Shiver et All I Need chorégraphies d’Édouard Hue

Shiver et All I Need , chorégraphies d’Édouard Hue

 

Quelle manie partout de mettre des titres en anglais, des noms et prénoms américains ! de parler novlangue sans même prendre la peine de sous-titrer les dialogues! Comme ici avec ces pièces par la Beaver Dam Company (sic!) Un ensemble étranger ? Mais non et fondé par Édouard Hue en 2014. Nous associons le « barrage de castors » en question,au mouvement d’auto-construction coopérative qui s’illustra sur le modèle des cottages sociaux des années vingt avec un travail collectif qui permit aux ouvriers, après 1945, d’acquérir un logement, avant que n’apparaissent les premiers grands ensembles.

 

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La notion de collectif est un topique du travail d’Édouard Hue. Comme la deuxième pièce de la soirée, All I Need (2021), interprétée par neuf intermittents du spectacle (la parité étant donc presque respectée): Esther Bachs, Alfredo Gottardi, Eli Hooker, Jaewon Jung, Tilouna Morel, Rafaël Sauzet, Angélique Spiliopoulos, Yurié Tsugawa, Mauricio Zuñiga. Ils illustrent la différence, non par leur provenance géographique ou sociale mais, concrètement et visuellement, par leur physique, qui va du grand, au gringalet, et du rebondi, au très mince. La chorégraphie étant signée du seul Edouard Hue, on ne sait à quel point ses interprètes ont proposé des mouvements. Ce partage des tâches semble plus claire dans Shiver (2019), dansé par l’auteur et par Yurié Tsugawa, sa partenaire de jeu depuis 2018, qu’elle a assisté créativement dans Forward, un solo

Shiver nous a plus touché qu’All I Need cette pièce du groupe nous a semblé plus prévisible dans son opposition ordre-chaos ou si l’on préfère : apollinien-dionysiaque, tempéré-orgiaque, qui fait penser aux ballets de Maurice Béjart à la fin des années dont Messe pour le temps présent (1968), à des pièces de la même époque comme celles du Living Theatre de Judith Malina et Julian Beck ou de l’Open Theater de Joe Chaikin. Ou encore aux créations actuelles d’une Lia Rodrigues qui fond théâtre et danse. La structure de Shiver est plus limpide et plus nuancée. Et les deux danseurs ici n’en font qu’un. La bande originale de Jonathan Soucasse qui les soutient, est entraînante et efficace. Les états de corps vont du frénétique, au rasséréné, en passant, bien entendu par l’informel, un trait spécifique de la gestuelle d’Édouard Hue…

 Nicolas Villodre

Jusqu’au 28 janvier, La Scala, 13 boulevard de Strasbourg,Paris (X ème). T. : 01 40 03 44 30. 

 

 

 

 

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