Panorama, direction artistique de Cyril Teste

Panorama, direction artistique de Cyril Teste

La Fondation d’entreprise Hermès « cultive le jardin des diversités et s’engage en faveur de l’intérêt général avec transmission des savoir-faire, création d’œuvres, protection l’environnement et encouragement de gestes solidaires. »
Panorama est voulue comme une déambulation dans plusieurs espaces (salles, bar) du Théâtre de la Cité internationale que dirige Marc Le Glatin, mais aussi les allées du parc, la Fondation des États-Unis et le Collège franco-britannique. «Au fil des déplacements, dit Cyril Teste, séquence par séquence et lieu après lieu, c’est un documentaire inédit de ces jeunes artistes au travail qui se fabrique. » Des jeunes gens
avec un T. Shirt au logo Hermès nous remettent des bracelets de couleur selon les groupes. Un peu partout des jeunes gens   chargés de la maintenance des casques, jumelles, etc. renseignent aussi  très bien le public sur le chemin à parcourir.

Première des cinq étapes chacune dix minutes : dans l’Agora, au sol des pancartes par dizaines avec un mot ou deux écrits à la main: Corps, Réussite, Fiction, Structure, Mœurs…. Nous sommes conviés depuis une galerie, munis d’un casque à voir et écouter une dizaine de jeunes acteurs. Alors qu’on les entend très bien! La manie des micros HF a encore frappé, mais bon, on ne changera pas le metteur en scène Cyril Teste, adepte du H.F. et des grands écrans.
Ces jeunes artistes nous parlent souvent avec clairvoyance de leurs projets et interrogations : «Serais-je capable de modifier mon corps? Dois-je accepter de jouer l’amour avec un partenaire de vingt-cinq ans de plus que moi? Pourquoi un prof de théâtre nous avait dit qu’il y avait comme une date de préemption pour les rôles de jeunes: vingt-sept ans pour les filles et quarante pour les hommes? Pourquoi ne pas mélanger les âges ?» etc. Bref, rien que de très banal et ce qu’on entend un peu partout dans les cours, écoles et Conservatoires national ou régionaux, dits «d’art dramatique».

Deuxième étape: au bar du Théâtre et dans la petite salle attenante, sur des tables des photos en noir et blanc, et en couleurs, de chambres, H.L.M. et paysages urbains, vols d’oiseaux en bord de mer. Prises à Rennes, Bordeaux, Paris, Lyon… par ces élèves. Pourquoi pas, même si les photos sont de qualité très moyenne
Troisième étape : nous sommes admis depuis une galerie extérieure à  à voir dans le parc de la Cité, grâce aux jumelles qu’on nous prête, de jeunes acteurs se livrer à des exercices  notamment gestuels, les paroles étant retransmises par un haut-parleur. Bon… mais au bout de cinq minutes, nous n’avons pas eu envie de nous attarder.

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Quatrième étape: il faut trouver le pavillon franco-britannique! Pas si facile car aucune indication mais impossible de se tromper : l’architecte de briques est bien là et, comme les allées du parc avec ses arbres, maintenant presque centenaires, sont magnifiques, cela vaut le détour… Sur des poufs rouges, des portraits au polaroïd de jeunes artistes, des notes d’intention et sur grands écrans,  des interviews d’eux. Bon…
Enfin, un peu plus loin, dernière des cinq étapes, avec, devant la fondation des Etats-Unis, une dégustation en petites barquettes de tisanes élaborées à partir des végétaux récoltés ici dans les jardins par Céline Pelcé, « désigneuse culinaire »  (sic, nous vivons une époque moderne !). Froides mais parfumées au miel ou au sirop d’érable, elle se laissent boire…
Dans une salle à l’intérieur, nous sommes admis à voir encore sur très grand écran, la récolte et la préparation de ces tisanes. Passionnant !!!

Ici, tout est remarquablement organisé et, sur le plan technique, impeccable comme tout ce que fait Cyril Teste. Mais on nous l’a bien dit, et redit, à l’entrée, il ne s’agit pas d’un spectacle mais d’une déambulation. Traduction: prière de ne pas donner son avis?  Désolés, mais sur le plan artistique, nous sommes restés sur notre faim. Enfin, tant mieux si des apprentis-artistes ont pu bénéficier de bourses offertes par Hermès… « Tout s’expie, le bien comme le mal, se paie tôt ou tard. Le bien c’est beaucoup plus cher forcément. » Au moins, cette déambulation est-elle gratuite.

Philippe du Vignal

Ces déambulations ont été organisées les 15 et 16 septembre à la Cité Internationale, 17 boulevard Jourdan, Paris (XIV ème).

New Settings, cinquième édition, un programme de la fondation d’entreprise Hermès, aura lieu au Théâtre de la Cité Internationale du 06 au 27 novembre avec cinq œuvres associant un artiste de la scène et un plasticien.
En collaboration avec le Théâtre de la Cité internationale et le French Institute Alliance Française de New York, possibilité sera offerte à cinq artistes de croiser leur univers, avec  une création commune.


Archive pour 17 septembre, 2022

Soirée Luc Ferrari pour les quarante ans de La Muse en circuit

Soirée Luc Ferrari pour les quarante ans de La Muse en circuit

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© Christophe Raynaud de Lage

« 2.022 marque autant les quarante ans de La Muse en circuit, que les trente ans de son installation à Alfortville», écrit Wilfried Wendling, directeur de cette association de musiciens, fondée par Luc Ferrari (1929-2005). Cette soirée est consacrée à ce trublion de la musique contemporaine qui a fédéré des auteurs vivants hors-normes et dépassant les cadres souvent austères d’un art réputé élitiste.

Luc Ferrari était un joyeux drille à l’humour caustique mais aussi un chercheur qui, sous une légèreté apparente, a osé mélanger les genres et mis au goût du jour les paysages sonores, le ‘‘field recording’’, la musique minimaliste, la ‘‘new discipline’’ ou les musiques conceptuelles. «Il a inscrit profondément dans nos racines, la sève du libertinage artistique et du dévergondage musical » selon Wilfried Wendling. Une démarche essentielle pour les interprètes. En a en 2006, La Muse en circuit a été labellisée : Centre National de Création. Ses studios sont maintenant de véritables laboratoires.

Le public a été convié à y partager l’esprit festif du compositeur tout terrain, avec deux concerts et des jeux d’interactions sociales intuitives inspirés par les happenings de Luc Ferrari.  Dans Société VI liberté, liberté chérie, les musiciens du groupe déambule parmi les spectateurs avec des pancartes aux questions provocatrices sur le capitalisme ou la sexualité… Ensuite, nous avons écouté deux concerts.

 A la Recherche du rythme perdu

Cette pièce de trente minutes, écrite à partir d’une bande magnétique et d’une partition minimaliste laisse une grande liberté à Benjamin Soistier, aux percussions et Franco Venturini, au piano. «Il y a ici, disait le compositeur, l’utilisation de la même bande magnétique que dans Musique Socialiste-programme commun pour clavecin et bande, réalisée en 1972, année de la signature du Programme commun de la gauche.»

Mais, ici la partition est destinée à des musiciens de jazz, à qui il appartient d’improviser sur la musique enregistrée.  C’est  pour l’auteur, une réflexion sur l’écriture:  «Musique Socialiste était destiné à des interprètes venus de la musique classique. Dans A la recherche du Rythme Perdu, je voudrais m’adresser à des musiciens de jazz. Ce qui veut dire que les notes sont ici des indications d’ambiance, plus que des signes à reproduire instrumentalement. C’est pourquoi, cette partition comporte moins de notes et surtout des notes qui ne sont pas obligatoirement à jouer, mais plus d’indications de parcours général. »C’est dire à quel point le pianiste et le percussionniste ont  dû improviser, en passant du free jazz aux sonorités du rock and roll, ou de petites touches plus contemporaines.  Et d’une séance à l’autre, ce n’est pas la même musique que l’on a entendue, mais le même plaisir partagé entre les artistes et l’assistance.

 Monologos

Cette pièce d’un quart d’heure, composée à l’origine pour une chanteuse soliste s’accompagnant d’un tambour de basque peut être aussi chantée par plusieurs. Ici, la flûtiste Shao-Wei Chou, la violoncelliste Louise Leverd et la violoniste Winnie Huang se se sont lancées  dans des improvisations vocales a cappella en s’accompagnant de tambourins. Une performance étonnante avec des vocalises samplées et rediffusées.

 J’ai tort, j’ai tort, j’ai mon très grand tort

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© Mireille Davidovici


Selon Luc Ferrari : « Un chœur ou des acteurs arrivent, par un effet de surprise, à convier le peuple à une grande fête sonore et joyeuse dont chaque individu est une composante.» Pour clore la soirée, les musiciens nous ont entraînés dans une performance interactive entre eux et les spectateursn dont chacun est invité, selon le s fiches distribuées à l’entrée, à taper du pied, faire des bruits avec sa langue, sa bouche, à rire ou à claquer des doigts ou des mains… Une joyeuse pagaille dans l’esprit des années soixante. Soit une amusante cacophonie, sans plus…Mais la fête continuera le mois prochain… Avec le plaisir d’en savoir plus sur ce compositeur prolifique et inventif qui a marqué plusieurs générations d’interprètes et sorti la musique contemporaine de son ghetto…

 Mireille Davidovici

Concert entendu le 9 septembre, à La Muse en Circuit, 6-18 rue Marcelin Berthelot, Alfortville (Val-de-Marne) T. : 01 43 78 80 80.

 Le 1er octobre, Nuit blanche!, concerts et performances de Luc Ferrari, POC ! sur le Parvis des Arts, Alfortville. 

Le 28 octobre, Une autre écoute possible, documentaire sur Luc Ferrari de Jérôme Florenville.

 

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