Dans ce Jardin qu’on aimait, d’après le texte de Pascal Quignard, conception et mise en scène de Marie Vialle

Dans ce Jardin qu’on aimait, d’après le texte de Pascal Quignard, conception et mise en scène de Marie Vialle

Cet écrivain avait connu un extraordinaire succès auprès du grand public avec l’adaptation au cinéma de son roman Tous les Matins du monde  par Alain Corneau, il y a déjà plus de vingt ans. Un film sur fond de musique baroque, maintenant devenu culte… Ici, cela se passe dans les années 1870, Simeon Pease Cheney, un Révérend pasteur qui est aussi compositeur (Yann Boudaud) voit sa femme mourir après l’accouchement. Il reste seul, comme c’était fréquent jusqu’au XX ème siècle, avec cette petite fille nommée Rosamund. Inconsolable, il se réfugie dans le beau jardin que sa jeune épouse avait patiemment cultivé jusqu’à sa mort à vingt-huit ans. Une relation difficile pour lui comme pour elle qui revit sa mère, à travers l’amour que son père avait pour elle. D’autant qu’elle a maintenant l’âge où mère est morte…

Le pasteur note tous les chants d’oiseaux, des plus simples aux plus complexes,  et les plus légers bruits de la Nature et du monde qui l’entoure comme la pluie. Oui, mais voilà, la petit fille grandit et c’est maintenant une belle jeune femme copie parfaite de sa mère. Ce que Simeon ne supporte pas et il lui demande de quitter la maison Ce qu’elle finit par accepter. Sur le plateau mythique du cloître des Carmes avec ses deux très hauts platanes centenaires, rien ou presque que quatre châssis avec des pans de tissu volant au vent (assez laids et surtout peu utiles, comme cet arrosoir et ce seau en plastique noir). Marie Vialle qui est Rosamund, nous fait revivre ces personnages du roman de Pascal Quignard. Surtout ce pasteur qui n’arrive pas à faire le deuil de cette femme qu’il avait tant aimée et qui ne se sent ps si bien dans le présent et encore moins dans l’avenir… Elle nous fait entrer dans tout un univers sonore où les chants d’oiseaux ont dit et disent encore le monde, bien avant les hommes et souvent mieux.

Marie Vialle évoque à la fois la grande solitude de cet homme, pourtant vu sa fonction proche de la souffrance des autres, mais qui pense arriver à faire le deuil de son épouse, en préservant ce jardin mais aussi en chassant de sa vue leur fille adorée… Et il se rapproche de plus en plus des sons émis par les animaux et la Nature : « Il est possible que l’audition humaine perçoive des airs derrière la succession des sons de la même façon que l’âme humaine perçoit des narrations au fond des rêves les plus chaotiques.» Impressionnant le tonnerre qui, à la fin envahit le cloître des Carmes, avant que le spectacle ne finisse par un air joué par Marie Vialle nue (on se demande bien pourquoi…). Comme Yann Boudaud qui lui aussi s’était entièrement déshabillé pour se draper dans un grand tissu vert. Marchant dans le fond du cloître, il joue un air de cornemuse…
Un spectacle qui, loin des grosses machines prétentieuses
Moine noir à la Cour d’honneur ( voir Le Théâtre du Blog) et malgré quelques erreurs de mise en scène, a quelque chose de simple et attachant…

Philippe du Vignal

Jusqu’au 16 juillet à 22 h , cloître des Célestins, Place des Corps Saints, Avignon.

Dans ce Jardin qu’on aimait de Pascal Quignard, est publié aux éditions Grasset.

 

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