Inoxydables de Julie Ménard, mise en scène de Maëlle Poésy

Inoxydables de Julie Ménard, mise en scène de Maëlle Poésy


Dans une une boîte de nuit,d’un pays occidental non nommé, bruyante et enfumée comme les autres, les jeunes dansent jusqu’à plus soif. Entre Sil, le bassiste d’un groupe de rock et Mia, une chanteuse:  coup de foudre. Mais leur pays entre en guerre et changement radical dans leur vie pour ces amoureux : ils sont devenus un couple et vont aussi devoir s’exiler rapidement, malgré ses réticences à elle. Vente de la maison de sa mère et économies les aideront à payer un passeur et ils feront tout pour essayer de se reconstruire ailleurs, avec, à la clé, épreuves et échecs inévitables dont une reconduite à la frontière. Ils partent sac à dos pour un monde sinon meilleur, du moins supportable, rejoindre le guitariste et le batteur de leur groupe qui, eux sont déjà dans un pays étranger  et avec lesquels il communiquent par portable
Julie Ménard  a été inspirée par la vie d’un jeune exilé afghan qu’elle avait recueilli. Déracinement, souffrances à la limite du supportable puis exil : un thème actuel et récurrent au théâtre en ce moment ! Avec les poèmes de Brecht dits par Ariane Ascaride et avec  4.112 kms, une pièce écrite et mise en scène par Aïla Navidi sur l’histoire d’une famille iranienne exilée à Paris (voir Le Théâtre du Blog).

 

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Maëlle Poésy a mis en scène ce texte dans une scénographie quadri-frontale…pas très justifiée. Aucun élément de décor sur le sol noir de la petite salle Roland Topor, sinon une guitare électrique posée sur son support, un ampli avec, dessus, un corbeau noir en bois, et à côté, un gros projecteur de chantier et un appareil à fumigène. Mathilde-Edith Mennetrier et Benjamin Bécasse-Pannier, sympathiques et crédibles, ont l’âge de ce jeune couple bousculé par le vent de l’Histoire et qui partage la même soif de liberté. Malgré son énergie, il sera soumis à une violence de tous les instants. Au début, sur fond de rock (Romain Tiriakian), le public peut s’identifier facilement au récit de leur aventure que nous fait ce jeune couple qui, bien sûr! réussira son pari.
Ce texte plein de bonnes intentions, conçu  pour être joué dans des lycées a quelque chose de naïf et de peu convaincant. Les marches interminables dans le froid et la faim, les dangereuses traversées en mer sur des canots gonflables peu sûrs, les rackets et refoulements à la frontière, la terre promise mais difficile à atteindre, etc. Tout a déjà été dit et la photo d’un bateau surchargé de malheureux candidats à un exil politique ou économique en dit beaucoup plus que ces cinquante-cinq minutes, en rien passionnantes. Ici nous sommes loin du compte et on se demande comment Maëlle Poésy a pu être séduite par un texte aussi mince et… aussi peu théâtral. Dans la petite salle Roland Topor, loin d’être pleine, les spectateurs, d’un âge certain mais aussi jeunes ont poliment applaudi…On les comprend.

Philippe du Vignal

Jusqu’au 29 janvier, Théâtre du Rond-Point, 2 bis avenue Franklin D. Roosevelt Paris (VIII ème). T. : 01 44 95 98 00.

 

 

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