Möbius par la compagnie XY en collaboration avec Rachid Ouramdane

Möbius par la compagnie XY en collaboration avec Rachid Ouramdane

 

©x

© Pascale Cholette

Dans toute la France nous assistons, impuissants, à la mort de milliers d’oiseaux qui tombent au sol, à cause de trois mois de canicule…. XY s’est inspiré de leurs « murmurations mot anglais qui désigne le phénomène naturel de rassemblement dans le ciel, chez certaines espèces, comme les étourneaux. Ils décrivent des figures ondulantes d’une grande poésie,  sortes de nuages dansants.

La compagnie XY est artiste associé à Chaillot-Théâtre national de la Danse, avec ici dix-neuf danseurs mais elle en compte quarante. Entre voltige et chorégraphie, le interprètes défient la pesanteur. Möbius, créée en 2019, a tourné dans le monde entier et a été adapté avec Rachid Ouramdane à la salle Jean Vilar qui va bientôt être refaite entièrement.

Le groupe fait preuve d’une réelle cohésion:« Ces transferts d’informations, ces micro-ajustements des corps entre eux sont les signes d’une intelligence physique. Dès lors, nous avons imaginé un espace qui puisse se remplir et se vider par fulgurances: passer de un à quinze sur le plateau en une fraction de seconde, ou provoquer une réaction en chaîne, un effet de vague avec nos corps ». A la verticalité des acrobaties, se mêle l’horizontalité de la danse. L’aisance des artistes nous fait oublier le danger, ici constant. Leurs gestes précis sont d’une grande douceur et créent une poésie dans l’espace d’une vraie beauté. Il faut courir voir ce beau spectacle.

 Jean Couturier

 Jusqu’au 18 septembre, Chaillot-Théâtre national de la Danse, 1 place du Trocadéro Paris (XVI ème) . T. : 01 53 65 30 00.

Les 17 et 18 septembre une carte blanche est donné à la compagnie XY avec des spectacles gratuits à Chaillot.

 


Archive pour 8 septembre, 2022

Après la Fin, de Denis Kelly, mise en scène Philippe Baronnet

Après la Fin, de Denis Kelly, mise en scène Philippe Baronnet

 

©x

©x

Il a l’air malin, le garçon, avec son abri anti atomique. Les autres, au pub, en rigolent. Jusqu’au jour où… Louise, la fille convoitée mais qui n’a d’yeux que pour un certain Francis, se retrouve, évanouie, dans le dit abri. Dehors, là-haut, un attentat à la valise nucléaire. Dieu merci, le garçon a des provisions, enfin pour quinze jours, et pour une seule personne. Commence une nuit sans contours définis, et la mémoire du dehors revient, et les prisonniers (volontaires ?) se déchirent, s’apaisent, jouent tels des enfants. Ils s’emparent tour à tour du pouvoir, avec pour seules armes, la nourriture et un couteau. Mais le plus grand pouvoir, c’est celui de la fille : dire non. On ne force pas l’amour.

Le théâtre de Dennis Kelly (Occupe-toi du bébé, Orphelins, Débris…), violent, précis, efficace, littéralement « au rasoir ». Après la fin a la même réalisme social, riche de métaphores possibles : et si ce faux couple était une image de l’Occident, enfermé dans ses propres peurs et ses doutes, et cet abri l’image de la fermeture des frontières où certains voient –pour le pire- leur salut ? Philippe Baronnet,  jeune metteur en scène, a monté la pièce à la demande de Colomba Giovanni, qui joue le rôle de la fille à qui elle donne une force et des contradictions superbes. Elle est en avance sur le garçon, plus mûre, plus lucide –et si, en haut, la vie avait repris ? Clément Ohlmann montre lui avec une simplicité presque naïve la roublardise, les faiblesses et les révoltes de son personnage, avec ses capacités de nuisance. Cette naïveté fait le charme et la justesse de l’interprétation et de la mise en scène : ce premier degré  et ces apparentes maladresses rendent savoureux l’humour parfois très noir de l’auteur, y compris dans les pires menaces entre les protagonistes. Humour qui n’enlève rien au suspense ni à la violence de la situation.

Le batteur Lucas Jacquart a été invité à compléter l’équipe : en douceur ou en force, il rythme ce huis clos, et montre, avec le déplacement à vue des objets, tables, chaises, le passage du temps. Pourtant il ne convainc pas tout à fait… Sans doute est-il dirigé par le metteur en scène soit de la justesse avant tout, au prix d’un excès de modestie. On aimerait bien parfois un excès tout court, peut-être avec un jeu sur les durées et les silences tirés jusqu’à l’insupportable : la pièce est de taille à les supporter.

La compagnie Kyrnea de Colomba Giovanni nous offre un bon spectacle, prenant, et qui donne à penser. Philippe Baronnet l’a conçu pour qu’il puisse sortir des théâtres, se jouer dans une cour, une salle de classe… Il le voudrait immersif. Un mot à la mode, vide, mais cette mise en scène est bien plus intéressante. C’est un théâtre à portée de main, dont le public jeune peut s’emparer. Les histoire d’amour, domination, angoisse, et du « comment nourrir la planète », c’est pour tous les publics…

Christine Friedel

Théâtre de Belleville, Paris ( XI ème), jusqu’au 27 septembre. T. : 01 48 06 72 34.

DAROU L ISLAM |
ENSEMBLE ET DROIT |
Faut-il considérer internet... |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | Le blogue a Voliere
| Cévennes : Chantiers 2013
| Centenaire de l'Ecole Privé...