France-Ukraine.

 


Archive pour 24 mai, 2022

Tous les Marins sont des chanteurs de François Morel, Gérard Mordillat et Antoine Sahler

Tous les Marins sont des chanteurs de François Morel, Gérard Mordillat et Antoine Sahler

Canular ou biographie véridique? Ici, la vie, l’œuvre d’Yves-Marie Le Guilvinec et ses chansons sont ressuscitées sous forme de conférence universitaire, entrecoupée de musiques du marin-poète. Cet illustre inconnu né en 1870 à Trigavou près de Saint-Malo, disparut en mer en 1900 comme ses frères et bien d’autres matelots, après avoir pêché la morue à Terre-Neuve et navigué de port en port…

«Dans un vide-grenier à Saint-Lunaire (Ille-et-Vilaine), dit Gérard Mordillat, François Morel, feuilletant de vieilles revues rongées par les embruns, découvrit une brochure de 1894 où douze chansons d’Yves-Marie Le Guilvinec étaient reproduites, illustrées par l’auteur. » Le cinéaste et romancier s’est joint à François Morel et Antoine Sahler pour restaurer les paroles et musiques disparues, dans le style marqué des goélantes et autres chansons à boire bretonnantes. Selon eux, on doit notamment à ce héros La Cancalaise dont Théodore Botrel se serait inspiré pour sa Pimpolaise… Cet air célèbre, vont-ils nous démontrer, étymologie à l’appui, n’est en réalité qu’une chanson paillarde déguisée !

© Giovanni Cittadini Cesi

© Giovanni Cittadini Cesi

Dans l’esprit de l’Oulipo, ce cabaret chanté avec énergie par François Morel qui parodie Renaud, Alan Stivell ou Léo Ferré, nous apporte une bouffée de bonne humeur, même si parfois la charge est un peu lourde et les airs assez monotones. Antoine Sahler au piano, à la trompette et à l’accordéon, Muriel Gastebois aux percussions et Amos Mah à la guitare et au violoncelle, n’hésitent pas à interrompre le chanteur ou le conférencier (Romain Lemire, en alternance avec Gérard Mordillat), avec des commentaires vaseux, histoire de se mettre au diapason des fantaisistes…

 Un divertissement roboratif d’une heure trente avec, comme une bouteille à la mer, un message humanitaire en filigrane: «Quand un homme tombe à la mer/ Tu lui tends la main/Si tu es marin, simplement humain/Il faut s’employer à le repêcher/Faut pas lui d’mander s’il a des papiers… » Quant à savoir qui était vraiment cet Yves-Marie Le Guilvinec, la question reste ouverte. Comme disait Boris Vian: «Cette histoire est vraie, puisque je l’ai inventée. »

 Mireille DavidoviCi Jusqu’au 3 juillet, Théâtre du Rond-Point, 2 bis avenue Franklin D. Roosevelt, Paris (VIII ème) T. : 01 44 95 98 00.

François Morel chante Yves-Marie Le Guilvinec (Tous les marins sont des chanteurs), un album édité par Little Big Music (2020).

Tous les marins sont des chanteurs est paru aux éditions Calmann-Lévy ( 2020).

 

 

Il Tartufo, de Molière, traduction en italien de Carlo Repetti, mise en scène de Jean Bellorini (en italien, sous titrage en français)

Il Tartufo (Le Tartuffe) de Molière, traduction en italien de Carlo Repetti, mise en scène de Jean Bellorini (en italien, sur-titrage en français)

Une pièce éternelle? Durable en tout cas, tant qu’il y aura des familles, belles-mères autoritaires, amoureux maladroits, parasites et angoissés ayant besoin de gourous, et des désirs pas clairs. Tartuffe est l’histoire d’un hypocrite, d’un escroc dévoilé in fine par la supposée clairvoyance du Roi mais le texte est aussi assez riche pour s’exposer à des lectures opposées, ou au moins contradictoires.
Pour l’anniversaire de Molière, Tartuffe prend un coup de décapage. D’abord, radical quand il est opéré par Ivo van Hove à la Comédie-Française. Il a choisi de monter la première version en trois actes (celle des Plaisirs de l’Île enchantée, une fête donnée pour Louis XIV et sa cour en mai 1664). Une version «à l’os», sans querelles d’amoureux ni intervention-miracle pour sauver une famille. Mais avec toute la passion d’un père qui voit en Tartuffe, l’instrument de son salut : « Un homme, un homme… un homme enfin !). Et il y a toute la jouissance de ce dernier à faire craquer sa victime sous la dent, en dévorant ses biens comme le rat dans le fromage et en jouissant au passage de sa femme, pour gagner, à la fin.

©Yvan Nocera

©Yvan Nocera

Le décapage de Jean Bellorini passe par d’autres chemins et le metteur en scène n’oublie pas de nous faire rire. Même noire, la pièce reste une comédie. Retour à la famille qui s’épanouit dans la chaleur d’une vaste cuisine. Ici, on vient se refaire, manger, bousculer, désirer, s’expliquer, quitte à avancer deux chaises vers les spectateurs pour nous inclure dans le jeu. Y loge l’indispensable servante Dorine et un étrange commentateur: Cléante, le fils raisonneur d’Orgon, ici présentateur de music-hall à la retraite. Tout le monde passe par cette fameuse salle basse des comédies de Molière qui a l’avantage de comporter au moins deux portes : l’une sur la rue, le dehors, le monde, et l’autre sur les appartements intimes et leurs tourments.

Pourquoi Orgon, ce respectable bourgeois moderne, est-il si fortement attiré par Tartuffe, ce faux curé enjuponné de noir ? Nous ne saurons rien de plus que ce qu’en dit le texte. Pas d’explication, ni psychologie, c’est comme ça. À chaque interprète de mener son personnage dans l’action et à lui sauver la peau. La pièce, ici jouée au premier degré mais nettoyée des commentaires et hypothèses. Et fondée sur la mémoire du cinéma italien que nous avons tous «tant aimé»: Ettore Scola, Dino Risi, ou, plus près de Paolo Sorrentino, avec même un accent grave à la Pier Paolo Pasolini.

 Nous sommes dans une Italie d’aujourd’hui, ou d’avant-hier, proche en tout cas. Ce Tartufo est un plaisir d’acteurs, allégée des traditions mais d’une dramaturgie pointilleuse : les amoureux sont bouffons et touchants comme tels. Madame Pernelle dépasse la fonction de rouspéteuse, traversée par la tragédie, aussi élégante et aussi folle que celle de Claude Mathieu à la Comédie-Française. Dans l’unité d’ensemble, chacun est libre de pousser son jeu, à la fois celui de l’interprète et celui du «caractère ».

© Ivan Nocera

© Ivan Nocera

Et puis, la langue italienne avec ses accents toniques -et le souci du traducteur de trouver des rimes- balance bien l’alexandrin. Et pour ceux à qui la musique de cette langue ne suffiraient pas, d’excellents sous-titres (de Molière lui-même !) sont projetés en fond de scène. En italien, notre auteur ici rentre en quelque sorte à la maison et peut-être à ses premières impressions de théâtre. Quand il revêt son personnage de Sganarelle, il sait qu’il n’est pas loin des Sganapino, Leporello et autre Brighella. Tartuffe, comme les grandes pièces de Molière, naît dans son milieu bourgeois mais a ici des ancêtres italiens.

En passant donc par la plus belle période de l’histoire du cinéma italien, ce Il Tartufo retourne aux sources et Jean Bellorini nous propose une musique différente de celle à laquelle nous sommes habitués. Il dit son plaisir de travailler avec des acteurs d’une autre langue -celle de son nom- et avec d’autres voix, d’autres écoles de jeu. Plaisir partagé, dans toute sa richesse…

Christine Friedel

Jusqu’au 27 mai, Théâtre des Amandiers, avenue Pablo Picasso, Nanterre (Hauts-de-Seine). T. : 01 46 14 70 00.

 

 

 

 

 

 

Caligula d’Albert Camus, mise en scène de Bruno Dairou

Caligula d’Albert Camus, mise en scène de Bruno Dairou

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Curieux retour des choses : cela se passe au studio Hébertot donc à une vingtaine de mètres de la grande salle du Théâtre où Gérard Philipe, encore jeune acteur, créa en 1943-1944 dans le rôle de l’archange Sodome et Gomorrhe de Jean Giraudoux. Et en 45… Caligula il y a donc déjà… soixante-dix sept ans. Ce fut le premier rôle important de celui qui éblouit, surtout au cinéma, toutes les jeunes filles de son époque et qui fut la vedette du T.N.P. sous Jean Vilar dans Le Cid, Lorenzaccio. Avant de mourir à trente-sept ans…

Depuis cette pièce a été parfois mise en scène; d’abord à la Comédie-Française en 1992, dans une mise en scène de Youssef Chahine avec l’excellent Jean-Yves Dubois qui dort son dernier sommeil au cimetière communal de Villerville (Calvados) bien entouré par ses camarades, les grands acteurs Philippe Clévenot et Bertrand Bonvoisin.En 2001,Charles Berling mit aussi en scène et interpréta un Caligula au Théâtre de l’Atelier à Paris.

Cela se passe donc dans la Rome antique sous le règne de ce jeune empereur qui, à vingt-huit ans, prend conscience de l’absurdité de la vie et cherche à en persuader son entourage. Trois ans plus tard, se trame un complot contre lui et le dernier des actes verra la fin de ce dictateur. Autour de Caligula, Cæsonia, sa maîtresse plus toute jeune obéissante et complice des crimes. Hélicon, un ancien esclave, affranchi par l’Empereur, Cherea, un intellectuel mais aussi Scipion et Metellus, et d’autres. Ce Caligula autrefois généreux n’est plus le même… Comme le dit le jeune poète Scipion: « Je l’aime. Il était bon pour moi. Il m’encourageait et je sais par cœur certaines de ses paroles. Caligula disait que la vie n’est pas facile, mais qu’il y avait la religion, l’art, l’amour qu’on nous porte. Il répétait souvent que faire souffrir était la seule façon de se tromper. Il voulait être un homme juste. »
Lui a succède un tyran qui ne veut plus dépendre de personne mais exerce sa liberté  envers les Dieux et les hommes et les Dieux. Il refuse le monde tel qu’il est et n’a rien à faire de prétendues valeurs comme le respect des autres, les arts, la littérature qu’il considère comme un mensonge de plus. Et il remettra vite en place un écrivain comme Cherea : « Ne plaide pas, la cause est entendue. Ce monde est sans importance et qui le reconnaît conquiert sa liberté. (…) Et justement, je vous hais parce que vous n’êtes pas libres. (…) Réjouissez-vous, il vous est enfin venu un empereur pour vous enseigner la liberté. » Caligula est aussi cruel et il en jouit. Quand Mereia, un vieil homme boit un médicament, il le soupçonne d’avoir bu du contrepoison et le force à avaler un vrai poison qui va le tuer…

Le jeune Scipion -dont Caligula a fait tuer le père- est un être à part dans cette Cour: il ne ment pas et Caligula le voit bien: «Tu es pur dans le bien comme je suis pur dans le mal » Mais il pose vite les limites:  « Comme tu y vas mon garçon; il y a en ce moment, dans Rome, des gens qui meurent pour des discours beaucoup moins éloquents.» Et ce jeune empereur se déguise en Vénus grotesque la fois pour se moquer des Dieux et de la création artistique. Il reproche à cette déesse de la fécondité de faire naître les hommes alors qu’elle sait qu’ils mourront tous, lui compris. Samuel Beckett ne dira pas autre chose quand il dit : «Elles accouchent sur une tombe. » Et pour Caligula, la vie humaine ne compte absolument pas et fort de son pouvoir, il ridiculise, insulte, confisque les biens, fait l’amour avec toutes les femmes qu’il désire comme celle de Murcius. Il tue aussi les enfants de ses amis, comme comme le fils de Lépidus et les force à en rire.
Et il sait trouver l’argent où il y en a : « Toutes les personnes de l’Empire qui disposent de quelque fortune -petite ou grande, c’est exactement la même chose- doivent obligatoirement déshériter leurs enfants et tester sur l’heure en faveur de l’État. (..) À raison de nos besoins, nous ferons mourir ces personnages dans l’ordre d’une liste établie arbitrairement. »

Unknown-14A Caesonia, sa maîtresse et confidente qui lui avoue son amour et qui essaye de l’aider car elle le voit souffrant et au comble de l’exaltation : «Je veux même, lui dit-il, mêler le ciel à la mer, confondre laideur et et beauté, faire jaillir le rire de la souffrance. » Mais l’amour que lui voue Caesonia n’est pour lui que «tendresse honteuse». Et il la voudrait cyniquement à son image. Quand elle lui dit: «Mais arrête. », il lui répond: « Tu feras tout ce que je te dirai. (…) Tu seras cruelle, froide, et implacable. » Et il la tuera aussi. Quant à la bienveillance et à la solidarité envers ses proches, mieux vaut oublier, et seule compte chez lui une soif maladive de pouvoir absolu et de vengeance. Et il devient un exécuteur cruel et sans scrupules, menaçant de mort rapide tous ceux qui se permettraient un seul mot de trop… Avant d’en finir avec une vie d’indispensables mensonges, paroles cyniques et meurtres en série!  Et il se laissera lui-même assassiner… Un suicide déguisé? En tout cas, il veut sans doute nous signifier une dernière fois ce qu’il a toujours dit, hanté par la mort dans sa brève existence: la vie est absurde et n’a eu aucune valeur. Ultime provocation, il criera en mourant:«Je suis encore vivant. »

Cela ne commence pas très bien avec un théâtre dit participatif : dans la cour pavée du Studio Hébertot. « Depuis trois jours l’Empereur a disparu, disent en confidence les acteurs, en jean bleu et veste noire avec médaille de la Légion d’Honneur épinglée dessus etdemandent au public s’ils n’auraient pas vu Caligula. Ah ! Ah ! Ah ! Tous aux abris….  Sur le petit plateau, encadré au sol par une guirlande lumineuse, huit cubes blanc cassé serviront un peu à tout, c’est à dire à rien, sinon à envahir l’espace et à gêner la circulation des acteurs. «Non seulement déplaçables et modulables en différentes formes (fauteuils d’Empereur, banc, escalier. Leur couleur, blanc cassé, permet de nombreuses options lumineuses pour créer des ambiances en fonction des situations.» (sic) Mais cette  médiocre scénographie et ces costumes d’une rare banalité desservent la mise en scène. Quand ils ne jouent pas, les acteurs restent debout très raides sur les côtés, un vieux truc usé hérité de Brecht chez qui, au moins, ils étaient assis. Vers la fin, ils rythmeront l’action en frappant sur ces cubes.
Caligula est une pièce plus intéressante que Les Justes, une médiocre chose qu’avait montée -on se demande bien pourquoi- Emmanuel Demarcy-Mota (voir Le Théâtre du Blog). Même si le texte nous parait maintenant assez bavard, Albert Camus a bien su montrer toute la démesure et la descente aux enfers de Caligula,  presque tout le temps sur scène et impeccablement interprété par Antoine Laudet.
Unknown-15Bruno Dairou dirige bien ses acteurs malgré une distribution inégale. Pablo Eugène Chevalier (Scipion), Antoine Robinet (Hélicon) Édouard Dossetto (Cherea) et Josselin Girard qui joue plusieurs autres personnages mineurs, sont tous crédibles. Chose rare de nos jours, ils ont une excellente diction et arrivent à bien faire passer le lyrisme de la langue d’Albert Camus. Mais Céline Jorrion, au début, annone son texte et n’est jamais Caesonia! Dommage… Mais il y a de belles scènes comme entre autres: avec elle et Caligula ou quand  l’Empereur complètement délirant apparaît en Vénus et s’en prend à ses «amis».

Bruno Dairou aurait pu nous épargner quelques stéréotypes fleurissant depuis un moment, genre : jeu dans la salle et sur scène à la fois, distribution de petits papiers sous plastique que les spectateurs des premiers rangs « devenus sénateurs de Rome» (sic) doivent dire (mais cela ne marche pas du tout), basses électroniques et lumière stroboscopique blanche pour accentuer la progression de la tragédie et l’assassinat de Caligula à la fin…

Même s’il y des erreurs de mise en scène, nous avons échappé aux fumigènes et aux micros H.F. ! Le rythme de jeu est soutenu et on ne s’ennuie pas. Bref, c’est une occasion d’aller voir cette pièce où plane la folie et la démesure d’un homme insupportable mais fascinant. Ici remarquablement joué par Antoine Laudet. Au sommet de l’Etat, pour lui, la mort de milliers de concitoyens, d’amis proches, voire de sa maîtresse est, selon lui, indispensable au bon fonctionnement d’un pays et font partie du jeu politique… Caligula, le tout puissant n’avait ni tanks, avions, sous-marins, missiles, drones, bombe atomique mais cela peut vous rappeler quelque chose.

Philippe du Vignal

Studio Hébertot, 78 bis boulevard des Batignolles, Paris (XVII ème).

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