Les Sœurs Papilles, conférence théâtrale de Caroline Senot, Anne-Laure Bonet et Cléo Sénia

Les Sœurs Papilles, Aux Belles Poules, conférence théâtrale de Caroline Senot, Anne-Laure Bonet et Cléo Sénia

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© M Davidovici

 Singulière histoire que celle du 32 rue Blondel. Redécouverte en 2011 sous un coffrage en bois et un faux plafond, la maison close Aux Belles Poules a conservé son décor avec miroirs et mosaïques érotiques d’époque. Elle reprend vie grâce à Caroline Senot, la nouvelle “tenancière », avec spectacles et lectures de textes érotiques…  Un écrin rêvé pour lancer Les Sœurs Papilles d’Anne-Laure Bonet et Cléo Sénia, une comédie musicale écrite par Jean-Marie Sénia, bien connu au théâtre et au cinéma pour ses compositions magistrales. Ces actrices participent aux soirées coquines organisées par Caroline Senot, avec extraits de leur spectacle ou séances d’effeuillage. Ici, elles nous invitent à écouter une conférence sur l’histoire des maisons closes, en prélude à leur spectacle programmé au Lucernaire*.

 « S’il vous plaît de chanter les fleurs, qu’elles poussent au moins rue Blondel, dans un bordel» : Le Pornographe de Georges Brassens nous rappelle qu’à Paris, dans cette rue du quartier bordelier du deuxième arrondissement, florissaient quatre maisons closes. La propriétaire des lieux retrace leur histoire et celle de la prostitution à travers les siècles. Cléo Sénia et Anne-Laure Bonet nous l’illustrent avec d’amusants numéros de cabaret, aimablement chantés et mis en musique.

Jusqu’à trente-deux filles enchaînées à cause de leurs dettes vis-à-vis des tauliers, exerçaient Aux Belles Poules en 1931, selon les registres de police,Elles y vendaient leurs charmes contre des jetons, et jouaient aussi des tableaux vivants érotiques, habillées en soubrettes, nonnes ou écuyères… Certains représentés sur des mosaïques suggestives du 32.

Les maisons de tolérance ont fermé en 1946, par application de la loi Marthe Richard, une ex-prostituée devenue Madame la Vertu et surnommée « la veuve qui clôt ».  Mais elles restent vivantes dans notre imaginaire, et ont inspiré bien des artistes et écrivains, certains morts de la syphilis. Pour autant, cette conférence ne tait pas dans la triste vie des filles de joie, envers d’un décor affriolant et de frous-frous.

Voici une manière originale de lancer un spectacle: les Sœurs Papilles, étonnamment jumelles, nous dévoilent avec grâce et impertinence cet univers ambigu. Une invite à voir leur comédie musicale où, disent-elles, «Nos deux héroïnes traversent maintes péripéties pour s’affranchir… »

 Mireille Davidovici

 Spectacle vu le 23 novembre, Aux Belles Poules, 32 rue Blondel, Paris 2e  T. : 01 40 15 95 66.

* Les Sœurs Papilles, du 7 décembre au 15 janvier, Le Lucernaire, 53 rue Notre-Dame des Champs, Paris 6e . T. : 01 42 22 66 87.


Archive pour 26 novembre, 2022

En l’honneur de Barbara 

En l’honneur de Barbara 
 
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Il y a juste vint-cinq ans déjà! mourrait Monique Andrée Serf dite Barbara et jeudi dernier, a eu lieu une cérémonie en son honneur au Théâtre Mogador à Paris. Plusieurs de ses chansons sont maintenant des classiques comme Dis-moi quand reviendras-tu,  souvent reprise par entre autres Mouloudji, Julien Clerc, Gérard Depardieu …Nantes,  Gottïngen, La Dame brune, L’Aigle noir, Marienbad, Ma plus belle histoire damour. En 48, elle avait débuté à Mogador…  dans le chœur de Violettes impériales, une opérette de Vincent Scotto, quand Henri Varna en était le directeur. Elle avait dix-huit ans et y était revenue pour un récital en 90. 

Ce théâtre (1.600 places! l’un des plus grands de Paris) a toute une histoire… Bâti en 1919 par sir Alfred Butt pour Régine Flory, une danseuse de revue,  il fut inauguré en présence du futur président Franklin Delano Roosevelt. Mogador s’est spécialisé vers les années trente dans les revues et opérettes: entre autres Ça, c’est Paris avec Mistinguett.
En 83, le jeune Jacques Weber y a joué Cyrano de Bergerac, mise en scène de Jérôme Savary et Mogador accueillera à cette époque surtout de nombreux concerts. Et depuis 2.000, des comédies musicales à grand spectacle. 

Dans deux vitrines du grand Foyer, on peut voir quelques notes écrites, de nombreuses photos de Barbara émouvantes à Mogador, avec, entre autres, dans le public au premier rang Guy Béart, un tailleur-pantalon noir sur un mannequin et aussi sa paire d’escarpins avec petite bride réhaussée d’un brillant. Et une revue de presse sur son récital ici. De petites choses mais singulièrement émouvantes… 

Grâce à Barbara, le Théâtre Mogador a été inscrit au titre des monuments historiques. A cette cérémonie, Laurent Bentata, son directeur actuel a dévoilé une plaque commémorative. Frédéric Longbois, chanteur d’opéra et acteur, qu’on avait notamment  pu voir en 2009  dans L4etoile d’Emmanuel Chabrier mise en scène de Jérôme Savary, a chanté au piano avec ensuite Roland Romanelli, l’accompagnateur à l’accordéon et piano de la chanteuse. Etaient là aussi Bernard Serf, le neveu de Barbara, Mine Barral Vergez, son habilleuse, Delphine Bürkli, la maire du IX ème arrondissement de Paris.
Barbara, fait rare dans la chanson française, reste bientôt presque cent ans après sa naissance, heureusement bien vivante chez les jeunes gens comme Jacques Brel et Serge Gainsbourg nés en mme temps qu’elle et son voisin Brassens … Une allée dans le XVIIème à Paris porte le nom de Barbara , comme l’avant dernière station récemment ouverte de la ligne 4 du métro, la dernière de la ligne ayant été appelée Lucie Aubrac, la grand Résistante..

 Philippe du Vignal
 
Théâtre Mogador, 25 rue de Mogador, Paris (IX ème) le 24 novembre. T. : 01.53.33.45.30
 
 
 

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