Frère(s) de Clément Marchand, mise en scène de l’auteur
Frère(s) de Clément Marchand, mise en scène de l’auteur
C’est l’histoire d’une amitié à l’épreuve du temps et de l’apprentissage professionnel dans un milieu réputé pour être dur, voire insupportable à vivre, celui de la restauration. Maxime et Emile (quinze ans) préparent un C.A.P. cuisine. Ils viennent de milieux différents : Émile, fils d’un grand chef, subira, encore plus que son ami, vexations, insultes, etc.
Mais ils deviendront vite inséparables et il faut bien que leur amitié naissante soit solide pour les aider dans l’apprentissage de ce métier où, et ils le savent bien, on ne leur fera aucun cadeau. Ils ont l’un et l’autre une telle envie d’en découdre que tout leur paraît sinon facile, du moins possible.
Mais, bien entendu, le monde des restaurants dits gastronomiques est impitoyable et d’une brutalité sans nom. Avec au menu: insultes en permanence des chefs, humiliations, fatigue intense et bas salaires. Et où on devient vite une machine à produire des repas sophistiqués. L’amitié de ce jeunes gens amoureux du foot en prendra un coup mais perdurera, malgré pour l’un d’eux, un passage par la case prison…
Ce Frères n’est sans doute pas un grand texte mais il y a, par moments, un rappel savoureux de La Cuisine d’Arnold Wesker, le célèbre dramaturge anglais ( 1932-2016). Il fut, lui, pâtissier et décrit les coulisses d’un grand restaurant. Ariane Mnouckhine en 67, à la tête du Théâtre du Soleil, monta cette remarquable pièce et le spectacle la consacra comme metteuse en scène.
Ici, la scénographie est inutilement compliquée et n’aide pas les acteurs. Malgré tout, en une heure quinze, bien dirigés par l’auteur, Jean-Baptiste Guichard et Guillaume Tagnati font le boulot avec efficacité et arrivent à faire passer le message.
Philippe du Vignal
Jusqu’au à 29 juillet, La Scala Provence., 3 rue Pourquery de Boisseron, Avignon.