Grégory Del Rio

Grégory Del Rio

 Début plutôt classique : une mallette de magie à Noël à six ans, offert par son oncle et premier spectacle à onze ans dans un hôtel. La directrice l’avait repéré sur la plage en train de faire des tours. Mais Grégory Del Rio a surtout appris dans les livres.  La première personne à lui avoir mis le pied à l’étrier est Guillaume Bienné (un des deux patrons de Magic Dream) qui a été un des premiers à l’engager comme professionnel, il y a près de vingt-trois ans. Ensuite, il a beaucoup appris avec Hervé Listeur, en évènementiel.

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«J’ai eu la chance de faire très vite de gros événements et aussi de rencontrer des personnes qui m’ont fait confiance et m’ont permis de travailler dans le monde entier. Franck Truong m’a aussi aidé à la réalisation de mon nouveau numéro. Rien ne m’a vraiment freiné : j’ai pour habitude d’aller droit au but sans me poser de questions. Franck Syx m’a formé à l’hypnose : sans doute ma plus grande rencontre dans ce métier; aujourd’hui, il n’y a plus de vraies formations de ce type. » Ses spécialités depuis quelque vingt ans: le mentalisme et l’hypnose de spectacle et il a créé de nombreux numéros pour des conventions d’entreprise et a été consultant pour des artistes célèbres… «Je passe du temps à faire évoluer mon travail pour m’adapter au mieux à ma clientèle. Je peux travailler sur un bateau de croisière, pour un « close-up » devant cinq personnes, dans le salon de célèbres hôtels, mais aussi dans les Zénith ou les Palais des sports. J’essaie toujours mes numéros soient efficaces et drôles mais, le plus important, toujours uniques ou très peu vus. Je projette d’écrire une conférence pour aider en cela les magiciens et artistes. »  

 Qui l’a marqué ? «Je ne vais pas être original: David Copperfield! J’avais treize ans quand mes parents m’ont offert un billet pour son spectacle au Palais des Congrès à Paris. J’aime aussi beaucoup la magie de Dominique Duvivier et Dani Da Ortiz. Et celui qui m’a appris plus que dix ans de métier: Arthur Tivoli. Son style et son univers m’ont fait prendre conscience, que le matériel ne fait ni un artiste ni un spectacle. »

 Le mentalisme et le close-up l’ont toujours attiré. Mais il aime aussi s’inspirer du théâtre ou du cirque et conseille aux débutants d’aimer leur métier, de ne pas aller chez un marchand faire ses emplettes pour faire un spectacle le samedi suivant.
« Il faut beaucoup lire, dit-il, grâce aux livres, l’imagination se développe et on y trouve des pépites. Ensuite, la magie comme le mentalisme, cela se travaille. Il faut savoir s’entourer et parfois payer des gens pour créer un numéro qui tienne la route. Mais la base : Travail, Travail et Travail. Et laissez votre ego de côté, la magie doit rester un plaisir pour vous et votre public. Ne faites pas le dernier truc à la mode qui, elle, est toujours vouée à changer. Anticipez et réalisez ce que vous aimez, vous. Le public vous le rendra au centuple.

 Difficile pour lui d’avoir un regard sur la magie actuelle! Il pense que la bonne magie est celle qu’on sait faire. « Aujourd’hui, les artistes veulent tout faire: mentalisme, hypnose, grandes illusions, spectacles pour enfants… Ce n’est pas la bonne méthode. Choisissez une spécialité que vous aimez, et, très important: donnez-vous à fond pour être le meilleur, et pour que cela se sache… Plus vous aurez de bagages dans votre spécialité, plus vous serez libre de faire ce qui vous plaît. »

 Sébastien Bazou

Interview réalisée à Dijon le 29 juin.

https://magicienpro-paris.com/


Archive pour 5 juillet, 2023

Montpellier danse 2023 (suite) Black Lights, chorégraphie de Mathilde Monnier

Montpellier danse 2023 (suite)

Black Lights, chorégraphie de Mathilde Monnier

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© M. Coudray

« Quand j’ai lu ce recueil, le déclic s’est fait », dit la chorégraphe, adaptant ici des textes issus d’H24, commandés pour une série diffusée sur Arte en 2021. Vingt-quatre autrices ont écrit de courts scénarios sur les violences faites aux femmes, des plus quotidiennes ou insignifiantes, aux plus dramatiques. A partir de faits réels, lus, entendus ou vécus.

« La danse peut faire quelque chose en plus que le cinéma, dit Mathilde Monnier. Elle produit du récit qui dit autre chose de ces corps. » Bâti sur neuf de ces textes, choisis pour leur qualité orale, Black lights comme son titre l’indique, apporte de la lumière à la noirceur de la condition des femmes.

Ces histoires au féminin sont portées par huit danseuses ou comédiennes. On les voit gisant  sur le plateau parmi des souches calcinées, dans d’étranges postures. Ces corps déformés et désarticulés, rampent péniblement, les pieds enfermés dans des chaussures à talon. Elles se libèreront progressivement de ces attributs contraignants pour danser en liberté. Ce que racontent leurs mouvements va à l’encontre des récits que nous entendons au fil de la pièce. Seules -mais les autres toujours à leur écoute- elles sont un chœur en marche.

«  Il y a quelque chose qui ne va pas. Qui ne passe pas.» : une remarque sur sa coiffure, déplacée de son patron, dit l’une d’elles qui prend conscience du sexisme ordinaire (Le Chignon d’Agnès Desarthe). Faits anodins comme le diktat des talons hauts dans 10 cms au-dessus du sol  d’Alice Zeniter romancière et dramaturge; harcèlements dans Mon harceleur de Lize Spit, mais aussi le témoignage poignant d’un féminicide : Je brûle de la romancière grecque Ersi Sotiropoulos…

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© M. Coudray

Chacune se fait ici la porte-parole des femmes évoquées par les autrices de H24 mais, pour Mathilde Monnier, « la question de la victimisation n’est pas une assignation » et elle veut mettre à jour la force de résistance et de résilience de ses sœurs, à travers une action collective au plateau. A contre-courant des textes, la danse et le corps prennent le relais et mettent les mots à distance et, sans faire l’économie de la colère ou de l’émotion, apportent humour et dérision. Ils disent aussi la capacité du deuxième sexe à se reconstruire.

«Le corps est mon sujet, le mouvement est mon objet, dit la chorégraphe». Certains reprocheront à Black Lights un trop plein de paroles et une scénographie pauvrette. Ici, les mots priment sur la danse mais évitent le misérabilisme et la plainte, trop souvent entendus par les temps qui courent.

Et le but n’est-il pas de faire passer le message ? «N’hésitez pas à vous emparer de ces paroles, elles sont fortes, ce sont les vôtres», écrit l’une des réalisatrices dans la préface d’H24. Mathilde Monnier la prend au mot, avec Isabel Abreu, Aïda Ben Hassine, Kaïsha Essiane, Lucia García Pulles, Mai-Júli Machado Nhapulo, Carolina Passos Sousa, Jone San Martin Astigarraga et Ophélie Ségala. Elles nous rappellent qu’en France, cent-vingt-deux femmes ont perdu la vie en 2021, sous les coups de leur conjoint, ou ex-conjoint.

Comme d’habitude, la chorégraphe, autrice d’une quarantaine de pièces, nous surprend, par ses positions en lien avec, entre autres, « l’être ensemble », le rapport à la musique, la mémoire: elle collabore avec des artistes et penseurs comme Jean-Luc Nancy,  Philippe Katerine, Christine Angot, La Ribot, Heiner Goebbels….Trente-quatre de ses créations ont été présentées au festival de Montpellier, ville où elle est accueillie en résidence à la Halle Tropisme.

Mireille Davidovici

Spectacle vu le 22 juin Théâtre de l’Agora à Montpellier.

Montpellier Danse se poursuit jusqu’au 4 juillet, 18 rue Sainte-Ursule, Montpellier (Hérault). T. : 04 67 60 83 60.
Du 20 au 23 juillet, Festival d’Avignon .

Du 30 novembre au 2 décembre, Théâtre de la Cité Internationale, Paris ( XIV ème).

Le 17 et 18 janvier, La Comédie, Clermont-Ferrand (Puys-de Dôme); Les 26 et 27 janvier, T.P.R., La Chaux-de-Fonds (Suisse).

Les 7 et 8 février, MC2, Grenoble ( Isère) ; le 22 février, Théâtre des Salins, Martigues ( Bouches-du-Rhône).

Du 20 au 23 mars, Les Subs, Maison de la Danse, Lyon.

Du 4 et 5 avril, Le Quartz, Brest.

 

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