Festival d’Avignon Le Sacrifice, chorégraphie de Dada Masilo

Festival d’Avignon

Le Sacrifice, chorégraphie de Dada Masilo

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©Ch. Raynaud de Lage

Avec cette pièce en une heure pour dix interprètes, la chorégraphe sud-africaine explore le minimalisme de la danse tswana, en regard du Sacre du printemps d’Igor Stravinski. Rythme et fluidité accompagnés par une chanteuse et trois musiciens. Un joli moment … Passée par la danse classique et ensuite par Performing Arts Research and Training Studios d’Anne Teresa De Keersmaeker, Dada Masilo revisite des ballets classiques (Le Lac des Cygnes, Carmen…) à l’aune des danses contemporaines européennes et africaines «Mêler les danses de différentes cultures, dit-elle, permet de composer avec d’autres dynamiques  et m’aide surtout  à éviter l’écueil de la signature chorégraphique.»`Pourtant, nous reconnaissons sa danse serpentine, quand elle apparaît, svelte, sur un grand carré de lumière blanc. Ondulations du buste et des bras, coups de reins et frappes du pied. Torse nu, elle se désigne d’entrée comme la future sacrifiée. Puis, à la tête de sa tribu bien policée, elle va la mener avec autorité.
Les costumes de l’ensemble nous surprennent et la gestuelle douce et ample rappelle, comme la musique, le ballet interprété par Vaslav Nijinski. Tlale Makhene aux percussions, dose ses effets, Leroy Mapholo fait vibrer son violon en mêlant accents africains et mélodies du compositeur russe. Et Nathi Shongwe fait sonner le piano électrique pour accompagner la voix puissante d’Ann Masina.

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©Ch. Raynau de Lage

La compagnie a travaillé avec un professeur de danse tswana fondée sur une rythmique au contre-tempo contenu et à la gestuelle féline avec des élans soudains de prédateurs qui rappellent les échappées des ballets russes. Dada Masilo établit un parallèle entre le rite du passage du printemps et le tswana, rituel de son ethnie. L’Afrique du Sud accueille nombre de Botswanais et cette danse est très populaire à Johannesburg… Dans ce cérémonial, on invoque ensemble les ancêtres avec des offrandes. Ici,  les danseurs vont brandir des fleurs de lys après quelques prières et incantations collectives.

Puis dans une dernière séquence, le sacrifice s’accomplit et Dada Masilo portée en offrande, restera au sol. L’imposante cantatrice entonne alors devant son corps inerte et frêle, une mélopée venue du fond des âges. Le moment d’émotion qu’on attendait pendant tout ce ballet impeccablement exécuté, fluide et gracieux, mais un peu trop lisse et attendu pour nous surprendre .

 

 Mireille Davidovici

 Jusqu’au 25 juillet, cour du lycée Saint-Joseph, rue des Lices, Avignon.

 Du 29 septembre au 2 octobre, Kampnagel Hambourg ; le 5 octobre, Théâtre des Salins, Martigues (Bouches-du-Rhône).

Du 15 au 17 novembre, Bonlieu-Annecy (Haute-Savoie) et le 9 novembre, L’Ombre, Velizy (Yvelines).

Du 7 au 10 décembre, La Villette, Paris, (XIX ème); le 13 décembre, Théâtre Jean Vilar, Suresnes (Hauts de Seine) ; les 15 et 16 décembre, Théâtre Saint-Quentin-enYvelines (Yvelines) .
Le 16 janvier, Théâtre Equilibre, Villars-sur-Glâne (Suisse), et du 25 au 28 janvier, Théâtre de Caen (Calvados).

 

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