Voyage à Zurich de Jean-Benoît Patricot, mise en scène de Franck Berthier

Voyage à Zurich de Jean-Benoît Patricot , mise en scène de Franck Berthier

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De hauts voilages blancs encadrent une chambre. Sur grand écran en fond de scène, un long couloir d’hôpital blanc, immaculé… Ainsi commence inspiré d’une histoire vraie, ce Voyage à Zurich. Le thème:  le suicide assisté d’une vieille dame qui refuse tout traitement chimique pour la prolonger et qui veut être en forme pour choisir d’aller mourir calmement et avec dignité en Suisse. Entour de sa fils, de son gendre et d’une grande amie. Bref, nous sommes priés d’assister à ce voyage, comme celui de l’actrice Maia Simon, une proche de l’auteur qui, elle aussi, il y a seize ans avait choisi d’aller en Suisse se faire euthanasier.

Une épreuve à laquelle cette vieille dame s’est préparée et relevant de l’intimité mais beaucoup plus traumatisante pour ses proches qui acceptent avec difficulté de savoir que dans quelques jours, puis dans une dizaine de minutes, elle, aussi joyeuse et calme, ne sera plus là. Une gestion du temps dans un pays célèbre pour son exactitude qui ne doit pas être facile. Le tout sous l’œil vigilant d’une caméra de la Police helvétique pour qu’il n’y ait aucun malentendu.

Et cela donne quoi ? Pas grand chose d’inoubliable. Le texte est du genre bavard et la mise en scène de Franck Berthier est assez conventionnelle et part un peu dans tous les sens. les vidéos, sauf la première avec grand couloir blanc d’hôpital, ne font pas sens comme souvent au théâtre : paysages de forêt en noir et blanc, ensembles de lignes noires et blanches laides sans intérêt Et côté scéno, il y a des meubles que l’on déplace souvent.
Et ce qui aurait pu faire une sorte de performance est ici bien longuet: la pièce dure plus d’une heure! Ce n’est sûrement pas le bon format mais on nous dira sans doute que sinon le public ne viendrait pas. Pas sûr du tout ! Ici, les acteurs font leur boulot mais il faut attendre la fin pour que naisse l’émotion.


Avec cette dernière scène très réussie où dans une clinique, Florence (Marie-Christine Barrault) assise dans un grand fauteuil de cuir attend patiemment à côté de ses proches qu’un très stylé assistant (pantalon noir et veste blanche) lui serve le verre fatal, après bu un café… Souriante et paisible, elle semble nous dire que c’est juste un mauvais moment à passer mais qu’ensuite tout ira bien pour elle comme pour eux.  Elle s’affaisse sur le côté quelques minutes après. L’assistant dit simplement après lui avoir pris  le pouls: c’est fini. Mais ils sortent de la pièce accablés, surtout son fils. Ce choix de fin de vie est aussi une épreuve douloureuse pour la famille, et l’auteur fait bien de le rappeler…
Mais bon, cette scène mise à part, ce spectacle nous a laissé sur notre faim. La présence de Marie-Christine Barrault réussit heureusement à l’éclairer.Alors à voir? A vous de juger…

Philippe du Vignal

Jusqu’au 27 juillet , Présence Pasteur,  13 Rue Pont Trouca, Avignon. T : 04 32 74 18 54

 

 

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