L’Infâme de Simon Grangeat, mise en scène de Laurent Fréchuret
Festival d’Avignon
L’Infâme de Simon Grangeat, mise en scène de Laurent Fréchuret
Cela se passe en quarante-cinq minutes, soit le temps imparti entre deux cours dans un collège et joué à l’origine, dans une salle de classe, avec deux actrices. Avec une écriture au rasoir pour dire le parcours de Tana, une jeune fille qui va entrer en apprentissage de couture (Louise Bénichou). Humiliée et honteuse d’elle, elle a quitté le domicile de sa mère qu’elle ne supportait plus (on l’entendra seulement par la voix de Flore Lefebvre des Noettes. Grâce à Apolline, sa meilleure amie mais très différente d’elle (Alizée Durkheim-Marsaudon) -leurs relations sont parfois difficiles mais leur amitié reste intacte- et grâce à sa patronne qui la loge en échange d’heures supplémentaires, elle va essayer de trouver son identité.
Petit à petit, Tana progressera et se consolidera dans le silence de cet atelier de broderie. Cette courte pièce, bien écrite et remarquablement jouée (les deux ex-élèves de l’E.N.S.A.T.T. toujours très justes sont remarquables et bien dirigée par Laurent Fréchuret) est l’histoire d’une émancipation et du passage de l’adolescence, à la vie d’une jeune adulte qui réussit à se construire dans un travail professionnel auquel elle donne toute son énergie…
Un spectacle court mais où, en à peine une heure, il se dit beaucoup de choses. Un texte écrit par un auteur contemporain, ce qui n’est pas si fréquent dans le off d’Avignon, loin des logorrhées trop fréquentes des interminables solos qui fleurissent partout ici…
Philippe du Vignal
Jusqu’au 26 juillet, Artéphile, 7 rue Bourg Neuf, Avignon. 04 90 03 01 90.