Je suis un lac gelé de Sophie Merceron, mise en scène de Matthieu Roy
Je suis un lac gelé de Sophie Merceron, mise en scène de Matthieu Roy
Il y a peu de textes théâtraux destinés au très jeune public. La directrice des Plateaux sauvages et le metteur en scène ont donc passé commande d’un texte pour tout petits (de 3 à 6 ans) à Sophie Merceron, lauréate du Prix de littérature dramatique jeunesse 2021, avec Manger un phoque. Matthieu Roy avait mis espace cette pièce, à la Maison Maria Casarès qu’il dirige avec Johanna Silberstein. «J’avais été profondément ému, dit-il, par son univers à la lisière du fantastique et de la réalité comme par ses personnages d’enfants pris dans les remous de parcours initiatiques qui les aident à grandir. »
Ici, nous sommes dans la chambre de Göshka, cinq ans, incarné par Iris Parizot à la fois, personnage et narratrice. Les enfants, assis en rond autour d’elle, vont entendre son histoire. Dehors, il neige. Le petit garçon dort, avec, à ses côtés, son copain Anatol, le violon. Une voix le réveille : c’est Milan-sous-la glace, un garçon-glaçon prisonnier depuis mille ans du lac gelé. Iris Parisot qui est aussi altiste, va dialoguer avec cette voix, jouant parfois quelques notes sur son instrument.
La voix de Milan, d’abord inquiétante, réconforte Göshka qui est triste et voudrait que le printemps arrive. Parce qu’avec le printemps, reviennent les oiseaux migrateurs. Et son père, comme eux, est parti avec l’hiver. Mais reviendra-t-il? Göshka a décoré sa chambre avec d’oiseaux qu’il a un peu démantibulés car il est en colère, mais Milan va l’aider à répondre à ses angoisses. Peut-on s’aimer fort, même de loin ? Et si on aime furieusement sa maman, a-t-on le droit de la manger et a-t-elle le goût de fromage fondu? Et un fantôme dans un lac gelé peut-il être un ami ?
Les mots, quelques notes d’alto et de grands volatiles de papier coloré qui volètent au-dessus de la petite scène réussissent à embarquer les enfants dans cette histoire fantastique. Le metteur en scène fait confiance au texte et à l’imagination des enfants, sans convoquer un théâtre d’objets et d’images. Le spectacle nous a paru un peu aride, mais même les petits de quatre ans sont entrés pendant une demi-heure, dans le rêve de Göshka…
Mireille Davidovici
Jusqu’au 21 janvier, Les Plateaux sauvages, 5 rue des Plâtrières, Paris (XXème). T. : 01 83 75 55 70.
Du 22 au 27 janvier dans les établissements scolaires à proximité des Plateaux Sauvages ; 31 janvier et 1er février, Théâtre de Chelles – Festival Solo, Chelles (Seine-et-Marne) ; 7 au 10 mars, Glob Théâtre, Bordeaux (Gironde) 4 au 7 avril, Théâtre des Bergeries, Noisy le Sec (Seine-Saint-Denis)
La pièce sera prochainement publiée à l’école des loisirs