BIAC Marseille-Provence-Alpes-Côte d’Azur, cinquième édition

Biennale Internationale des Arts du Cirque Marseille-Provence-Alpes-Côte d’Azur (BIAC), cinquième édition

Codirigé par Raquel de Andrade, Guy et Simon Carrara, Archaos a créé ses premiers spectacles il y a trente ans (Chapiteau de Cordes, Somewhere and Nowhere, Métal Clown…) et a joué dans le monde entier, avant de s’implanter à Marseille depuis 2001 où il est devenu Pôle national cirque. Archaos a initié cette B.I.A.C., dans la foulée du projet Cirque en Capitales, mis en place pour Marseille Capitale Européenne de la Culture en 2013. Cette Biennale de création propose, les années impaires, au cœur de l’hiver une programmation avec des structures culturelles sur tout le territoire de la Région Sud-Provence-Alpes-Côte d’Azur.Et les années paires, un festival plus réduit, L’Entre2 B.I.A.C. sur Marseille Métropole. Cette année, quarante-cinq lieux culturels offrent plus de soixante-dix spectacles avec deux-cent cinquante représentations. A Marseille, le Village Chapiteaux, non loin des plages du Prado, sert de quartier général dans un Magic Mirror convivial.

Désobérire
En une soirée, nous avons pu voir trois événements dont une amusante conférence philosophico-circacienne Désobérire où l’acteur Guillaume Clayssen en s’appuyant sur la présence de l’acrobate Roberto Stellino, essaye de répondre à la question : Obéir ou désobéir? Malgré son habileté rhétorique, le comédien a du mal à intégrer dans ses raisonnements les performances de son partenaire dont saillies et pirouettes ne nous ont pas convaincus.
Mais nous suivrons volontiers les prochaines créations de cet agrégé de philo car il instaure une complicité avec le public et démontre textes à l’appui, qu’il est plus facile d’obéir que de se révolter, surtout en démocratie « où la désobéissance est moins légitime que dans une tyrannie ».Mais parfois, « la désobéissance  démocratise la démocratie », comme le prônait en son temps Henry David Thoreau et comme l’a montré Rosa Parks en 1955, en refusant de céder sa place à un passager blanc dans un autobus à Montgomery (Alabama). Exemple récent : les multiples actions de Cédric Herrou, agriculteur militant pour la défense des migrants, a permis d’abolir -mais dans certaines conditions- du «délit de solidarité ».

I Love You Two by Circus I Love You

© Minga Kaukoniemi

 

I love you two
Tout commence en musique et ces artistes forment un excellent orchestre, avant de se lancer dans leurs performances. Trois duos d’acrobatie se succèdent, organisés autour de la notion de tendresse. Un homme et une femme rivalisent en virtuosité au bout d’une perche et au trapèze volant, se portant tour à tour l’un l’autre avec la même vigueur mais toujours en douceur.Suit un étonnant numéro musical entre l’accordéoniste et le violoncelliste. Les voilà alternant sur les épaules l’un de l’autre, tout en continuant à jouer. En inventant des combinaisons virtuoses et les plus invraisemblables et finissent par tourner avec grâce dans des roues Cyr…

Enfin, deux funambules dansent sur le fil, y roulent à bicyclette… Des équilibres périlleux qui nous tiennent en haleine. Pour finir dans de vertigineuses envolées en bascule. Du très grand art servi par une équipe joyeuse et souriante : Sade Kamppila, Julien Auger, Oskar Rask, Benoît Fauchier, Felix Greif, Philomène Perrenoud, Thibaud Rancoeur, Périklis Dazy, Thomas Fabien, Julia Simon, Pelle Tillö, Elisabeth Künkele ou Emma Laule. La compagnie Circus I love you a été créée par Sade Kamppila et Julien Auger pour réaliser leur rêve : fabriquer un cirque et aller jouer en Europe… Tout le monde met à main à la pâte et se partage la conduite du camion, le montage du chapiteau et des gradins, la création des costumes. Et le cuisinier fait quelquefois partie du spectacle ! Ils partagent aussi la même approche de leur art : « l’amour du cirque comme outil d’épandage massif d’amour! »

Les Fauves -

Ea eo © Florence Huet

 

Les Fauves, direction artistique d’Eric Longequel et Johan Swartvagher

Nous pénétrons sous un chapiteau « cousu main », nous dit-on, et conçu pour ce spectacle de jonglage grand format, par le collectif d’architectes Dynamorphe: «Plus que jamais, les spectacles de jonglage ont besoin de se détacher des formes existantes, telles que la boîte noire ou la piste de cirque », affirme la compagnie Ea Eo qui a créé Fauves à l’Espace-Cirque d’Antony l’an passé. Nous visitons la ménagerie, guidés par les instructions et commentaires de la chanteuse et musicienne Solène Garnier dont les compositions accompagnent le spectacle. Elle chauffe l’ambiance pour une déambulation de quarante minutes, dans les espaces où les cinq jongleurs se livrent à des numéros solitaires. Éric Longequel évolue sous l’eau dans un aquarium, jouant avec des objets bizarres. Neta Oren jongle avec ses balles blanches dans une cage de verre, au rythme infernal d’une voix impérieuse, diffusée dans notre casque. Plus loin, Emilia Taurisano, gracieuse, fait rebondir ses balles d’un pied à l’autre, suspendue à un fil telle une araignée. Elle ouvrira aussi de petites balles transparentes d’où jaillissent confettis et plumes.
Au centre du chapiteau, Wes Peden évolue sur des cothurnes faites de massues assemblées et se défait lentement de tricots de corps enfilés les uns sur les autres et portant des mots humoristiques. Johan Swartvagher, lui, nous attire à l’extérieur et, surgi des buissons, lance ses massues phosphorescentes haut dans le nuit venteuse.

En seconde partie du spectacle, le public se rassemble sur des gradins en tri-rontal. Sur la piste triangulaire, Wes Peden, star du jonglage sur les réseaux sociaux, n’en finit pas de lancer ses massues roses, avant que les fauves au grand complet se déchaînent pour une équipée sauvage et poétique sous les ordres de Johan Swartvagher, le Monsieur loyal de ce cirque où chacun joue en boucle, espérant atteindre son « meilleur jonglage». Et bientôt une pluie de confettis viendra clore ces deux fois quarante minutes. On aurait souhaité ce moment collectif plus dense, plus collectif, et moins long le solo de Wes Peden, par ailleurs excellent performeur.

Mireille Davidovici

Spectacles vus le 28 janvier.

BIAC jusqu’au au 12 février T. :04 91 55 62 41.

Les Fauves

16 au 19 ma La Coursive, La Rochelle (Charente Maritime) ;  du 31 au 2 avril Les Passerelles, scène/La Ferme Du Buisson (Seine-et-Marne ;  du 14 au 16 avril, CirquEvolution /Théâtre De Chelles (Seine-et-Marne) ; du 5 au 7 mai, Le Manège de Reims (Marne) ; du 20 au 25 juin Le Mans fait son cirque (Sarthe) ; décembre Le Tandem Douai (Nord) –

 I love you two

Du 2 au 5 juin,400 år jubileum Göteborg (Suède) ; du 22 au 24 septembre  Atoll Festival Karlsruhe (Allemagne )  ; du 29 septembre au 1er octobre,  Théâtre national Bourg en Bresse (Ain) ; du 6 au 8 octobre, Théâtres en Dracénie, Draguignan (Var) ; du 12 au 15 octobre La Seyne-sur-Mer (Var) ; du 17 – 25 novembre,  La Saison Jeune Public, Le Pôle Hérouville Saint-Clair (Calvados)

 

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