Festival d’Avignon All Over Nymphéas conception, chorégraphie et scénographie d’Emmanuel Eggermont

Festival d’Avignon

 All Over Nymphéas conception, chorégraphie et scénographie d’Emmanuel Eggermont

 Cet artiste a collaboré de plus de quinze ans avec Raimund Hoghe, décédé l’an passé. Nous avions apprécié à Avignon le 36 Avenue Georges Mandel de ce chorégraphe très à part qui fut le conseiller artistique et dramaturge de Pina Bausch ( voir Le Théâtre du blog ).  Il met ici en relation des moments esthétiques forts : Les Nymphéas de Claude Monet et des œuvres de peintres pratiquant le all-over: soit la couverture de toute la surface d’un tableau sans hiérarchie de plans. «Pour moi, dit-il, le danseur évolue au même niveau que la scénographie, la musique ou les costumes. All over Nympheas est comme un jardin fragmenté mais en évolution constante où se succèdent toutes sortes de métamorphoses. »
quelles que soient les intentions du créateur, il faut se laisser aller à l’émotion esthétique de ce spectacle un peu long et accepter le rythme lent du début. Il pourrait se résumer à un défilé de mode mis en scène avec une extrême précision, comme sous l’influence de substances illicites. Les cinq danseurs, dont le chorégraphe, réalisent de belles figures géométriques bleues que ne renierait pas un commissaire d’exposition d’art contemporain.

© Ch. Raynaud de Lage

© Ch. Raynaud de Lage

Les costumes d’Emmanuel Eggermont, Jihyé Jung et Kite Vollard sont inventifs et les artistes modifient ces figures géométriques qui servent de tapis de sol, dans un mouvement continu rythmé par la musique répétitive et entraînante de Julien Lepreux.Le chorégraphe ajoute une touche d’humour à ce défilé atypique: « Cela, dit-il, a une place importante dans mon travail. Il offre un contrepoint et me permet de créer d’autres moments plus dramatiques.» Nous sommes sortis de ce spectacle d’une heure vingt, surpris, léger et heureux… sans avoir pour autant suivi l’artiste dans ses intentions.

 Jean Couturier

 Le spectacle a été présenté jusqu’au 13 juillet au lycée Saint-Joseph, Avignon.

 


Archive pour 14 juillet, 2022

Festival d’Alba-la-Romaine

Festival d’Alba-la-Romaine

Carbunica - Le Nouveau Festival d'Alba-la-Romaine, le 12 juillet 2014

© Lisa Boniface

Qui dit festival, dit aussi fête, et comme avant, il y a des centaines de personnes sur la grand-place: Le Carbonica (du nom d’un cépage local cité par Pline l’Ancien), avec ses bistrots, guinguettes et son glacier éphémères, où l’on paie en carbu: des jetons de 1,30 euros. Rien à voir avec l’an dernier (voir Le Théâtre du Blog). « Une résurrection », dit Alain Reynaud, le directeur de la Cascade, Pôle national de cirque. Les quelque cent soixante-dix bénévoles, engagés pour l’occasion parmi les quelque mille demandes qui affluent s’affairent du parking à l’accueil et la billetterie, en passant par les buvettes et l’entrée des spectacles. Une gestion compliquée pour Françoise Barcet qui organise les planning à partir du mois de février de 25 équivalent temps pleins.  » Sans eux, ce festival ne pourrait se tenir »


Cette année, le fondateur des Nouveaux Nez ne présente pas de spectacle et offre les nombreux lieux de représentation à ses invités : «Des compagnies historiques et des jeunes, dans tous les styles, nous ne défendons pas une mono-esthétique ». Et pour le visiteur qui voudrait suivre le rythme de ces journées, il y a matière, depuis les ateliers du matin jusqu’au grand format dans le théâtre antique au coucher du soleil. Et deux spectacles gratuits par jour, à midi et à 18 heures… Mais on peut déambuler tranquillement d’un espace à l’autre, par les chemins ombreux qui longent le ruisseau menant du Carbonica au village moyen-âgeux d’Alba-la-Romaine.

Clan Cabane par La Contrebande, création collective

cabane

© Anabelle Fadat

Antoine Cousty, Emilien Janneteau, Johan Caussin, Pablo Manuel et Raphaël Milland ont conçu, à partir de deux grandes trampolines et de bastaings de toute taille, une pièce de cinquante minutes d’une grande intensité. De rebondissements en rebondissements, de chutes, en morceaux de bravoure, ils aménagent, sur ce sol instable, un système bien charpenté où les poutres de bois brut se font refuges ou ponts, perchoirs ou plongeoir vertigineux.
Ils construisent et déconstruisent l’espace pour se lancer des défis : à qui grimpera sur la plus haute planche et évoluera avec des figures impressionnantes… Puis, ensemble, avec les moyens du bord et des sangles, ils construiront leur cabane, pas si solide que cela… Entre temps, ils ont su ménager le suspense, avec de vrais-faux accidents de parcours, à un rythme resserré. Pablo Manuel, un peu gauche mais vaillant, se joindra à eux avec son attirail de créateur sonore.
Un beau moment plein d’humour.

AmalgameS ou le « cirque » sécuritaire par la Compagnie Singulière mise en scène de Christian Coumin

amalgame

© Christian Coumain

©

Métaphores des dispositifs sécuritaires, les barrières métalliques, qui encadrent les débordements de foule dans l’espace public, sont ici prétexte à de fines acrobaties: on les empile sur quatre étages pour les escalader, on les franchit en cabriolant, on y enferme ses partenaires, on les renverse… en étroite connivence avec les spectateurs. Cette compagnie, basée en région Occitanie, pratique un « cirque de circonstance » et amène le public à réfléchir sur des questions d’actualité ; ici, la société de surveillance qui a connu son apogée pendant la pandémie, avec traçage stop-covid et télétravail.

Dictature des téléphones mobiles, outils multifonctions mais aussi de flicage, tout comme les caméras espionnes… Thomas Bodinier, Moussa Camara, Laurence Hillel et Michaël Vienot vont les épingler. Avec eux, Hélène Toumente, une hackeuse habile en bidouillage informatique, va faire la démonstration que nous sommes tous, avec nos appareils connectés, dans le viseur de Big Brother. Sous l’œil attentif du compositeur Daniel Masson, qui les accompagne au piano et veille à donner aux mots leur véritable sens: il rappelle que le gorille qui ouvre le spectacle sur un mini-vélo n’est pas notre parent direct mais un cousin… Gare au Gorille donc !

Faisant fi des gestes-barrières-, le cirque se passe entre artistes et spectateurs, invités à s’exprimer, comme ce gendarme à la retraite qui s’insurge contre la détestation de la police chez les Gaulois réfractaires… Cette troupe d’habiles acrobates sait manier le verbe comme les tours de passe-passe informatiques pour créer l’illusion avec des effets de réel. Et  nous embarque dans un gentil cauchemar parano qui trouve son répondant dans le public. Même s’ils enfoncent parfois un peu trop le clou.

A suivre…

Mireille Davidovici

Du 12 au 17 juillet, Festival d’Alba, Place de la Mairie, Alba-la-Romaine (Ardèche). T. : 04 75 54 40 46

Clan Cabane : 16 au 24 juillet, Festival Miramiro, Gand ; Bruges Plus, Bruges (Belgique) Du 28 au 30 juillet, Les Rencontres de Monthelon, Montréal.

AmalgameS

Les 5 et 6 août, Festival Vertical’ été (Drôme) ; du 17 au 20 août, Festival d’Aurillac (Cantal) ; du 13 au 15 septembre, Festival Merci, Bonsoir ! en partenariat avec La Bobine, Grenoble (Isère)
Et du 11 au 13 novembre, Festival En l’Air (Belgique)

 

 

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