En travers de sa gorge, texte, mise en scène et scénographie de Marc Lainé

En travers de sa gorge, texte, mise en scène et scénographie de Marc Lainé

Nommé il y a trois ans à la Comédie de Valence, Marc Lainé poursuit le travail qu’il avait entrepris avec Vanishing Point, Construire un feu, Nostalgia Express La Chambre désaccordée, Nos paysages mineurs. Une œuvre cohérente, à l’écart des sentiers battus où il essaye et réussit à faire une synthèse entre arts plastiques (il a été élève aux Arts Déco à Paris et est un remarquable scénographe), théâtre; et cinéma fantastique.
Après Sous nos yeux, un spectacle créé l’an dernier et devenu un très beau carnet de beaux dessins signés Stephan Zimmerli et reproduit sur papier grand format dans les ruelles bordant les canaux dans Valence. Dans le second volet, Marianne, une réalisatrice de films vit seule dans le Vercors. La maison est confortable, le paysage de toute beauté mais elle ne peut faire face au départ subit et inexplicable de Lucas Malaurie, son mari. Elle a du mal à se concentrer et essaye d’écrire une adaptation contemporaine du Faust de Goethe.

© Ch. Raynaud de Lage

© Ch. Raynaud de Lage

Son amie Léa, une scénariste (qui se révèlera avoir une liaison avec son compagnon) vient la voir. Comme Charles, son producteur, le lui a demandé, elle doit l’aider à finir son scénario. Mais Marianne ne goûte pas du tout la chose: elle va très vite se montrer odieuse et lui proposera de la ramener vite fait à la gare.

Julie, une autre amie, qui a aussi fait l’amour avec Lucas, arrive mais Marianne perd le contrôle d’elle-même, à la limite de la démence. Une nuit, elle reçoit un appel et croit entendre Lucas… Puis Medhi, un inconnu, surgit dans la maison et lui aussi, a curieusement, la voix de Lucas mais pas son physique. Marianne l’interroge et pense qu’il est en fait possédé par l’esprit de Lucas, même s’il en a pas vraiment conscience. Terrifié, Medhi s’enfuit.

© Ch. Raynaud de Lage

© Ch. Raynaud de Lage

Marianne qui veut rester en contact avec ce mari disparu, cherche à revoir Medhi. Ce jeune artiste habite Pantin en banlieue parisienne et construit des maquettes de lieux où il a eu des crises d’épilepsie.
Lucas semble réussir à maîtriser son corps pour parler avec Marianne qui a une relation ambigüe avec Medhi.
Le fantôme de Lucas devient jaloux et menace Medhi, si Marianne continue à le voir…

© Ch. Raynaud de Lage

© Ch. Raynaud de Lage


Dans le troisième épisode de cette histoire fantastique, Medhi vit maintenant à New York et son travail artistique va faire l’objet d’une rétrospective. La réalisatrice l’appelle, lui dit qu’elle est là et veut le rencontrer. Ce qu’il accepte. La fin, un film en train de se faire sur ce scénario, est une anacoluthe facile et qui a le goût du déjà trop vu…

Marc Lainé a toujours eu le goût de personnages fantomatiques qui s’invitent sans prévenir. Le théâtre, rappelle-t-il avec raison, en fait souvent usage. Et cela depuis Eschyle, Dans Les Perses, la première et magnifique pièce du théâtre occidental (V ème siècle avant J.C.), apparaît déjà l’ombre du roi perse Darios qui fait le lien entre un glorieux passé et un présent qui l’est beaucoup moins. A cause d’une guerre contre les Grecs, une petite nation qui a réussi à détruire la puissante flotte et l’immense infanterie perses. Et puis il y aura Hamlet et la vision de la mère dans le Lorenzaccio d’Alfred de Musset, les fantômes des nôs japonais, et ceux de la guerre de 14 chez le grand Tadeusz Kantor. Avec, à chaque fois ou presque, la figure du Père… sans compter les nombreuses pièces de théâtre pour la jeunesse.

Réalité, fiction, mensonge, vérité, illusions, bref, tout ce qui fait la vie réelle et celle, concentrée, sur un plateau de théâtre. Reste à mettre en forme cette histoire à la vaste dramaturgie et aux dialogues sont bien écrits, mais qui peine quelquefois, surtout dans la dernière partie, à être convaincante. Le fantastique en général est plutôt un genre romanesque, que scénique et là, Marc Lainé a du mal à l’exprimer après la première heure. Sans doute à cause d’un texte qui, dans les deuxième et troisième parties, est bavard. Et les spectateurs à l’évidence étaient moins attentifs… L’auteur et metteur en scène avait-il absolument besoin de ces deux heures vingt-cinq ? Non, ma mère ! Reste à Marc Lainé et il n’est pas trop tard-à élaguer son texte, surtout dans la dernière partie… C’est un travail souvent difficile pour un auteur et metteur en scène, et pas agréable pour les acteurs mais le spectacle y gagnerait beaucoup.

Il y a ici une grande qualité de réalisation et, quand Marc Lainé conjugue théâtre et cinéma, c’est pour une fois, justifié par le propos, singulier et brillant. En partie, grâce à la précision et à la poésie des décors et maquettes qu’en scénographe expérimenté, il a aussi conçus, ce qui donne une belle unité au spectacle. Une pensée pour Guy-Claude François, son professeur de scénographie dont on retrouve ici la rigueur et la générosité scénique. Et quel plaisir de voir Marie-Sophie Ferdane seule sur un rocher en carton avec, derrière, une grande image des monts du Vercors. Ou cette terrasse avec vue sur tout New York. Et filmées, ce sont  des scènes plus vraies que nature…
Comment ne pas apprécier cette balade entre jeu des acteurs sur le plateau, et leur image traduite au-dessus sur grand écran par le biais de caméras. Très bien tenues et à l’endroit exact par des cadreurs de premier ordre, ou automatisées. La réalisation vidéo de Baptiste Klein dans un espace-temps est d’une rare précision, avec contre-champs jamais gratuits éclairant bien la situation et il n’y a jamais ces petits trucs vulgaires (en très gros plan obscène au sens étymologique, du visage des acteurs, en scène ou dans les coulisses, plans de coupe gratuits, etc. comme en font souvent les jeunes (et moins jeunes) metteurs en scène. Le spectacle doit aussi beaucoup aux lumières de Kevin Briard et aux bruitages de Morgan Conan-Guez.

Marc Lainé sait, et bien mieux qu’avant, diriger au cordeau sa bande d’acteurs-dont certains complices de longue date-tous remarquables, même si le travail est parfois encore un peu sec mais c’était une première: Bertrand Belin, oui, le chanteur mais qui, ici, ne chante pas, Jessica Fanhan, Adeline Guillot, Yanis Skouta et  Marie-Sophie Ferdane: mention tout à fait spéciale à celle qui joue cette mystérieuse et fascinante Marianne, presque toujours sur scène. Seul Bertrand Belin (Lucas) n’apparait pas sur l’écran : normal pour un fantôme! Mais très présent sur scène, il donne aussi sa voix dans un exercice de haute voltige à Yanis Skouta (le jeune artiste, prisonnier d’un fantôme).

Un travail original d’un créateur-ce qui n’est pas si fréquent dans les Centres Dramatiques Nationaux- et de haute tenue, bien servi par ses équipes techniques et artistiques. Même si, encore une fois, des coupes sont indispensables, ce mariage cinéma/théâtre est, pour une fois, solide et efficace.

Philippe du Vignal

Spectacle vu le 27 septembre à la Comédie de Valence ( Drôme). Jusqu’au 30 septembre.

Les 19 et 20 octobre, MC2 de Grenoble ( Isère).

Le 4 avril, Scènes du Golf -Théâtres Arradon, Vannes ( Morbihan).

Et du 4 au 12 mai, Théâtre Olympia-Centre Dramatique National de Tours (Indre-et Loire).


Archive pour 30 septembre, 2022

Sorcières d’après le texte de Mona Chollet par le collectif À définir dans un futur proche

Sorcières d’après le livre de Mona Chollet  par le collectif À définir dans un futur proche

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©Julien Mignot

 Cette « lecture musicale », créée au Théâtre du Rond-Point en 2019 avec une vingtaine d’actrices et musiciennes d’âge et d’horizons divers, fait entendre les morceaux choisis d’un essai* qui fit date. Selon le collectif : « Qui mieux que la sorcière et sa résurgence dans des incarnations contemporaines (la femme sans enfant, la célibataire, la femme aux cheveux blancs…) Et il interroge les normes dominantes qui pèsent et modèles les féminités.»  Repris ici pour quinze représentations, le spectacle est chaque soir différent, en fonction des interprètes: quatre actrices et deux musiciennes.

 Ce soir, Anne Pacéo avec sa batterie et dans des lumières mode concert, grâce à sa voix puissante et mélodieuse, introduit la paradoxale nature de la sorcière: à la fois féminine et rebelle, attirante et repoussante… En écho, Garance Marillier évoque « les siècles de souffrance », les chasses aux sorcières et les tortures subies par celles qui sortaient de la norme. L’ouvrage de Mona Chollet comporte une importante partie historique, où on apprend, entre autres choses , que des « piqueurs », cherchaient, avec des aiguilles, la marque du diable sur le corps des femmes…

Après un chant à la guitare façon blues, de la Canadienne Mélissa Laveaux, vient Anna Mouglalis. L’extrait qu’elle lit, évoque la soumission des femmes vouées au don de soi et au service des hommes, au détriment de leur propre réalisation. Elle incite à en finir avec la domination masculine : « Vous avez des capacités. Vous avez des rêves ! » Clotilde Hesme, à son tour, parle de la maternité imposée à la femme: « La destination de la femme est d’avoir des enfants et de les nourrir », lit-on dans L’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert. Certaines comme Mona Chollet, revendiquent le choix de ne pas avoir d’enfant : «Dans ma logique, ne pas transmettre la vie permet d’en jouir pleinement. » Aure Atika clôt le spectacle, avec un passage sur le « diktat de l’éternelle jeunesse » dont sont victimes les femmes, leur « obsolescence programmée » dès quarante- cinq ans… Mais on peut désobéir :« Etre fille et pas forcément gracieuse. « Et les femmes, dit Susan Sontag, devraient permettre à leur visage de raconter la vie qu’elles ont vécue.Les femmes devraient dire la vérité. »

 D’autres comédiennes seront les sorcières d’un soir : Ariane Ascaride, Suzanne de Baecque, Jennifer Decker, Constance Dollé, Valérie Donzelli, Claire Dumas, Marie-Sophie Ferdane, Éyé Haïdara, Irène Jacob, Annabelle Lengronne, Christiane Millet, Florence Muller, Grace Seri. Et les musiciennes : Lucie Antunes, Fishbach, Franky Gogo, Léonie Pernet, P.R2B, Clara Ysé, Yoa

 Sans prétention de mise en scène, les textes, mis bout à bout et ponctués de moments musicaux, rendent compte d’un livre érudit, et qui développe un féminisme argumenté. Ce manifeste militant permet de raison garder dans la cacophonie des brûlots agressifs distillés par les réseaux sociaux et la presse. Merci à toutes ces artistes de faire passer le message avec humour et impertinence.

 Mireille Davidovici

Jusqu’au 9 novembre, les mardi et mercredi à 19 h. Théâtre de l’Atelier, place Charles Dullin, Paris (XVlll ème). T. : 01 46 06 49 24

* Sorcières, la puissance invaincue des femmes, éditions Zones (2018).

Gabriel de George Sand, adaptation de Laurent Delvert et Aurélien Hamard-Padis,mise en scène de Laurent Delvert

Gabriel de George Sand, adaptation de Laurent Delvert et Aurélien Hamard-Padis, mise en scène de Laurent Delvert

Dans une Renaissance italienne très approximative, vit le prince Jules de Bramante qui a deux fils;  l’aîné qu’il aime bien, a une fille. Le cadet qu’il déteste, a un garçon. Mais voilà, la loi du majorat (instituée par une loi de Napoléon Ier) avait pour but  rendre un titre de noblesse d’Empire transmissible par héritage aux seuls aînés d’une famille. Le prince (Alain Lenglet) cache donc sa petite-fille (Claire de La Rüe du Can) et la fait -très bien- éduquer par un précepteur, l’abbé Chiavari (Alexandre Pavloff ) mais comme un garçon nommé Gabriel. Mais il lui avouera ensuite qu’elle est bien une jeune femme… Ce qu’elle ne savait pas. Bon! Et tant pis pour un minimum de vraisemblance, ce qui ne semblait pas déranger madame Sand qui ne s’est pas beaucoup fatiguée pour écrire ce mélo… loin d’être vraiment le brûlot féministe, comme voudrait le croire le metteur en scène.

La jeune femme prise au piège est alors mise devant une alternative douloureuse : rester Gabriel, un jeune prince libre et riche mais travesti, ou bien devenir une Gabrielle sans aucun héritage et enfermée dans un couvent. Elle choisit la première solution et va rencontrer son cousin désargenté, le comte Astolphe de Bramante (Yoann Gasiorowski) flanqué  d’Antonio son ami mais rival (Birane Ba).
Ils vont devenir très vite amis mais tout se complique ! Au carnaval de Florence, Astolphe imagine alors, pour se moquer de Faustina, sa maîtresse (Elisa Erka), de déguiser Gabrielle en femme ! Ce qu’elle est déjà mais dont il s’aperçoit vite quand elle est torse nu… Et bien entendu, il en tombe illico amoureux fou. Vous suivez toujours?
Impossible pour eux dans ces conditions de rester à Florence et les amants vont se réfugier à la campagne chez Settima, la mère d’Astolphe (Anne Kessler). Ils lui mentent en lui faisant croire qu’ils se sont mariés en secret mais voilà, la maman n’aime pas du tout cette jeune femme… Ils vont donc aller en Calabre mais cela se complique: Astolphe en effet est terriblement jaloux. Vous suivez toujours cet imbroglio aux allures romantiques? Gabriel (elle) part pour Rome essayer d’obtenir du Pape l’autorisation de transmettre la fortune des Bramante à Astolphe. Mais Jules, le grand-père de Gabrielle est mourant; il se méfie et engage un assassin. Astolphe de son côté, pense qu’elle lui est infidèle et et va retrouver la belle Faustina. Gabrielle est là, et sans doute lasse va se laisser tuer. Ouf !

Un sujet malheureusement actuel, pense le metteur en scène : «Sand compose ici un manifeste sur la nécessité de l’égalité en droit et en pratique. Ce manifeste en actes, incandescent et émouvant puisqu’il met en jeu des corps dans une expérience pensée percutante, il faut, je pense le donner à entendre aujourd’hui. »
Allons-y pour ce manifeste « incandescent, émouvant et percutant « (sic) mais dans ce Gabriel, la chair théâtrale qui fait les bonnes pièces -un bon scénario et un vrai  dialogue- n’est pas au rendez-vous.

Laurent Delvert dit être sensible au combat de l’autrice pour l’égalité des femmes et des hommes. Oui, mais voilà, que fait-on aujourd’hui avec ce roman dialogué avec une trentaine de personnages?  Et que George Sand a remanié de nombreuses fois sans arriver à le faire jouer… On voit bien les thèmes qui ont pu séduire ici le jeune metteur en scène:  amours contrariés, recherche d’identité sexuelle, justice mal en point, jalousie, assassinat… Et la pièce a parfois des airs de Lorenzaccio d’Alfred de Musset qui était justement en voyage avec George Sand quand elle écrivit ce mélo mal ficelé.
Laurent Delvert est libre de croire à «l’immensité de  l’œuvre» et il pense que cet ovni est une tragédie, puisqu’on fait croire à cette jeune femme qu’elle est de la race des dominants, alors qu’elle va, prise au jeu d’un amour fusionnel dans une société réactionnaire et patriarcale, subir une descente aux enfers…

Comment faire une adaptation de ce brouet pour le rendre un peu crédible. Il aurait fallu au minimum une dramaturgie moins conventionnelle et plus alerte. Ici jamais de décalage ni de second degré, ce qui aurait pu sauver la mise de cette mise en scène appliquée : pas facile mais le grand Jérôme Savary savait bien faire cela. Ou Léna Bréban et Alexandre Zambeaux  qui avaient dû en prendre de la graine à Chaillot quand ils étaient élèves de l’Ecole. Ils ont monté sur cette même scène l’an passé un très bon Sans Famille d’Hector, adapté du roman d’Hector Malot ( voir Le Théâtre du Blog).

© Pascal Gély

© Pascal Gély

Et il aurait aussi fallu une mise en scène qui tienne la route, ce qui est loin d’être le cas ici où sept séquences se suivent sans rythme, avec à chaque fois, un petit déménagement opéré par les acteurs. Laurent Delvert a sans doute pensé que cela donnerait une touche de modernité en ponctuant les scènes de ronflements de basse électroniques, ce qu’on voit partout! Ou, procédé hérité directement de Brecht mais devenu aussi un stéréotype du théâtre contemporain, il a mis une série de chaises soigneusement alignées sur les côtés du plateau où sont assis les interprètes quand ils ne jouent pas… Impossible de ne pas voir qu’ils s’ennuient ferme jusqu’à esquisser parfois un baillement.
En cause aussi une scénographie mal adaptée, avec un plateau nu sans pendrillons, noir d’encre avec à un énorme lustre assez laid, mais sous éclairé en permanence, encombré par un ensemble de cadres tout aussi noirs dans la lignée des sculptures de Carl André. Ils auraient peut-être une place dans le section: art minimal d’un musée d’art contemporain, pas assez riche pour s’offrir des œuvres de ce grand sculpteur…

Passé les dix premières minutes, on comprend vite que l’aventure est sans espoir et ces deux heures de bavardage sont interminables. Reste comme toujours à la Comédie-Française, une belle unité de jeu de toute une équipe où, sans exception, tous les rôles, même les petits, sont très bien tenus (remarquable Chrstian Gonon en serviteur).
Mention spéciale à Claire de La Rüe du Can qui, d’un bout à l’autre de la pièce, réussit à s’imposer dans ce personnage difficile, voire impossible… Cette bande de très bons acteurs arrive ainsi à sauver ce qui peut l’être. Une des missions de La Comédie-Française est de mettre en lumière des pièces du répertoire oubliées, voire jamais jouées. Mais pourquoi être allé chercher cette pseudo-pièce qui méritait juste une lecture en public. Il y a parfois des mystères insondables dans la programmation des théâtres nationaux…

Philippe du Vignal

 Jusqu’au 31 octobre, Comédie-Française-Théâtre du Vieux-Colombier, 21 rue du Vieux-Colombier, Paris (VI ème). T. : 01 4458 15 15

 Gabriel est édité chez Folio Théâtre.

 

 

 

 

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