Adieu Colette Godard

Adieu Colette Godard

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La critique de théâtre au Monde de 70 à 95 est morte à quatre-vingt seize ans. A Rouen où elle est née, ses parents l’emmenaient souvent voir des spectacles et très vite, elle devint journaliste à l’O.R.T.F. Puis à France-Culture. Elle écrivit aussi pour Télérama, les programmes du Théâtre de la Ville et de nombreux textes dont Parti pris : Le théâtre depuis 1968. Elle y relatait le travail des metteurs en scène Georges Lavaudant, Luca Ronconi, Jean-Pierre Vincent, Jérôme Savary, Antoine Vitez. Un domaine qu’elle connaissait bien.
Colette Godard n’hésitait pas aussi à aller découvrir en province comme on disait alors, les spectacles de petites compagnies mais elle s’intéressa aussi à de jeunes metteurs en scène allemands comme Rainer Werner Fassbinder, Peter Zadek, Peter Stein et le Suisse Christoph Marthaler. Et elle admirait beaucoup le travail de Patrice Chéreau qu’elle avait connu tout jeune et sur lequel elle a écrit Patrice Chéreau, un trajet.
Colette Godard, avec ses nombreux articles et textes est une critique qui aura su témoigné avec singularité et compétence de la période extraordinaire que vécut le théâtre en Europe à partir des années soixante-dix.

Philippe du Vignal

 


Archive pour 9 janvier, 2023

Ce qu’a vu le Majordome (What the Butler saw) de Joe Orton, traduction et adaptation de Panos Amarantidis, mise en scène d’Antonis Loudaros

Ce qu’a vu le Majordome (What the Butler saw) de Joe Orton, traduction et adaptation de Panos Amarantidis, mise en scène d’Antonis Loudaros

 Ce dramaturge anglais (1933-1967) a écrit une série de farces noires très bien calculées pour provoquer l’ordre bourgeois, et aussi impitoyables qu’efficaces sur la famille: (Entertaining Mr. Sloan) qu’a récemment monté Michel Fau à Paris, la gendarmerie (Loot), l’Église (Funeral Games) ou What the Butler saw qui traite de la sexualité dans les hôpitaux psychiatriques.©x

 

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Une pièce qui commence en farce avec un malentendu créé par une tentative de séduction ratée. Mais les événements s’enchaînent vite et les personnages, saouls, drogués et ensanglantés, déclarent sous la menace d’une arme, que chacun des autres est fou et ils réussissent à se convaincre entre eux qu’ils appartiennent en fait au sexe opposé: «Il n’y a que deux sexes. Ta tentative de fusion ne peut conduire qu’à briser des cœurs.» Comme le rire, affect le plus physique et le plus mental à la fois, l’anarchie au théâtre doit correspondre à un dialogue rigoureusement chaotique. Mais comment un écrivain peut-il réussir à adopter la langue de sa cible pour la faire imploser ? La satire la plus réussie tire sa force de sa proximité extrême envers son objet, tout en maintenant une distance rigoureuse.

Et Joe Orton pousse ici le procédé à l’extrême, avec une critique célébrant le grotesque de ses victimes. Il est sans doute ici à l’apothéose de son art avec un rire destructeur et qui est à la fois moyen et résultat. Et il arrive à allier pesanteur et légèreté dans une combinaison quasi-impossible et le rire est une arme redoutable chez lui… Mais ses pièces ressemblent moins aux coups de marteau de son amant qui l’ont tué à trente-quatre ans, qu’à des grenades qui ne cessent d’exploser. Antonis Loudaros accentue le farcesque de la pièce en imposant un jeu au rythme frénétique avec déguisements, pantomimes, tics de langage, improvisations. Et il sait ménager le suspense et la surprise. Spyros Poulis, Kostas Apostolakis et Maria Filippou, comiques célèbres et chers au public, excellent dans leurs personnages, et de jeunes et remarquables acteurs complètent la distribution. Une soirée de pur divertissement… 

 Nektarios-Georgios Konstantinidis

 Théâtre Alma, 15 rue Akominatou, Athènes, T. : 00302105220100.

https://www.youtube.com/watch?v=IOakmteMtrE&t=1s

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