Adieu Yannis Markopoulos

Adieu Yannis Markopoulos

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La Grèce va faire ses adieux au grand compositeur. Né à Héraklion (Crète), de Georgios Markopoulos et Irini Aeraki, il avait quatre-vingt quatre ans. Enfant, il prit ses premiers cours de théorie musicale et de violon au Conservatoire de Ierapetra. Puis, en 1956, il poursuit ses études au Conservatoire d’Athènes, avec le compositeur Georgios Sklavos et le violoniste Iosif Boustindoui.
En même temps, il est admis en études sociales et philosophiques à l’Université Panteion et écrit de la musique pour le théâtre, le cinéma et la danse. Dont en 1959, Trois sketches pour la danse qui seront joués et enregistrés par l’Orchestre symphonique de l’E.I.R. Quatre ans plus tard, il a reçu le prix de  la musique de Little Venuses de Nikos Koundouros au festival du film à Thessalonique. Cette même année, il écrit les partitions des ballets Theseus, Hiroshima et Three sketches for dance.

1967 : dictature des colonels en Grèce jusqu’en 74 ! Yannis Markopoulos s’exile à Londres où il enrichit ses connaissances musicales auprès de la compositrice Elisabeth Lutyens. Il écrit une cantate profane Hélios Ier pour un poème d’Odysseas Elytis. Cet écrivain obtint le prix Nobel de littérature en 1979.
Yannis Markopoulos écrit aussi la musique pour Lysistrata d’Aristophane, mise en scène de Karolos Koon au Théâtre d’Art à Athènes. Parallèlement, il achève une cérémonie musicale Idou o Nymfios où il a gardé un air de Zavara Katra Nemia, une de ses chansons les plus célèbres, interprétée par, entre autres, la grande Nana Mouskouri, une Crétoise comme lui.

A cette époque, il rencontre les compositeurs Iannis Xénakis (1922-2001) et Yiannis Christou (1926-1970) et fréquente les œuvres musicales les plus novatrices. A Londres, il écrit des chœurs pour orchestre symphonique et pour ses trois premières danses pyrrhiques (sur les vingt-quatre qu’il acheva en 2001). Elles furent jouées en 1968 par le London Symphony Orchestra, au Queen Elizabeth Hall. Puis il compose une partition pour La Tempête de Shakespeare, mise en scène de David Jones au National Theatre Company.

Au début des années soixante-dix, il réalise son projet musical avec des œuvres qui sont autant de nouvelles propositions en Grèce. Unité esthétique et point de vue philosophique:  pour un nouveau schéma orchestral avec instruments symphoniques et instruments ruraux. Avec aussi des mélodies, rythmes, structures harmoniques et timbres originaux. On sent chez lui une envie de retour aux sources:  il veut « concevoir l’avenir, avec introspection, étude et approche des sources impérissables de l’art vivant du monde et d’informations sélectionnées sur l’art contemporain ». Et cela prendra les dimensions d’un mouvement artistique.

Le compositeur Nikos Xylouris fut une sorte de catalyseur pour lui  et il collabore à sa Chronique. Il y trouve sans doute ce qui lui manquait dans les essais qu’il avait faits avec Grigoris Bithikotsis et Faradouris et qui l’avaient laissé insatisfait. C’est le point de départ pour Rizitika et marquera une apogée avec Ithagenia (1972), une des plus grandes œuvres de l’histoire de la musique grecque contemporaine.
La vision de Yannis Markopoulos prend forme. Sous l’influence de la musique de la Grèce antique, des chants byzantins de l’église d’Agios Georgios à Ierapetra et des traditions folkloriques. Mais aussi de Béla Bartok, Igor Stravinsky et des compositions électroniques vers 1960 en Europe…

Puis il crée des œuvres représentatives de la musique grecque et un peu plus tard, fonda l’orchestre Palintonos Armonia Orchistra, avec à la fois des instruments de musiques symphonique  et populaire. En 76, il compose une partition pour Who Pays the Ferryman? une série de la B.B.C. Elle atteint le sommet des ventes en Angleterre et acquiert une renommée internationale…

L’année suivante, il écrit Les Libres Assiégés, d’après le poème de Dionysios Solomos, une œuvre qui sera créée sous sa direction devant 22.000 jeunes au stade d’Athènes. Grâce à cette popularité, il reçoit de nombreuses invitations à faire des concerts, notamment à New York, Philadelphie, Chicago, San Francisco, Toronto, Montréal, Stockholm, Amsterdam, Naples, Paris, Berlin, Munich, Francfort, Bruxelles, Londres. Mais aussi en Russie et en Australie.
Il écrivit aussi des musiques pour le théâtre antique : Euripide, Aristophane, Ménandre. Et pour des pièces de Shakespeare, Tchekhov, Beckett et des dramaturges grecs contemporains. Et enfin pour les films de Koundourou, Dassin, Kosmatos, Manousakis, Scalenakis, Grigorios. En 1994, il crée l’une de ses œuvres les plus importantes, L’Opéra d’Orphée, au Palais des Beaux-Arts, à Bruxelles.

Yannis Markopoulos a aussi écrit des chansons comme Les Ennemis sont entrés dans la ville, Les Mots et les années, Mille mille vagues, Lengo, Gigantas, Kato stis Margaritas to alonaki, Kafeneion i Hellas, Notre pays est fermé, Mots plaintifs… des chansons devenues mythiques.  Même chose avec Libre assiégé, Le Soldat de la mer, Parmi les amoureux, Hélios le premier, Chronique Citoyenne, Immigrants… Il a aussi composé des musiques qui accompagnent les vers de poètes comme Solomos, Seferis, Elytis, Myris, Katsaros, Eleftheriou…
Et tous ces airs emblématiques resteront dans la mémoire collective. Merci,Yannis Markopoulos.

Nektarios-Georgios Konstantinidis

Son corps repose à la cathédrale métropolitaine d’Athènes où ses obsèques auront lieu le 15 juin;  il sera inhumé au cimetière Papagou.

 


Archive pour 13 juin, 2023

Adieu Yannis Markopoulos

Adieu Yannis Markopoulos

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La Grèce va faire ses adieux au grand compositeur. Né à Héraklion (Crète), de Georgios Markopoulos et Irini Aeraki, il avait quatre-vingt quatre ans. Enfant, il prit ses premiers cours de théorie musicale et de violon au Conservatoire de Ierapetra. Puis, en 1956, il poursuit ses études au Conservatoire d’Athènes, avec le compositeur Georgios Sklavos et le violoniste Iosif Boustindoui.
En même temps, il est admis en études sociales et philosophiques à l’Université Panteion et écrit de la musique pour le théâtre, le cinéma et la danse. Dont en 1959, Trois sketches pour la danse qui seront joués et enregistrés par l’Orchestre symphonique de l’E.I.R. Quatre ans plus tard, il a reçu le prix de  la musique de Little Venuses de Nikos Koundouros au festival du film à Thessalonique. Cette même année, il écrit les partitions des ballets Theseus, Hiroshima et Three sketches for dance.

1967 : dictature des colonels en Grèce jusqu’en 74 ! Yannis Markopoulos s’exile à Londres où il enrichit ses connaissances musicales auprès de la compositrice Elisabeth Lutyens. Il écrit une cantate profane Hélios Ier pour un poème d’Odysseas Elytis. Cet écrivain obtint le prix Nobel de littérature en 1979.
Yannis Markopoulos écrit aussi la musique pour Lysistrata d’Aristophane, mise en scène de Karolos Koon au Théâtre d’Art à Athènes. Parallèlement, il achève une cérémonie musicale Idou o Nymfios où il a gardé un air de Zavara Katra Nemia, une de ses chansons les plus célèbres, interprétée par, entre autres, la grande Nana Mouskouri, une Crétoise comme lui.

A cette époque, il rencontre les compositeurs Iannis Xénakis (1922-2001) et Yiannis Christou (1926-1970) et fréquente les œuvres musicales les plus novatrices. A Londres, il écrit des chœurs pour orchestre symphonique et pour ses trois premières danses pyrrhiques (sur les vingt-quatre qu’il acheva en 2001). Elles furent jouées en 1968 par le London Symphony Orchestra, au Queen Elizabeth Hall. Puis il compose une partition pour La Tempête de Shakespeare, mise en scène de David Jones au National Theatre Company.

Au début des années soixante-dix, il réalise son projet musical avec des œuvres qui sont autant de nouvelles propositions en Grèce. Unité esthétique et point de vue philosophique:  pour un nouveau schéma orchestral avec instruments symphoniques et instruments ruraux. Avec aussi des mélodies, rythmes, structures harmoniques et timbres originaux. On sent chez lui une envie de retour aux sources:  il veut « concevoir l’avenir, avec introspection, étude et approche des sources impérissables de l’art vivant du monde et d’informations sélectionnées sur l’art contemporain ». Et cela prendra les dimensions d’un mouvement artistique.

Le compositeur Nikos Xylouris fut une sorte de catalyseur pour lui  et il collabore à sa Chronique. Il y trouve sans doute ce qui lui manquait dans les essais qu’il avait faits avec Grigoris Bithikotsis et Faradouris et qui l’avaient laissé insatisfait. C’est le point de départ pour Rizitika et marquera une apogée avec Ithagenia (1972), une des plus grandes œuvres de l’histoire de la musique grecque contemporaine.
La vision de Yannis Markopoulos prend forme. Sous l’influence de la musique de la Grèce antique, des chants byzantins de l’église d’Agios Georgios à Ierapetra et des traditions folkloriques. Mais aussi de Béla Bartok, Igor Stravinsky et des compositions électroniques vers 1960 en Europe…

Puis il crée des œuvres représentatives de la musique grecque et un peu plus tard, fonda l’orchestre Palintonos Armonia Orchistra, avec à la fois des instruments de musiques symphonique  et populaire. En 76, il compose une partition pour Who Pays the Ferryman? une série de la B.B.C. Elle atteint le sommet des ventes en Angleterre et acquiert une renommée internationale…

L’année suivante, il écrit Les Libres Assiégés, d’après le poème de Dionysios Solomos, une œuvre qui sera créée sous sa direction devant 22.000 jeunes au stade d’Athènes. Grâce à cette popularité, il reçoit de nombreuses invitations à faire des concerts, notamment à New York, Philadelphie, Chicago, San Francisco, Toronto, Montréal, Stockholm, Amsterdam, Naples, Paris, Berlin, Munich, Francfort, Bruxelles, Londres. Mais aussi en Russie et en Australie.
Il écrivit aussi des musiques pour le théâtre antique : Euripide, Aristophane, Ménandre. Et pour des pièces de Shakespeare, Tchekhov, Beckett et des dramaturges grecs contemporains. Et enfin pour les films de Koundourou, Dassin, Kosmatos, Manousakis, Scalenakis, Grigorios. En 1994, il crée l’une de ses œuvres les plus importantes, L’Opéra d’Orphée, au Palais des Beaux-Arts, à Bruxelles.

Yannis Markopoulos a aussi écrit des chansons comme Les Ennemis sont entrés dans la ville, Les Mots et les années, Mille mille vagues, Lengo, Gigantas, Kato stis Margaritas to alonaki, Kafeneion i Hellas, Notre pays est fermé, Mots plaintifs… des chansons devenues mythiques.  Même chose avec Libre assiégé, Le Soldat de la mer, Parmi les amoureux, Hélios le premier, Chronique Citoyenne, Immigrants… Il a aussi composé des musiques qui accompagnent les vers de poètes comme Solomos, Seferis, Elytis, Myris, Katsaros, Eleftheriou…
Et tous ces airs emblématiques resteront dans la mémoire collective. Merci,Yannis Markopoulos.

Nektarios-Georgios Konstantinidis

Son corps repose à la cathédrale métropolitaine d’Athènes où ses obsèques auront lieu le 15 juin;  il sera inhumé au cimetière Papagou.

 

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