Éléphant, chorégraphie de Bouchra Ouizguen

Éléphant, chorégraphie de Bouchra Ouizguen

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© Tala Hadid – Compagnie O

  Bouchra Ouizguen, fondatrice de la Compagnie marocaine O, élabore une grammaire singulière et originale, entre danse contemporaine et tradition populaire: « Les danseuses n’ont pas fait d’école, comme moi d’ailleurs. Certaines ont étudié le tissage, c’est un travail qui convoque un espace, des couleurs, une véritable partition artistique. » Parmi ses spectacles, on peut citer Madama Plaza (2010), Corbeaux (2014), OTTOF (2015), ou encore Jerada (2017), pour lequel elle obtint le Prix de la critique du meilleur spectacle de danse en Norvège. Éléphant ou le temps suspendu, première version d’Éléphant, a été présenté à la Biennale internationale d’art contemporain de Rabat au Musée des Oudayas.

« L’éléphant, est un très bel animal, dit la chorégraphe,  et pourrait être ici la métaphore de ce qui nous est cher et qui tend à disparaître. » La pièce commence avec la lenteur d’un rituel bien ordonné : trois femmes lavent méticuleusement le grand plateau, avec de larges gestes uniformes. Ce prologue nous entraine dans une autre temporalité, ponctuée de silences. L’artiste  marocaine, à la recherche,  ici, de pratiques ancestrales perdues, a réuni autour d’elle trois chanteuses et musiciennes, venues du sud de son pays et collaboratrices fidèles depuis plusieurs spectacles. 

Tout au long, Halima Sahmoud, Milouda El Maataoui, Joséphine Tilloy, et Bouchra Ouizguen  elle-même, se glisseront dans divers habits colorés – longs manteaux et amples tuniques -, pour retrouver des chants, rythmes, attitudes et pratiques traditionnels. Elles sont tour à tour chamanes ou pleureuses, méditent sur un long tapis, s’immobilisent, prostrées,  roulent ou se convulsent au sol….Le son est un des éléments fondamentaux du spectacle : voix rauques, chants de gorge, cris, sanglots, les artistes composent un chœur en mouvement, parfois au rythme de petits tambours de terre cuite. Eléphant procède par tableaux aux ambiances contrastées, dans un temps comme suspendu. L’espace nu est structuré par la scénographie lumineuse de Sylvie Mélis.

Et si l’on a du mal à saisir toute la symbolique de cette culture maghrébine, la poétique des chants en langue locale,  on peut apprécier l’investissement de ces artistes hors normes et l’émotion qu’elles communiquent. Elles disent à travers leurs gestuelles la puissance ou la souffrance, la joie et les peines liées à la condition féminine..

Mireille Davidovici

Le spectacle a été joué jusqu’au 17 septembre, Centre Pompidou, 19 rue Beaubourg, Paris (IV ème), dans le cadre du festival d’Automne.

 Les 29 et 30 septembre, T2G Théâtre de Gennevilliers (Hauts-de-Seine).

 Le 11 octobre, Points Communs, Théâtre 95 Cergy-Pontoise (Val-d’Oise).

 

 

 

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