La Ballade de Souchon, mise en scène de Françoise Gillard

La Ballade de Souchon, mise en scène de Françoise Gillard. 

Brigitte Enguérand, coll. Comédie- Française.

Brigitte Enguérand,coll. Comédie-Française.


Nous avions déjà apprécié  Comme une pierre qui…, d’après Like a rolling Stone, (Bob Dylan à la croisée des chemins)» et surtout « Les Serge, (Gainsbourg point barre) » dans ce même studio de la Comédie-Française, (voir Le Théâtre du blog). Ces chansons conviennent bien aux artistes de la maison. Françoise Gillard et Amélie Wendling ont réalisé cette adaptation des chansons d’Alain Souchon, chantées par Françoise Gillard, elle-même, Coraly Zahonero, Danièle Lebrun, Claire de La Rüe du Can, et Yasmine Haller (la révélation vocale de la soirée) , et Emma Laristan de’académie de la Comédie-Française .
Avec Florence Hennequin au violoncelle,Yannick Deborne aux guitares, Mathieu Serradell aux claviers, deux hommes parmi ces femmes ce qui illustre bien la poésie des paroles d’Alain Souchon et de Laurent Voulzy. En 2023 on fête les cinquante ans de carrière du chanteur, pour paraphraser une chanson de Johny Halliday, « On a tous en nous quelque chose d’Alain Souchon ». Et pour Françoise Gillard « Il est, au bon sens du terme, un chanteur populaire. Il nous parle de nous, de l’humain, sans faire de morale ; il parle d’émotions qui peuvent nous traverser et où nous nous retrouvons. Il a cette capacité à être en chacun de nous. Ses musiques entrent dans l’oreille, on n’oublie pas les airs de ses chansons: tout cela le rend très attachant ». Éric Ruf a imaginé le salon rustique d’une maison qui pourrait être sur la côte Ouest, éclairé des lumières chaudes d’Éric Dumas, l’ensemble ressemble à un tableau extrait de Huit Femmes de François Ozon. Les chansons se succèdent entrecoupées de quelques paroles d’Alain Souchon et d’extraits de reportages télévisées des années soixante-dix. Une actrice dit à propos de son adolescence : « La musique l’a changé, parce que c’était le monde où il pouvait se réfugier ». Il n’y a pas vraiment de mise en scène mais plutôt une mise en espace où chacune des interprètes nous livre sa fragilité. Un spectacle léger et éphémère comme une bulle de savon. Dans Ultra moderne Solitude, la chanson chantée par l’ensemble des comédiennes : « Ça se passe partout dans le monde chaque seconde. Des visages tout d’un coup s’inondent. Un revers de la main efface. Des fois on sait pas bien ce qui se passe. Pourquoi ces rivières. Soudain sur les joues qui coulent. Dans la fourmilière. C’est l’ultra moderne solitude ». Mais c’est l’inverse et à la fin de cette heure, l’émotion est discrète et nous avons envie de parler à notre voisin, de savoir ce qu’il a ressenti. Le théâtre fait rêver parfois et unit les spectateurs en un sentiment de douceur et de tranquillité. Ce soir-là un spectateur fragile au fond de la salle, s’est éclipsé discrètement… Alain Souchon. Le spectacle est complet mais il y a une possibilité de liste d’attente chaque soir. 

Jean Couturier

Jusqu’au 5 mars, Studio-Théâtre de la Comédie-Française, Galerie du Carrousel du Louvre, 99 rue de Rivoli, Paris (Ier)T : 01 44 58 98 54.

 

DAROU L ISLAM |
ENSEMBLE ET DROIT |
Faut-il considérer internet... |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | Le blogue a Voliere
| Cévennes : Chantiers 2013
| Centenaire de l'Ecole Privé...