Festival d’Avignon Birdy par la compagnie Hung Dance

Festival d’Avignon

Birdy par la compagnie Hung Dance

 Notre coup de cœur dans le off, avec, A Taïwan en Avignon, une belle surprise de cette troupe fondée  en 2017( hung: envol). Ses chorégraphies s’inspirent et mettent en mouvement des objets et événements du quotidien. Ici, les artistes sont parfois coiffés de grandes plumes de paon.En cinquante-cinq minutes, nous sommes emportés par cette danse où la précision du geste est d’une rare qualité. Vifs comme des félins, en groupe, en solos ou duos, les interprètes sont traversés de gestes brusques ou tendres. Et tous dignes de danser chez Crystal Pite où Hoffesh Shechter.

© Ch. Raynaud de Lage

© Terry Lin

Le chorégraphe Lai Hung-Chung veut « rassembler des danseurs et chorégraphes exceptionnels pour créer avec eux des spectacles de haute qualité qui lui permettront de s’élever plus haut encore à la poursuite de ses rêves ».  Avec des images marquantes comme cette réunion de mains à l’horizontale de tous les danseurs formant une grande aile ondulante, une image récurrente de ce spectacle
La longue plume d’un faisan comme celle portée par les danseurs dans l’opéra traditionnel taïwanais, se trouve ici sur le crâne des danseuses. Elle peut même parfois devenir un objet tranchant qui élimine un partenaire quand on le passe délicatement sur son cou.. Une frêle badine en bois permet aussi un beau jeu entre les artistes. Nous n’oublierons pas leurs regards intenses et leurs mouvements qui se cassent brutalement, comme dans les arts martiaux.

Ici, nous avons eu la même réaction d’admiration qu’Auguste Rodin voyant les danseuses accompagnant le roi du Cambodge lors d’un voyage officiel en France. Et il les dessinera. «Je suis sûr que l’observation de leurs mouvements, si neufs pour nous, introduirait dans notre statuaire, des éléments de renouveau et de vie intense. » Il faut aller voir ce spectacle.

 Jean Couturier

Jusqu’au 29 juillet, La Condition des Soies, 13 rue de la Croix, Avignon. T. : 04 90 22 48 43.


Archive pour 21 juillet, 2023

Kono atari no dokoka, conception Michikazu Matsune en dialogue avec Martine Pisani (en anglais, français, japonais et allemand)

Festival d’Avignon

Kono atari no dokoka, conception Michikazu Matsune, en dialogue avec Martine Pisani (en anglais, français, japonais et allemand)

« Quelque part par ici »  en français dit le titre japonais. Sur le plateau , un grand écran placé en oblique, une table en pin aux pieds sophistiqués. Les amis danseurs Michikazu Matsune et Théo Kooijman vont en une heure dix, raconter la carrière de Martine Pisani, ancienne chorégraphe marseillaise, et un peu de leur vie à eux. A partir d’un voyage à Kobé ( Japon) où arrivent Martine Pisani et Theo Kooijman, fatigués à cause du décalage horaire…

© Ch. Raynaud de Lage

© Ch. Raynaud de Lage

Et, si on a bien compris, ils se réveillent en Avignon pour une conversation avec le danseur et performeur Michikazu Matsune. Il  habitait Kobé et est maintenant installé en Autriche.
Sur scène Martine Pisani, chorégraphe marseillaise atteinte d’une sclérose en plaque,  reste donc assise et dit parfois quelques phrases pour préciser un détail de son parcours. Et on peut voir quelques extraits de ses chorégraphies, pas très passionnants. Il y a un beau moment où Michikazu Matsune danse avec les mêmes pas qu’elle mais sans regarder l’écran.

Une conférence-spectacle qui se voudrait être teintée d’humour où ces artistes semblent éprouver un grand plaisir à retrouver leur jeunesse en parlant de tout et de rien, avec, sur l’écran, quelques haïkus, des dates importantes pour eux et des extraits de vidéos comme la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques à Albertville en 92. Mais nous n’en verrons que les images pixels de la chorégraphie de Philippe Découflé, vu, nous dit-on, les droits d’auteur trop élevés. Mais alors quel intérêt à les montrer?
Qu’ont voulu nous dire les auteurs de ce spectacle-conférence sur lequel plane un certain malaise ? Martine Pisani devant toujours rester immobile sur sa chaise… Rendre hommage à celle qui a fait bouger les lignes à Marseille, en invitant à Objectif Danse des chorégraphes importants, entre autres Merce Cunningham? Esquisser une brève histoire de la danse contemporaine ? Mais il y a des livres pour cela, dont ceux, fondamentaux de Laurence Louppe…
Si on voulait faire un spectacle sur ce domaine, après tout, pourquoi pas?  Mais il aurait déjà fallu concevoir une dramaturgie et une mise en scène qui tiennent la route! Ce qui est loin d’être le cas ici….
« Pour moi, le défi du spectacle était que Martine soit sur scène avec nous, dit Michikazu Matsune . Je voulais vraiment qu’elle soit physiquement au plateau. C’était la condition même de ce spectacle, son retour sur scène, une célébration. (…) Nous avons réfléchi et testé plusieurs idées pour savoir comment cela allait être possible… »
Mais le tout distille un ennui pesant. Reste un mystère : qui a pu choisir une telle création pour le festival? Certains spectateurs ont réussi à s’échapper, les autres ont à peine applaudi et on les comprend...

Philippe du Vignal

Spectacle présenté du 8 au 15 juillet, cour Montfaucon, collection Lambert, Avignon.

Maison de la Culture d’Amiens ( Somme), les 9 et 10 avril.

En mai prochain: festival Tanztage, fabrik Potsdam (Allemagne) et Spring Performing Arts Festival (Pays-Bas).

 

 

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