Des Femmes qui nagent de Pauline Peyrade, mise en scène d’Emilie Capliez

Des Femmes qui nagent de Pauline Peyrade, mise en scène d’Emilie Capliez

 «Que nous disent les actrices de cinéma, leurs poses, leurs choix, leur parcours, leurs corps, des corps et des choix, des prises de position des femmes aujourd’hui?» En évoquant une multitudes de films, interprètes et réalisatrices, l’autrice explore les failles qui se cachent derrière le glamour des stars et les paillettes d’Hollywood.
Odja Llorca, Catherine Morlot, Alma Palacios (en alternance, avec Louise Chevillotte) et Léa Sery incarnent ici Marilyn Monroe, Romy Schneider, Natalie Wood mais aussi Delphine Seyrig, Gena Rowlands, Naomi Kawase, Adèle Haenel, Chantal Akerman… La liste est longue.  Nous sommes au bord de La Piscine de Jacques Deray, puis dans le désert du Nevada, avec Les Misfits de John Huston. On nous détaille le scénario complexe de Mulholland Drive de David Lynch, nous entendons une réplique de Peau d’âne de Jacques Demy… Pour finir, quatre Sigourney Weaver (Ellen Ripley dans Alien) nous résument en chœur les scénarios de cette série...

Puis on voit sur le podium au festival de Cannes ou à la cérémonie des Césars 2020 désertée, des actrices en colère. On entend dans des extraits d’interviews, la pression qui pèse sur ces femmes en vue, le vieillissement qui les guette et l’image qu’on leur impose d’offrir… Et à la fin, en contre-point de cette avalanche de scènes, une ouvreuse vient accueillir les spectateurs et raconte en voix off, son quotidien, loin des projecteurs…Pauline Peyrade fait fi de la chronologie et ce montage se traduit par une cavalcade d’ actrices en quête de leurs personnages, avec d’incessantes entrées et sorties. Les portes claquent et il y a d’acrobatiques changements de costume.
Difficile pour un public non cinéphile de saisir les clins d’œil en référence à ces stars. Et, même si nous reconnaissons ça et là, un film, un personnage, ce foisonnement de tableaux nous laisse au bord de la route. Et la mise en scène peine à faire image, malgré les recoins du décor à tout faire d’Alban Ho Van : un hall de cinéma avec portes à battant, un escalier dérobé et un appareil à pop-corn derrière la vitre de la billetterie.

Cette heure quarante-cinq tient grâce à l’énergie des actrices qui incarnent une icône figée dans son cadre, une comédienne qui répète, la réalisatrice en création.Elles s’emparent avec humour et intelligence de ces personnages fugitifs et surnagent dans ce tsunami verbal. «Un film pour la scène. Un scénario impossible, selon Pauline Peyrade…

 Mireille Davidovici

 Jusqu’au 19 mars, Théâtre Gérard Philipe, 59 boulevard Jules Guesde, Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). T. : 01 48 13 70 00.

Du 19 au 21 avril, Comédie-Centre Dramatique National de Reims (Marne).

 Le texte de la pièce est publié aux Solitaires Intempestifs.

 

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