Portrait de l’artiste en ermite ornemental : L’Appartement à trous de Patrick Corillon

Portrait de l’artiste en ermite ornemental : L’Appartement à trous de Patrick Corillon

Un curieux titre… Mais nous dit l’artiste et conteur belge, «les ermites ornementaux ont réellement existé au XVIIIe siècle au Royaume-Uni. De riches propriétaires les invitaient à s’installer dans une grotte ou une fabrique de jardin, en échange du gîte et du couvert. Ils devaient, de leur côté, offrir des conseils ou faire acte de présence à des fins ludiques. Je trouve que se niche beaucoup d’humour dans la perception de ces êtres humains faisant office de décoration à des fins spirituelles. (…)
Dans mes histoires, je mêle toujours quelque chose de personnel qui peut être familial ou intime à ce que d’aucuns pourraient appeler la grande histoire ou le cours du temps.

© P. Corillon

© P. Corillon

Patrick Corillon, artiste reconnu (voir Le Théâtre du Blog) nous emmène avec des anecdotes personnelles dans ses rêves et a une passion pour les objets qui, chez lui, sont à égalité avec les êtres vivants. A la célèbre question de Lamartine: « Objets inanimés avec-vous donc une âme? » il répond oui, bien sûr et ce conteur exemplaire sait nous faire rêver en manipulant aussi pendant qu’il parle des séries de dessins posés sur une table et qu’il fait tourner grâce à une baguette magique aimantée. Des dessins où la ligne est primordiale et où on reconnait un chat, un arbre, etc. Il parle aussi de Pétrarque qui, il y a sept siècles, vivait à Avignon et lisait Saint-Augustin quand il marchait vers le mont Ventoux : «Les hommes vont admirer les cimes des monts, les vagues de la mer immense, les vastes cours des fleuves, le rivage de l’Océan et le mouvement des astres, et ils s’oublient eux-mêmes. » 

E tout sonne juste dans ce récit dit avec clarté, douceur et humilité par Patrick Cornillon, dans le merveilleux silence de la chapelle des Pénitents blancs. Il se sert aussi très habilement et avec  en appui du texte, de livres-cahiers qu’il tire habilement au dos d’une table. Comme il le dit, «ce sont de puissants révélateurs de fiction.»  Une première partie, à la fois d’une remarquable intelligence artisanale et d’une grande poésie, ce qui n’est pas incompatible… Un bon moment de ce festival.

 

© P. Corillon

© P. Corillon

Dans une seconde partie d’environ trente minutes, Dominique Roodthooft lit un texte (mais au micro!) et dans la pénombre, on la voit très mal. Le public a auparavant été séparé en deux groupes qui se font face. A chacun est distribué un collier avec lumières, pour regarder en même temps un beau dispositif en carton peint par des artistes iraniens et reproduit ici pour ce spectacle.  Avec un disque que l’on fait tourner selon le numéro indiqué par l’artiste.
Apparaissaient alors dans une case un nuage, un oiseau…. Mais sans doute à cause d’une diction très limite  et d’un mode d’emploi peu clair, le résultat de ces
Fantaisies était peu convaincant…

Philippe du Vignal

Spectacle présenté les 6, 7 et 8 juillet à la Chapelle des Pénitents blancs, Avignon.
Jouons avec l’ermite ornemental de Patrick Corillon, est publié aux éditions Le Corridor.

 

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