Festival d’Avignon: Vive le sujet ! Série 1
Festival d’Avignon
Vive le sujet ! Série 1
Le festival d’Avignon et la S.A.C.D. proposent depuis longtemps à des écrivains de s’associer à des partenaires pour un moment de jeu matinal créatif. Comme Ludmilla Dabo, à Blade Ali Mbaye et Ashtar Muallem. Prix de la meilleure comédienne en 2020 du Syndicat de la critique.
L’autrice, metteuse en scène et chanteuse, nous parle de sa propre instabilité. Ses paroles font penser à la belle chanson d’Anne Sylvestre : «J’aime les gens qui doutent, les gens qui trop écoutent leur cœur se balancer /J’aime les gens qui disent et qui se contredisent et sans se dénoncer /J’aime les gens qui tremblent, que parfois ils ne semblent capables de juger/J’aime les gens qui passent moitié dans leurs godasses et moitié à côté ».
Ashtar Muallem, d’origine palestinienne, exprime son amour de la solitude et sa fragilité à travers de belles figures réalisées avec un tissu aérien bleu. Blade Ali Mbaye, rappeur, chanteur et comédien, qui avait été remarqué dans Retour à Reims, mise en scène de Thomas Ostermeier (voir Le Théâtre du blog ) parle lui aussi de sa quête d’équilibre et rappelle que « rien ne nous oblige à être dans des matrices bien calculées ». Et le sous-titre de ce moment de partage est : Ce n’est qu’une histoire de balances…
Nyst est un autre instant de grâce intime, avec la musique en direct de Patrick De Oliveira associé aux paroles de Julie Compans. Ce qui permet à la danseuse Mellina Boubetra une improvisation pleine de fluidité. Sa précision gestuelle accompagne l’audio-description du texte de Julie Compans, pour les personnes malvoyantes et aveugles. Et la description du Jardin de la Vierge prend alors une rare dimension poétique, comme un instant décalé hors du temps.
Jean Couturier
Spectacle présenté du 8 au 14 juillet, au Jardin de la Vierge, lycée Saint-Joseph, 52 rue des Lices, Avignon.