Le Verfügbar aux Enfers, Une opérette à Ravensbrück de Germaine Tillion, mise en scène de Claudine Van Beneden

Le Verfügbar aux Enfers, Une opérette à Ravensbrück de Germaine Tillion, mise en scène de Claudine Van Beneden

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Cette membre  de la Résistance au musée de l’Homme, avait fait de sa maison de Saint-Maur, un lieu de rendez-vous clandestin. Mais elle fut dénoncée avec sa mère Émilie par Robert Alesch, vicaire de la paroisse de La Varenne devenu agent double, très bien rémunéré par les nazis. Arrêtée le 16 août 42 puis déportée à Ravensbrück en octobre 43, elle y écrit une œuvre où elle  parle ssous une forme légère de sa vie au camp, mêlant dialogues, chansons et danse pour s’octroyer une minuscule parcelle de liberté.
« J’ai écrit une opérette, une chose comique, parce que je pense que le rire, même dans les situations les plus tragiques, est un élément revivifiant. »L’art contre la barbarie prend tout son sens ici. A Terezin, il était aussi présent et les artistes qui y avaient été déportés, ont créé des pièces de toute sorte. La propagande nazie a utilisé cette créativité au moment de la visite de la Croix-Rouge, notamment en présentant un orchestre, (voir Terezin de Jacques Livchine, Le Théâtre du blog). Plus tard, Germaine Tillion assistera aux procès de Philippe Pétain et des chefs S S de Ravensbrück.

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 Le manuscrit de la pièce fut publié en 2005 et pour la célébration de son centenaire (elle vit à ce moment-là dans une maison de retraite), le théâtre du Châtelet en 2007 monte cette opérette. Et un film produit deux ans plus tard par Arte associe extraits de la pièce et documents d’archives.
Cette œuvre a, comme personnage principal, un naturaliste qui décrit dans une conférence une espèce, presque animale, de femme déportée nommée  Verfügbar qui refuse de faire les travaux du camp. Les détenues chantent et dansent pour résister.

 Claudine Van Beneden veut, dit-elle, «s’attacher à l’esprit initial de cette opérette-revue, au caractère grotesque et tragique à la fois.» Les sept artistes, dont elle-même et un musicien, sont tous très engagés pour faire revivre ce moment hors-cadre et les chansons sonnent juste. Malgré un travail est un peu trop esthétisant mais qu’importe. Il faut saluer l’initiative de monter cette pièce rarement jouée, surtout à notre époque où les extrémismes de droite se masquent derrière de fausses intentions démocratiques. A voir pour s’informer et rendre hommage aux anciens de moins en moins nombreux qui ont combattu pour que nous restions libres.

Jean Couturier

Jusqu’au 30 juillet, spectacle vu le 17 juillet, jour de commémoration de la rafle du Vél d’Hiv, au Théâtre du Chien qui fume, 72 rue des Teinturiers, Avignon..T. : 04 84 51 07 48.

 

 

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