Mieux vaut partir d’un cliché que d’y arriver, chorégraphie et interprétation de Sylvain Riéjou
Mieux vaut partir d’un cliché que d’y arriver, chorégraphie et interprétation de Sylvain Riéjou
Le titre, emprunté à une phrase d’Alfred Hitchcock, annonce la nature facétieuse de cette pièce destinée au jeune public. « C’est l’histoire d’un monsieur seul dans un théâtre qui cherche des gestes pour illustrer les paroles d’une chanson », dit le danseur. Par le truchement d’une voix, puis de ses doubles projetés en vidéo, il va, en quarante minutes interpréter ce qu’il appelle une chanson de gestes, en partant de clichés et en les détournant.
Une voix sévère, son alter ego directif, lui propose de danser sur l’air de Barberine (la fille d’Antonio le jardinier du comte Almaviva), dans LesNoces de Figaro . « L’ho perduta… me meschina…/ ah, chi sa dove sarà?/ Non la trovo… E mia cugina…/ e il padron … cosa dirà? » La pauvre fille a perdu son aiguille, la cherche, ne la trouve pas et se demande ce que dira sa cousine et son patron….
Sylvain Riéjou enchaîne des mouvements évocateurs, tancé ou encouragé par son mentor. Apparaissent à l’écran, après ce double vraiment pas commode, la cousine en tenue légère, le patron… Ces figures se démultiplient et voici notre danseur débordé par ces personnages virtuels. Puis après de multiples recherches et anicroches, il danse sur la chanson.
Suite à ce divertissant solo, l’artiste propose aux enfants d’illustrer une autre chanson, décomposant les mouvements sur les paroles de Résiste de France Gall et Michel Berger dont le refrain résonne d’une manière toute particulière aujourd’hui: « Résiste /Prouve que tu existes/ Cherche ton bonheur partout, va/ Refuse ce monde égoïste/ Résiste (…) / Bats-toi, signe et persiste/ Résiste ». Les enfants se font un plaisir d’interpréter cette courte danse.
Inventif et drôle, Mieux vaut partir d’un cliché que d’y arriver laisse entrevoir aux jeunes quel est le travail corporel d’un danseur, et la rigueur que demande la moindre chorégraphie . Il leur expose aussi les fondamentaux du sixième art: rapport à l’espace, travail du rythme, qualité de mouvements, précision du geste, importance de l’interprétation, relation à la musique, etc. Une manière généreuse de transmettre.
Mireille Davidovici
Spectacle présenté dans le cadre du parcours Enfance-Jeunesse vu le 4 avril au Théâtre de la Ville, Espace Cardin, 1, avenue Gabriel, Paris ( VIII ème). T. : 01 42 74 22 77.
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