Danse macabre, spectacle musical de Vladislav Troitskyi avec les Dakh Daughters et Tetiana Troitska

Danse macabre, spectacle musical de Vladislav Troitskyi avec les Dakh Daughters et Tetiana Troitska

En soutien à leur pays, le Théâtre du Soleil accueille les Dakh Daughters, chanteuses et comédiennes ukrainiennes réfugiées en France (voir Le Théâtre du Blog) à la suite de la tentative d’invasion par l’armée de Vladimir Poutine.

©Oleksandr.Kosmach

© Oleksandr Kosmach


Danse macabre a été créée dans l’urgence et conçue comme un acte de résistance, «pour faire front et continuer à parler ici de ce qui se passe là-bas».
Comment faire front lorsque la guerre surgit ?
À travers leurs témoignages et ceux de femmes ordinaires, six comédiennes et chanteuses ukrainiennes nous livrent des histoires poignantes.
Elles racontent la douleur intime de vivre le conflit au quotidien, la façon dont il a transformé leur rapport à la vie et à leur famille.

En mêlant à ces récits, leurs chansons et leur musique, les Dakh Daughters et Vlad Troitskyi exposent cette actualité dans ce spectacle qui veut être aussi une ode à l’amour et à la paix.

Ph. du V.

Du 24mars au 2 avril, Théâtre du Soleil, Cartoucherie de Vincennes, 2 route du Champ de manœuvre, bois de Vincennes. Métro: Château de Vincennes + navette gratuite. T. : 01 43 74 24 08.(tous les jours de 11 h à 18 h)


Archive pour 9 mars, 2023

Barbara par Roland Romanelli

Barbara par Roland Romanelli

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Monique Serf, dite Barbara (1930-1997) reste vingt-cinq ans après sa mort, l’auteure-compositrice et interprète majeure du XX ème siècle avec ses chansons devenues classiques. Poésie des textes, harmonie des musiques, voix inimitable, interprétation et diction hors-pair: on ne se lasse jamais de l’écouter. Barbara commença par chanter celles des autres et c’est Jacques Brel qui la poussa à écrire ses chansons. 

Reste à savoir comment célébrer l’art de cette grande dame avec un spectacle à sa hauteur. Roland Romanelli, interprète et compositeur, tout en noir les cheveux longs aussi blancs que sa grande barbe, raconte généreusement avec émotion, tendresse et humour quelques moments de leur vie amoureuse mais aussi artistique: il l’a accompagnée au piano et aussi composé plusieurs de ses chansons. Et il accompagne son épouse Rebecca Mai au piano et aussi à l’accordéon, avec Jean-Philippe Audin au violoncelle, elle n’en est est pas à son coup d’essai (elle avait interprété Barbara et l’homme en habit rouge à la Philharmonie de Paris en 2017). Et le spectacle est parfaitement rodé.

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Sur cette petite scène, aucun décor sinon un écran de roses et avec, au début, la photo de Roland Romanelli et Rebecca Mai ( passons sur ce malheureux effet pléonastique!). Mais aussi et heureusement de magnifiques clichés de Barbara qui nous la font revivre, notamment l’un d’eux où on la voit au bord de la Seine. Rebecca Mai sait faire et enchaîne une vingtaine de ses magnifiques chansons comme L’Aigle noir, Nantes, Göttingen, Ma plus belle histoire d’amour, Une petite cantate… et la dernière Dis quand reviendras-tu? est interprétée avec un chœur de dix femmes dans le public.

Mais le spectacle, loin de Et moi aussi je suis Barbara, récemment évoqué par Pierre Notte (voir Le Théâtre du Blog) souffre d’une mise en scène approximative, malgré les lumières de Jacques Rouveyrollis et d’un mauvais système sonore. Et le micro H.F. que porte la chanteuse sur une joue (ce qui est toujours laid et qui se voit, surtout dans cette petite salle) ne semble pas être d’une qualité extraordinaire. Est-ce un des fameux DPA Thomann utilisés, entre autres, par Bob Wilson, avec un son naturel et une grande plage dynamique avant écrêtage ? Pas sûr…
En tout cas, la voix de la chanteuse a ici des côtés souvent nasillards et très métalliques, ce qu’elle n’a pas, bien entendu. Cela va un peu mieux, quand elle chante avec un micro sur pied mais la balance entre la musique très forte du piano à queue et le chant ne reste quand même pas terrible. Et les multiples nuances que Barbara, très exigeante sur l’accompagnement, savait introduire dans ses chansons, passent ici à la trappe. Un spectacle finalement décevant malgré la beauté des paroles et de la musique. Dommage…

Philippe du Vignal

Jusqu’au 19 mars, Théâtre de Passy, 95 rue de Passy, Paris (XVI ème). T. : 01 82 28 56 40.

 

J’aurais mieux fait d’utiliser une hache texte et mis en scène du collectif Mind the Gap

J’aurais mieux fait d’utiliser une hache, texte et mise en scène du collectif Mind the Gap`

Visuel 3

© Marie Charbonnier

Thomas Cabel, Julia de Reyke, Solenn Louër, Anthony Lozano et Coline Pilet, pour la plupart issus du Conservatoire à rayonnement départemental d’Orléans, ont créé ce collectif en 2014. Ils évoquent ici avec humour leur fascination pour la littérature et le cinéma gore ou les faits divers sanglants. 

Première séquence: les acteurs se déploient dans la pénombre, parmi un capharnaüm d’accessoires de bruitage et de micros et, éclairés par des loupiotes, nous emmènent par leur création sonore, en pleine nature. Eclairés par des loupiotes, ils nous emmènent, par les sons qu’ils créent avec des outils de fortune, en pleine nature parmi une escouade de scouts: chants d’oiseaux, bruissement des feuillages dans le vent, installation des tentes, allumage d’un feu, repas, bruits et chuchotements. Ils nous racontent leur soirée, puis, à la nuit tombée, leur effroi, quand l’un des leurs disparaît… Cette fiction sonore pleine d’inventions et de drôlerie est inspirée d’un fait-divers dans un camp scout en 1976 aux Etats-Unis et introduit la figure de «l’homme à la hache»… 

La deuxième partie, tout aussi parodique, simule le tournage d’un «slasher movie», autrement dit, un film avec meurtres d’un tueur en série, parfois défiguré ou masqué qui opère souvent la nuit avec une arme blanche… La séquence, répétée avec variantes et décalages, s’inspire de Scream de Wes Craven (1997), un film-culte avec des trouvailles et à l’origine d’un renouveau du genre. Ici, dans sa cuisine, la nuit, une jeune femme prépare un plat de carottes et cherche son chat nommé Carotte! Le téléphone sonne: un inconnu la harcèle et la menace, puis viendra l’assassiner. Avec force hémoglobine et accessoires, les acteurs s’affairent autour de la maison. Par un heureux retournement, la victime, après plusieurs prises, deviendra « le bourreau à la hache »… 

«En nous inspirant du Grand Guignol et en souhaitant rendre hommage au cinéma d’horreur, dit ce collectif, nous avons voulu, à notre tour, nous essayer à un théâtre de genre.» En fait, avec cette comédie déjantée, ils mettent à jour et à distance les mécanismes de fabrication de la violence, sans vraiment répondre à la question: comment se fait-il que tant de gens se rendent dans des salles obscures pour regarder des films d’horreur ou gore? De la création sonore, à la création d’images filmiques, les artistes veulent nous montrer  les trucages et ressorts de la fiction d’horreur. Et si les deux parties, construites autour d’univers fictionnels distincts ont du mal à se raccorder,  l’ensemble reste dynamique, inventif et divertissant. 

Après un premier spectacle Tonnerre dans un ciel sans nuage (2015) et Le Mariage de Witold Gombrowicz (2017), la saison prochaine cette jeune compagnie orléanaise fera une tournée avec J’aurais mieux fait d’utiliser une hache.

Mireille Davidovici

Jusqu’au 18 mars, Le Monfort-Paris, parc Georges Brassens, 106 rue Brancion, Paris (XV ème). T. : 01 56 08 33 88.

 

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