Pourquoi les Lions sont-ils si tristes? de Leïla Anis et Karim Hammiche, mise en scène de Karim Hammiche
Pourquoi les Lions sont-ils si tristes? de Leïla Anis et Karim Hammiche, mise en scène de Karim Hammiche
«Toute ressemblance avec des personnes réelles n’est pas fortuite». Un des trois comédiens nous informe que l’écriture de Pourquoi les Lions sont-ils si tristes? s’appuie sur des témoignages recueillis par leur compagnie L’œil brun. A la ville et à la campagne, Leïla Anis et Karim Hammiche ont rencontré des personnels de santé mais aussi des agriculteurs, des ouvriers, des mères au foyer, et des assistantes sociales, retraités, directeurs d’usine. Notamment à Dreux (Eure-et-Loir), Neuilly-sur-Marne (Seine-Saint-Denis) et Monistrol-sur-Loire (Haute-Loire). Leurs témoignages filmés ont permis d’alimenter cette histoire.
« Nous sommes partis en écriture, dit le metteur en scène, avec la conscience d’une urgence sociale. Qu’allons-nous faire de nos vieux ?» La pièce explore des thèmes comme le grand âge et le droit à mourir dignement mais aussi les relations entre père et fils, grand-père et petite-fille. Malgré la distance instaurée par la structure dramatique et le jeu de Leïla Anis, Éric Charon et David Seigneur, nous nous attachons, au fil des dialogues, à cette famille brisée par des secrets enfouis…
Sur le plateau, juste une longue table de bois et quelques chaises. Le texte emprunte à partir de la fable centrale, des chemins de traverse comme une émission de radio, un jardin, le bureau d’un cadre-infirmier ou Beyrouth en 1996. Autant d’appels d’air qui emmènent Pourquoi les lions sont-ils si tristes? loin du pathos. Pour la compagnie l’Œil brun, la pièce constitue le premier volet d’une création portant sur «l’Individu social : regard sur l’histoire intime et singulière, prise dans l’histoire sociale. » Aux plus près de ses personnages, elle part de situations personnelles pour ouvrir sur le monde en posant des questions d’une actualité brûlante.
Mireille Davidovici
Spectacle vu en avant-première le 3 juin, au Théâtre de Belleville, 16 passage Piver, Paris (XX ème).
Festival d’Avignon, du 7 au 26 juillet, au 11, 11 boulevard Raspail, Avignon T. : 04 84 51 20 10.