Intérieur nuit, réalisation de Kayije Kagame et Hugo Radi /Intérieur vie, conception et écriture de Kayije Kagame
Intérieur nuit, réalisation de Kayije Kagame et Hugo Radi/Intérieur vie conception et écriture, jeu de Kayije Kagame
«Il s’agit, dit la réalisatrice, de dialogues de mises en scène entre le cinéma et le théâtre, entre les images d’un film et leur commentaire sur scène, entre la présence incarnée d’une actrice et celles gravées sur pellicule.» Dans Intérieur nuit, avec Gaël Kamilindi de la Comédie-Française et Victor Hugo de la Torre, Kayije Kagame nous emmène la nuit d’abord sur la scène vide sur la salle Richelieu aux fauteuils de velours rouge avec le rideau de fer tombant doucement. Un moment toujours émouvant pour les gens de théâtre après la représentation, comme les aimait le grand Michel Robin qui en parlait avec tendresse et gourmandise. Et ensuite le fils nous emmène dans les couloirs et le salon où attendent les acteurs avant d’entrer en scène. L’un d’eux répète son texte dans une loge. On voit aussi les ateliers de couture vides avec ses seuls mannequins. Des images réussies, qui font toujours plaisir mais pas très originales…
Puis toujours la nuit, d’autre images, impressionnantes: celle de couloirs vides et glacés du Muséum d’Histoire naturelle. « Avec ceux qui apparaissent qui vivent dans les marges de la visibilité, aux marges des expositions et des représentations, entre la nuit qui s’achève et le petit matin. » Enfin comme cela ne dure que vingt minutes, cela n’est pas désagréable à voir non plus, même si Kayije Kagame semble hésiter entre documentaire et création d’images esthétisantes… Ensuite quatre accessoiristes descendent des gradins et vont enlever le tissu de l’écran, le replier avec précision, en démonter le cadre, puis ranger le tout dans une grande valise roulante. Ils font simplement leur travail mais avec maîtrise et efficacité. Un autre beau moment…
Oui, mais voilà cela se gâte très vite! En pantalon d’une rare laideur et en haut rouge, seule sur ce grand plateau, Kayije Kagame, qui a pourtant une belle présence, va analyser de façon prétentieuse et commenter ce que nous venons de voir. Mais, comme elle est statique, très tendue, et de plus affligée d’un micro H.F., et qu’elle parle trop vite, ce qu’elle dit nous parvient très mal! Et la chose en question dure quarante minutes…guère passionnantes et c’est un euphémisme.
Cet Intérieur nuit/Intérieur vie qui se ballade entre court métrage et performance, n’arrivait pas à fonctionner, du moins ce soir-là. On va nous dire que la veille, la première avait été annulée pour cause de grève… Oui, mais au théâtre, il n’y a jamais d’excuses, comme le dit notre amie Christine Friedel! Ou le spectacle est prêt à être représenté, ou pas… Bref, le compte n’y était pas du tout et ce spectacle bi-face demanderait à être sérieusement retravaillé, avec, au départ un texte plus rigoureux et une véritable direction de l’actrice. Donc, à suivre…
Philippe du Vignal
Spectacle vu le 23 mars au T2 G, 41 avenue des Grésillons, Gennevilliers (Hauts-de-Seine). Jusqu’au 3 avril. T. : 01 41 32 26 10.
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