Le syndrome d’Hercule,comédie musicale de Marie Courtel et Gilles Sallé, mise en scène de Gilles Sallé et Charlotte Jouanneteau(à partir de huit ans)
Le Syndrome d’Hercule,comédie musicale de Marie Courtel et Gilles Sallé, mise en scène de Gilles Sallé et Charlotte Jouanneteau (à partir de huit ans)
Une idée : à quoi pourraient ressembler les douze travaux d’Hercule au XXI ème siècle ? Cela se passe dans le cabinet de mademoiselle Lapythie, une hypnothérapeute qui, dit-elle, peut soigner grâce aux fameuses légendes mythologiques. Le jeune Blaise s’est trompé de porte : il allait chez son dentiste mais cette demoiselle persuade cet employé modèle assez coincé, d’être son patient. Avec son aide, il devra revisiter les fameux douze travaux d’Hercule, pour se libérer de ses phobies et autres addictions qu’il avoue avoir contractées dans sa vie personnelle, et professionnelle autour de la machine à café !
La liste de ces travaux mythiques est affichée sur un panneau : Tuer le lion de Némée réputé invulnérable, Tuer l’Hydre de Lerne dont les têtes repoussent, Capturer le sanglier d’Erymanthe qui terrorise les Arcadiens, Gagner la course contre la biche de Cérynie protégée par Artémis, Abattre les oiseaux carnassiers du lac Stymphale, Capturer le taureau de Crète du roi Minos qui refusait de le rendre à Poséidon, Dompter les juments du roi de Thrace Diomède qu’il nourrissait de chair humaine, Récupérer la ceinture d’Hippolyte, reine des Amazones, Nettoyer les écuries d’Augias, Voler les bœufs de Géryon, un géant aux trois corps, Rapporter les pommes d’or des Hespérides gardées par un dragon à cent têtes et enfin Ramener des Enfers le fameux Cerbère, un chien à trois têtes gardant les Enfers. Des travaux qui ont peu à voir avec ceux que mademoiselle Lapythie va imposer à son patient. Comme des exercices de diction : Un chasseur sachant chasser… de concentration ou d’attention: le redoutable jeu de bonneteau, etc.
C’est souvent sur-joué mais avec une bonne diction, à la limite de la caricature et mis en scène à l’arrache! Et entre chaque épreuve, une petite danse et/ou une petite chanson bien chantée par Charlotte Jouanneteau ou Marie Courtel, Gilles Sallé ou Paul Cervera). Sans doute pour aérer des dialogues bavards et à la dramaturgie pauvrette (devinez quoi: à la fin, les protagonistes vont tomber fous amoureux!)
Les acteurs font appel à la participation des enfants qui ont sans doute du mal à faire le lien entre ces douze travaux et ce qu’on leur montre sur le plateau. Même si le rythme est soutenu, cette soi-disant comédie musicale pop et rock, en une heure et quelque, nous a laissé sur notre faim.
Les enfants semblaient heureux de se retrouver ensemble mais, comme nous, les parents accompagnateurs ont trouvé le temps bien long! Bref, loin, très loin du récent et très remarquable Depuis que je suis né de David Lescot (voir Le Théâtre du Blog). Le théâtre pour jeune public se doit d’être encore plus exigeant mais c’est loin d’être ici le cas… comme souvent. Dommage.
Philippe du Vignal
Essaïon Théâtre, 6 rue du Pierre au Lard, Paris ( IV ème), le 4 mars et les samedis, du 11 mars au 1er avril.