MADAM#5 Ça ne passe pas (Quelque chose qui vaut mieux que soi )de Claudine Galea, mise en scène d’Hélène Soulié

MADAM#5

MADAM#5 - visuel 3 1

© Marie Clauzade

Ça ne passe pas (Quelque chose qui vaut mieux que soi) de Claudine Galea, mise en scène d’Hélène Soulié

 Dans le cadre de son Manuel d’Auto-Défense À Méditer (M.A.D.A.M.), autour des questions agitant les milieux féministes, la metteuse en scène est allée à la rencontre de celles qu’elle nomme les «guérillères» en référence au titre d’un roman de Monique Wittig : «Pendant quatre ans, j’ai collecté des récits, témoignages, parcours de vie et paysages sonores, j’ai interviewé des pionnières ou « trouble-fête » mais aussi des chercheuses. J’ai invité des auteures et des actrices.»
Pour construire cet épisode n° 5, Hélène Soulié est allée à la rencontre de femmes-marins portant secours aux migrants en détresse. Elle en a confié l’écriture à Claudine Galea qui a enquêté auprès de ces navigatrices à bord du bateau de sauvetage Louise Michel.

En fond de scène est projetée l’mage d’une plage de sable, paradis des vacanciers. Lenka Luptáková dit toute l’indignation de l’autrice devant la Méditerranée de son enfance, devenue un cimetière : les bateaux de ceux qui fuient leurs pays sombrent toujours! Claudine Galea lance l’alerte. Par la voix d’une navigatrice, elle nous questionne: comment acceptons-nous de voir perdurer une telle inhumanité quand, face à l’urgence de sauver des vies, ne répond pas l’obligation d’appliquer le droit maritime fondamental?

Apparaissent à l’écran Claire et Marie Faggianelli filmées par Hélène Soulié: leurs récits de sauvetage en mer croisent le manifeste poignant de Claudine Galéa évoquant aussi les capitaines allemandes du Sea Watch 3, Pia Klemp et Carola Rackete, accusées par l’Italie, de crime de guerre et risquant vingt ans de prison pour avoir recueilli des migrants en détresse.
On entend énoncer, pas à pas, une opération, réalisée par ces héroïnes de l’ombre. Chaque jour, elles récupèrent des hommes, femmes et bébés, souvent entre la vie et la mort, défiant les gardes-côtes libyens chargés d’arrêter les migrants. «Le faire, dit l’une d’elles, c’est normal.»

Pour Claudine Galea, «La Méditerranée est un MUR !» Et elle ne se baignera plus dans ces eaux où, petite fille, elle a appris à nager. Cinquante-cinq minutes de vérités brutales dans une langue claire. La mise en scène fluide et imagée nous transmet l’émotion de l’auteure, grâce à une direction d’actrice sans effets ni pathos. Entre fiction et documentaire, Ça ne passe pas nous offre un moment poignant de théâtre. Et de littérature.

Mireille Davidovici

Spectacle vu le 15 avril, au Théâtre Molière-Scène Nationale Archipel de Thau, avenue Victor Hugo, Sète (Hérault) T. : 04 67 74 02 02.

Ça ne passe pas de Claudine Galea est publié aux éditions Espaces 34.

 

 

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