Exécuteur 14 d’Adel Hakim, conçu en collaboration avec Elsa Gallès et Julien Basler

Exécuteur 14  d’Adel Hakim, conçu en collaboration avec Elsa Gallès et Julien Basler0

La ville est en ruines et ce dernier survivant d’une guerre civile raconteson enfance paisible même s’il y avait déjà des tensions entre Adamites et Zélites. Maistrès vite a surgi une guerre civile entre clans rivaux sur fond d’extrémisme religieux avec bombardements, exécutions arbitraires…

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Une fois de plus, la guerre s’installe et il faudra faire avec! Sortir dans la rue malgré les snipers, continuer à vivre dans les ruines. L’homme devient l’un des guerriers fanatiques chez les Adamites et apprend à haïr pour exterminer les Zélites. Bourreau ou victime, il ne sait plus trop! Sans doute les deux, la guerre ne fait aucune distinction! Et il revoit l’arrivée des Exécuteurs qui exterminent sans état d’âme tout ce qui vit. Puis à la fin, il s’étend sur le sol et fait une dernière prière pour qu’il n’y ait plus, jamais plus, de bombes.

«Emmener le spectateur, détail après détail, événement après événement, écrivait Adel Hakim, reconstitution après reconstitution, dans un voyage, en compagnie de cet individu, un voyage vers un pays inconnu, complexe, protéiforme. Et tenter d’établir une carte de ce monde qui se trouve être celui de la terreur. Ce n’est pas un récit, ce n’est pas une histoire.C’est une expérience qui est proposée.» L’auteur et metteur en scène malheureusement disparu il y a déjà cinq ans, était né dun père égypto-libanais et d’une mère italienne.  De par ses origines comme à la suite de ses études en philo, il avait pu longuement réfléchir sur le sens de la guerre et pourquoi et comment elle arrivait. A l’écoute de son texte, on repense aussi à la belle réplique d’Ulysse à Hector dans La Guerre de Troie n’aura pas lieu de Jean Giraudoux : «Vous êtes jeune Hector ! A la veille de toute guerre, il est courant que deux chefs d’Etats en conflit se rencontrent dans quelque innocent village.( …) Ils ne trouvent dans le visage d’en face aucun trait qui justifie la haine (… ) Et ils ont vraiment combles de paix, de désirs de paix. (…) Et le lendemain pourtant éclate la guerre. »

Adel Hakim avait créé en 91 Exécuteur 14  avec le grand Jean-Quentin Châtelain qui y excellait et quarante ans après, ce texte garde sa puissance et son actualité… Surtout depuis un an déjà avec l’invasion brutale de l’Ukraine. Le texte n’a pas vieilli, mais comme notre amie Christine Friedel l’avait déjà remarqué quand Tatiana Vialle avait remonté la pièce au Théâtre du Rond-Point (voir Le Théâtre du Blog), l’intrusion de mots anglais comme entre autres: cool, trop souvent répétés, date un peu. Antoine Basler est un acteur expérimenté qui a joué entre autres avec Matthias Langhoff ou Benno Besson.
Ici, si nous avons bien compris, il n’y a pas de mise en scène revendiquée et cela se voit. Pourquoi ce lais rouge trop prégnant qui mange l’espace de l’acteur? Pourquoi cette alternance de phrases hurlées au micro et d’autres chuchotées face public mais à la diction plus qu’approximative. (Nous sommes peut-être tombés sur une mauvaise représentation, cela arrive et il n’y avait que seize spectateurs ce samedi soir et cela n’aide pas un acteur…) Mais 
Exécuteur 14 exige une diction sans failles. Pourquoi cette intrusion d’Antoine Basler dans la salle et ce jeu avec une spectatrice? Un procédé usé et qui, ici, ne fonctionne pas.
Il y a quand même un court mais très beau moment à la fin quand l’acteur est allongé au sol : on entend alors cette fois très bien dit le texte en voix off. Malheureusement, le reste du texte- sans aucun doute un des meilleurs solos du théâtre contemporain- qui a été joué dans de nombreux pays, ne bénéficie pas de la même attention. Dommage…

Philippe du Vignal

Théâtre des Déchargeurs, 3 rue des Déchargeurs, Paris ( Ier). T. : 01 42 36 00 50.

 

 

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