Bravo, Pinocchio n’est pas près de revoir Charlie les Esgourdes
Bravo, Pinocchio n’est pas près de revoir Charlie les Esgourdes
« Ce devait être un honneur, c’est devenu une débâcle. En annulant la visite du monarque britannique, le président concède une défaite, face à la rue et aux syndicats », dit le journal suisse Vingt-quatre heures!
Et Médiapart aujourd’hui en remet une couche et ne mâche pas ses mots: « Pour Élisabeth Borne, l’issue de la séquence sonne comme un terrible désaveu. En première ligne, l’ancienne ministre du travail avait obtenu du président de la République des amendements sur la forme, le calendrier et les modalités, seule façon, à l’entendre, d’obtenir une majorité parlementaire. Elle restera l’emblème de cet échec et on peine à voir comment elle pourrait se maintenir à Matignon. (…)
Le naufrage du pouvoir dépasse toutefois, et largement, le seul cas de la première ministre. S’il s’est habilement retranché derrière elle depuis deux mois, Emmanuel Macron est le premier artisan de cette déroute et son premier comptable. «S’ils cherchent un responsable, dites-leur: vous l’avez devant vous, fanfaronnait-il au moment de l’affaire Benalla. Qu’ils viennent le chercher!» Et aujourd’hui, qu’en dirait-il? Ce 16 mars 2023 raconte à lui seul l’impéritie de son pouvoir, l’inconséquence de sa conduite et les vices de sa gouvernance. Dans son désir de décaler l’âge de départ à la retraite, le président de la République s’est mis à dos tout ce que la démocratie compte de pôles de vitalité, des syndicats au Parlement, en passant par la société mobilisée, dont plusieurs millions de protagonistes sont allés exprimer dans la rue leur mécontentement.
De tout cela, il n’a fait que des péripéties sur sa route politique. Il a pensé pouvoir tout enjamber, tout contourner, tout balayer. La réalité démocratique a fini par les rattraper, lui et ses soutiens (…). »
Nicolas Villodre