Dans le cadre de l’exposition Naples à Paris Les Fantômes de Naples, mise en scène d’Emmanuel Demarcy-Mota

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Devant La Flagellation du  Caravage :  Les Fantômes de Naples©JeanLouisFernandez 


Dans le cadre de l’exposition Naples à Paris

 Les Fantômes de Naples, mise en scène d’Emmanuel Demarcy-Mota

Pour le première fois, le Louvre s’associe à deux institutions : le théâtre de la Ville à Paris et le Teatro della Pergola de Florence, pour un spectacle autour d’une exposition. «Un musée, dit Laurence des Cars, présidente-directrice du Louvre, est un lieu qui doit aussi parler de musique, théâtre, danse… Et cette maison est faite pour cette polyphonie. »
Luc Bouniol-Laffont a été nommé directeur de l’Auditorium et des spectacles, pour retrouver un public de proximité : «Cet été, le spectacle vivant sera partout présent avec  Les Étés du Louvre, sous la Pyramide, dans les cours, et dans le jardin des Tuileries.» Et en plus des événements autour de Naples à Paris, il y aura un vaste programme de cinéma, musique, etc.

Le Musée Capodimonte a été invité à exposer ses chefs-d’œuvre, aux côtés de ceux déjà présents dans les galeries italiennes du Louvre. Comme les portraits d’Il Parmigianino, La Flagellation du Caravage.

On pourra découvrir la surprenante composition géométrique d’Atalante et Hippomène de Guido Reni. Et aussi la férocité de cette Judith décapitant Holopherne d’Artemisia Gentileschi, une peintre admirée par les  féministes.Violée par son précepteur  et marquée par le procès qui s’ensuivit, elle dénonce dans ce tableau, comme dans nombre de ses œuvres, la violence masculine exercée sur les femmes.

Les Fantômes de Naples

Emmanuel Demarcy-Mota a imaginé une soirée en deux temps, avec d’abord une «déambulation poétique», où des comédiens italiens et français disent aux visiteurs de la Grande Galerie du Louvre de courts poèmes en lien avec les peintures… Ensuite un spectacle dans la cour Lefuel, autour d’Eduardo De Filippo (1900 1984)  dont il a récemment mis en scène La Grande Magie (voir Le Théâtre du Blog). Le « Molière italien », auteur, comédien et metteur en scène, a signé plus d’une trentaine de pièces, films et poèmes , la plupart en napolitain.

Cette cour du Louvre, exceptionnellement ouverte au public, est un décor prédestiné au spectacle et accueillera bientôt le Ballet de Lorraine avec Static Shot de Maud Le Pladec (voir Le Théâtre du Blog). Edifiée sous le Second Empire, elle s’appelait Cour des écuries et servait d’accès à la Salle du manège avec une double rampe majestueuse en fer à cheval et des sculptures en bronze d’un chien, d’un sanglier et deux loups.

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Les Fantôme de Naples  ©Jean- Louis Fernandez

Parfait écrin pour ces Nuits de Naples où des interprètes français et italiens, jouent des extraits de pièces d’Eduardo De Filippo, de La Tempête de William Shakespeare traduit par lui en napolitain. Mais aussi un extrait de Six personnages en quête d’auteur de Luigi Pirandello dont Eduardo De Filippo fut l’ami.

Filippo d’Allio, Arman Méliès et Aniello Palomba accompagnent à la guitare des airs napolitains chantés par Ernsto Lama et Lina Sastri et Francesca Maria Cordella, comédiennes qui travaillèrent toutes les deux avec Eduardo De Filippo. Francesco Cordella, en Pulcinella, fait une démonstration de commedia dell’arte. 

Parmi les acteurs du Théâtre de la Ville, Marie-France Alvarez, Valérie Dashwood, Philippe Demarle, Sarah Karbasnikoff, Serge Maggiani …

En musique, avec les bruits de la mer et de la ville en fond sonore, cette invitation poétique au voyage, en français et en napolitain, bien qu’un peu laborieuse, ouvre les festivités autour de Naples à Paris, qui se poursuivront à l’automne avec théâtre, danse, cinéma et concerts…

 Mireille Davidovici

Les Fantômes de Naples, jusqu’au 3 juillet, Musée de Louvre, Paris ( Ier).

Static Shot 10 et 11 juillet 22 h Et 23 h 

Les Etés du Louvre,  jusqu‘au 20 juillet, Pyramide du Louvre. T. : 01 40 20 53 17.


Archive pour 2 juillet, 2023

Vassiliev et Koltès. Une première et une dernière Béatrice Picon-Vallin

Béatrice Picon-Vallin nous a fait parvenir ce texte ci-dessous:

Vassiliev et Koltès. Une première et une dernière

Béatrice Picon-Vallin

Il y a bien plus d’un an, bien avant le 24 février 2022, A. Vassiliev a accepté de monter un spectacle au Théâtre d’Art de Moscou. Il a choisi Quai Ouest de Bernard-Marie Koltès dans la traduction, qu’elle a revue pour l’occasion, de Natacha Isaïeva, sa précieuse collaboratrice, morte le 12 janvier 2022 à Paris où elle vivait, et qui devait retourner à Moscou pour l’aider, l’assister. Anatoli Vassiliev a travaillé la pièce, sans doute en mémoire de Natacha et, après deux représentations données fin mai 2022, il a une troisième fois exposé le résultat de son travail avec les acteurs qu’il avait choisis. C’était le 19 juin 2023. Voici comment il a introduit la soirée devant le public russe. Je traduis pour ceux qui furent ses élèves :

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« Petite introduction lyrique.

Le Théâtre d’Art de Moscou a cent vingt cinq ans, comme vient de le dire la voix de Konstantin Khabenski (son directeur actuel, NdT). Lorsqu’il a fêté ses soixante quinze ans, en 1973, je suis venu voir, pour la première fois, dans ce Théâtre d’Art, Efremov Oleg Nikolaïevitch, recommandé auprès de lui par mon professeur Maria Ossipovna Knebel, de sorte que cette année je fête les cinquante ans de ma présence silencieuse dans les murs de cette maison1 (applaudissements). Le Théâtre d’Art et l’équipe des acteurs, avec le Théâtre d’Art, vous présentent une première (qui a pour titre Quai Ouest, que je voudrais changer en Adieu, Quai Ouest).

Ce spectacle est fait dans un genre — celui de la répétition—, il est tel que vous pouvez le voir et l’entendre, il est terminé, bien que l’affiche vous prévienne — répétition ouverte — mais c’est simplement une petite tromperie. Ce n’est pas une répétition ouverte, c’est un genre. Ce genre a été choisi par moi spécialement, parce qu’aujourd’hui c’est précisément cela qui peut être opposé à la culture de la mise en scène dans le théâtre dramatique (pause). C’est un acte tout à fait délibéré de ma part et suffisamment sérieux. Et encore ceci : ce sont des dialogues et c’est également important.

Cela signifie, si ce sont des dialogues, que tous les événements se passent dans le discours. Il y a trois parties. La première partie et la deuxième sont donc des dialogues sans aucune suppression, et je le répète dans le genre « répétition ». Mais la troisième partie est organisée à la façon d’une mise en scène.

C’est une pièce du dramaturge français Koltès, génie de l’avant-garde théâtrale française, qui fait partie de la pléiade des poètes maudits, mort trop tôt dans les années 80. La pièce est écrite comme un mystère, on y perçoit l’influence de Beckett, de Shakespeare, de la culture française et russe.

Vous allez voir une série de scènes, n’essayez pas de deviner le sujet. Ecoutez seulement, et cela suffira, petit à petit (pause)… toute l’histoire sera respectée.

Pour ceux qui tiendront jusqu’à l’acte trois, tout deviendra clair. (Rires dans la salle).

Merci !

1 Il y a monté en 1973 Solo pour horloge à carillon du Slovaque Osvald Zagradnik.

 

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