Untitled, carte blanche à Alice Laloy

Untitled, carte blanche à Alice Laloy

 

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© Mouffetard

Cette metteuse en scène tout terrain à qui nous devons le remarquable Pinocchio Live) (voir Le Théâtre du Blog) a investi le Mouffetard, dont elle est artiste associée, en compagnie du  collectif de musiciens Spat’Sonore. Ensemble, ils ont créé, en trois jours un orchestre insolite : cordes, claviers, grandes trompes, trompettes et autres vents reliés par des câbles rouges qui courent sur le plafond bas du théâtre, et transforment la petite salle en un espace ludique. « Nous avons, dit Alice Laloy, tiré parti de ce qui était un inconvénient de la salle. »

 Sur scène, d’étranges machines, récupérées de précédents spectacles, attendent, au repos. Sept musiciens (percussions, violon, violoncelle, clavier, trompes, orgue bricolée) vont improviser. Les spectateurs les accompagneront avec des instruments de fortune qui leur ont été distribués. Guidés par une partition de couleurs défilant sur un écran, ils activent tambourins, langues de belle-mère, pipeaux, maracas et autres joujoux dans une belle cacophonie. Heureux de contribuer aux inventions sonores et visuelles…

Ce bidouillage sophistiqué recycle les dispositifs scéniques de la Compagnie S’Appelle Reviens et les installations de Spat’Sonore. Ce collectif fabrique des instruments étranges : acousmoniums acoustiques tentaculaires, immenses orgues à bouche, amplificateurs-spatialisateurs-filtres de sons produits par la bouche, une corde ou une membrane.

Pinocchio Live (2) © Ch. Raynaud de Lage

© Ch. Raynaud de Lage

Ce concert-installation éphémère laisse libre cours à la fantaisie des deux équipes artistiques. La cocasserie poétique d’Alice Laloy et son théâtre d’objets avec comédiens et marionnettes se marie avec l’humour de ses complices musiciens. Et le public participe volontiers. Dommage qu’il n’y ait eu seulement deux représentations. Mais on retrouvera  bientôt Alice Laloy qui recrée Pinocchio Live (3) avec de nouveaux acteurs, car les enfants de la performance ont grandi.

Mireille Davidovici

Spectacle vu le 20 mai au Mouffetard-Théâtre des arts de la marionnette, 73, rue Mouffetard, Paris (Vème). T. : 01 84 79 44 44

 

 


Archive pour 8 juin, 2022

Pourquoi les Lions sont-ils si tristes? de Leïla Anis et Karim Hammiche, mise en scène de Karim Hammiche

Pourquoi les Lions sont-ils si tristes? de Leïla Anis et Karim Hammiche, mise en scène de Karim Hammiche

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© Cie L’oeil brun

 «Toute ressemblance avec des personnes réelles n’est pas fortuite». Un des trois comédiens nous informe que l’écriture de  Pourquoi les Lions sont-ils si tristes?  s’appuie sur des témoignages recueillis par leur compagnie L’œil brun. A la ville et à la campagne, Leïla Anis et Karim Hammiche ont rencontré des personnels de santé mais aussi des agriculteurs, des ouvriers, des mères au foyer, et des assistantes sociales, retraités, directeurs d’usine. Notamment à Dreux (Eure-et-Loir), Neuilly-sur-Marne (Seine-Saint-Denis) et Monistrol-sur-Loire (Haute-Loire). Leurs témoignages filmés ont permis d’alimenter cette histoire.

 « Nous sommes partis en écriture, dit le metteur en scène, avec la conscience d’une urgence sociale. Qu’allons-nous faire de nos vieux ?» La pièce explore des thèmes comme le grand âge et le droit à mourir dignement mais aussi les relations entre père et fils, grand-père et petite-fille. Malgré la distance instaurée par la structure dramatique et le jeu de Leïla Anis, Éric Charon et David Seigneur, nous nous attachons, au fil des dialogues, à cette famille brisée par des secrets enfouis…

 Sur le plateau, juste une longue table de bois et quelques chaises. Le texte emprunte à partir de la fable centrale, des chemins de traverse comme une émission de radio, un jardin, le bureau d’un cadre-infirmier ou Beyrouth en 1996. Autant d’appels d’air qui  emmènent Pourquoi les lions sont-ils si tristes? loin du pathos. Pour la compagnie l’Œil brun, la pièce constitue le premier volet d’une création portant sur «l’Individu social : regard sur l’histoire intime et singulière, prise dans l’histoire sociale. » Aux plus près de ses personnages, elle part de situations personnelles pour ouvrir sur le monde en posant des questions d’une actualité brûlante.

Mireille Davidovici

Spectacle vu en avant-première le 3 juin, au Théâtre de Belleville, 16 passage Piver, Paris (XX ème).

 Festival d’Avignon, du 7 au 26 juillet, au 11, 11 boulevard Raspail, Avignon T. : 04 84 51 20 10.

 

 

 

 

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