L’Effet Papillon, Et si tout partait de vous? conception et mise en scène et jeu de Taha Mansour

L’Effet papillon, Et si tout partait de vous? conception, mise en scène et jeu de Taha Mansour

L’effet papillon, une expression inventée par le météorologue Edward Lorenz en 1961… De tout petits évènements en détermineraient d’autres plus importants, imprévisibles et non maîtrisables.
Comme ces battements d’ailes d’un papillon au Brésil qui auraient pour conséquence une tornade au Mexique. Si on modifie de façon infime un paramètre dans un modèle météo, il s’amplifie de façon progressive et provoque, à long terme, des changements colossaux. Comme dans l’environnement, les toxines contenues dans les crèmes ou shampoings, libérées à des milliers de kms sont souvent néfastes aux animaux, aux plantes mais aussi aux humains qui mangent les produits de la mer…

©x

©x

Jean-Eugène Robert-Houdin (1805-1871) qui fut l’un des premiers à avoir recours au mentalisme lors de spectacle de magie.  Avec des tours de télépathie, les yeux bandés.
Taha Mansour, son lointain héritier qui a d’abord suivi une formation d’ingénieur, nous invite avec cet Effet Papillon, nommé spectacle magique de l’année par la Fédération Française des Artistes Prestidigitateurs, à une promenade mentale… Où nous sommes obligés de remettre en cause les outils même de notre perception du monde qui nous entoure et à voir comment nous pouvons à notre insu, être très influencés par nos proches… ou par des inconnus.
Sur ce petit plateau tout habillé de noir comme Taha Mansour, pas de trucages, ni complices, ni magie du genre: lecture de pensée, dit-il. Mais  il avoue développer une analyse subtile et une perception aiguisée des moindres gestes de spectateurs qu’il fait venir sur scène (bien choisis par lui!). Et il observe et analyse la plus petite intonation vocale. Bref, un raisonnement implacable mis au service d’une intuition pour qu’il y ait spectacle (il explique un peu les choses mais sans toutefois rien dévoiler) avec des parenthèses musicales  signées Antoine Piolé.
Au programme, le tour bien connu mais qui marche à tous les coups: la divination d’un numéro de page et d’un mot dans un livre «normal» et avec toutes ses pages, choisi par un spectateur. Ou celle d’une date et d’un mois de naissance.
Il «devine» aussi la couleur noire ou blanche de la boule que deux hommes et deux femmes ont pris dans un petit sac, sans qu’il regarde, bien entendu.
Moins convaincante, la divination des éléments d’un proche d’une spectateur que nous avons trouvés peu claire. A la fin -aucune illusion ici- il fait asseoir deux jeunes spectatrices à des tables différentes (l’une a les yeux bandés) et qui, dit-il ne se connaissent pas. La première, de la main gauche et l’autre, de la main droite vont dessiner au crayon une sorte de bateau à voile. Non similaires mais quand même très proches! Direct, simple… et très impressionnant! Là, point d’intelligence artificielle mais une manipulation mentale de haut niveau. Et Taha Mansour jure par deux fois qu’il ne fait appel à aucun complice. A vous de juger…
Seuls bémols à ce petit (mais grand) spectacle: Taha Mansour devrait revoir une mise en scène trop approximative: Mal costumé, il parle beaucoup trop, demande sans arrêt d’applaudir les spectateurs qu’il fait venir sur scène, les effets-lumière sont ratés et ce qui ressemble à une scénographie est bien laid…
Mais aucun doute, cet Effet Papillon fonctionne et, comme le dit Albert Einstein cité par lui: «Le plus beau sentiment du monde, c’est le sens du mystère. Celui qui n’a jamais connu cette émotion, ses yeux sont fermés. »

Philippe du Vignal

Jusqu’en juin, Studio Hébertot, 78 bis boulevard des Batignolles, Paris (XVII ème). T. 01 42 93 13 04.

Reprise en septembre 2023 dans ce même théâtre.


Archive pour 20 avril, 2023

Noire, la vie méconnue de Claudette Colvin, d’après Tania de Montaigne, installation de Stéphane Foenkinos et Pierre-Alain Giraud

Noire, la vie méconnue de Claudette Colvin, d’après Tania de Montaigne, installation de Stéphane Foenkinos et Pierre-Alain Giraud

Un dispositif audiovisuel de réalité augmentée pour nous mettre au cœur de la ségrégation raciale aux Etats-Unis, subie par une adolescente noire vers 1950. Claudette Colvin, est née à Montgomery (Alabama). A quinze ans, elle est devenue célèbre pour avoir refusé, le 2 mars 1955, de laisser son siège à une Blanche dans un autobus, malgré la loi sur la ségrégation raciale dans les transports publics dans les Etats du Sud. Elle fut la première femme afro-américaine à le faire, quelques mois avant Rosa Parks (1913-2005): à Paris, une station de tramway porte son nom.

Chaque spectateur muni d’une caméra voit apparaitre des personnages en hologramme et grâce à  un casque audio, entend les voix de la récitante Tania de Montaigne, des acteurs et les musiques,entre autres, celles de Nina Simone et Ray Charles. L’autrice annonce en préambule : «Désormais, vous êtes noir, Prenez une profonde inspiration, soufflez et suivez ma voix, rien que ma voix, désormais, vous êtes un Noir de l’Alabama dans les années cinquante. Quittez le lieu qui est le vôtre, passez les ruisseaux, les fleuves, l’océan, sentez la brise. Survolez New York, la statue de la Liberté, l’Empire State Building, longez la côte, cap au Sud. L’air se réchauffe. Virginie, Caroline du Nord, Caroline du Sud, ça y est, vous êtes entré dans la « cotton belt », la ceinture de coton.»

©x

©x

Un passeport technologique pour vivre avec Claudette Colvin, quinze ans à l’époque. Les spectateurs génèrent un ballet étrange dans cet espace clos: chacun, en fonction de sa position, voit des images différentes et vit la ségrégation en direct: lavabos séparés pour les Noirs et les Blancs, interdiction de s’assoir dans les bus municipaux de Montgomery pour les Noirs quand une femme blanche se présente, interdiction d’entrer dans certains commerces, etc. Une série d’humiliations récurrentes, comme le jugement tronqué dont a été victime Claudette Colvin en son temps, après avoir été emprisonnée.

Tania de Montaigne réhabilite cette femme dont l’histoire a été oubliée. Selon l’autrice, « éjectée du mouvement des droits civiques, parce qu’elle était enceinte d’un homme marié et blanc.» A quatre vingt-trois ans, elle vit aujourd’hui dans une maison de retraite aux Etats-Unis. Le jour de la présentation à la presse, sa sœur est venue redécouvrir ici la vie oubliée de Claudette Colvin!
Un grand moment de spectacle avec les fantômes du passé… A ne pas manquer

Jean Couturier

Jusqu’au 29 mai, Centre Georges Pompidou, place Georges Pompidou Paris ( IV ème) , tous les jours de 11 h à 21 h, sauf le mardi. Billetterie en ligne sur www.billetterie.centrepompidou.fr

 

 

 

DAROU L ISLAM |
ENSEMBLE ET DROIT |
Faut-il considérer internet... |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | Le blogue a Voliere
| Cévennes : Chantiers 2013
| Centenaire de l'Ecole Privé...