Festival d’Avignon (suite) Diego d’Alexandre Cordier, sur une idée originale de Barthélémy Fortier et Hugo Randrianatoavina, mise en scène de Barthélémy Fortier

Festival d’Avignon (suite)

Diego d’Alexandre Cordier, sur une idée originale de Barthélémy Fortier et Hugo Randrianatoavina, mise en scène de Barthélémy Fortier

Accueilli dans la salle, par la vidéo du match inoubliable :  la finale de la coupe du monde de foot en 98 avec la  France contre le Brésil,  le public est d’emblée dans l’ambiance!
Dans cette pièce vont avoir lieu deux événements majeurs:
«Au moment, où il marque, à cette minute ultime, ma mère pousse le cri final, pousse pour la dernière fois, et la sage-femme me saisit à la taille, me remet à l’endroit, et m’extrait de sa chair.  Emmanuel Petit va crucifier l’équipe du Brésil! Score final : 3-0.  « Au moment même où l’équipe de France est championne du monde, le personnel de la maternité chante : On est les champions, je montre le bout de ma tête et je prends une grosse respiration avant de crier aussi. »

Le récit évoque dans un même espace-temps ces performances, l’une sportive et l’autre existentielle : la mise au monde d’un enfant ! Un seul en scène au texte, habile et profond, avec le jeu corporel magnifique d’Hugo Randrianatoavina. Nous suivons avec émotion le chemin, jusqu’à ses vingt ans, d’Hugo/Diego: un prénom donné par son père, en hommage au légendaire champion Diego Maradona.

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«C’est la vie d’un jeune homme, dit Barthélémy Fortier, sur laquelle va planer, tout au long de son existence, le spectre du foot, de son milieu social, de son enfance, de son père et de Maradona.» En d’autres mots: comment trouver son chemin, ou réaliser son destin! Ce parcours initiatique est mis en scène avec subtilité. Et ce jeune homme, né le jour de cette victoire de la France, finira par choisir l’art dramatique! 
Le foot et le théâtre: des formes de spectacle différentes mais qui rassemblent: l’une symbolique d’une société où la consommation et l’argent sont rois. Et l’autre, toujours présente depuis le V ème siècle avant J.C. en Grèce. Avec une modification profonde du sens originel du mot : sacré et celui de: héros.
Un thème évoqué avec une sensibilité d’écriture et une esthétique contemporaine. Grâce au jeu d’Hugo Randrianatoavina, le public a une perception exceptionnelle du parcours initiatique de Diego. Les auteurs de la pièce ont un regard lucide sur la société occidentale dominée par la finance, au détriment du respect de la personne humaine, de la famille et de la relation fils-père ici fan de foot et de Maradona. La pièce éveille au plus profond de nous, des sensations, interrogations et souvenirs liés à l’enfance ou à la jeunesse, que nous soyons, ou non, sportifs…

Un spectacle sans aucun cliché ni facilité, et une scénographie réduite à l’essentiel : un tapis roulant, quelques tenues pour les exercices physiques accrochées au mur, un caisson mobile suspendu ou au sol, avec spots lumineux intégrés et le film de la victoire de 98. Dans cette création, un personnage, avec ses doutes et ses espoirs, illumine la scène et touche le public. Le jeu du sport et celui du théâtre sont  traversés par une énergie incroyable et par un souffle poétique et charnel…
Dans cette modeste salle, nous vivons ce glissement d’une destinée à l’autre et s’ouvrant sur un horizon infini, toujours à reconquérir : vivre sa vie! 

Elisabeth Naud

Spectacle vu au Théâtre de la Reine Blanche, Avignon.


Archive pour 2 août, 2023

Festival d’Avignon La Belle Scène Saint-Denis. Programme : danse 2 Impromptu, VerTigem, Je badine avec l’amour

Festival d’Avignon

La Belle Scène Saint-Denis. Programme danse 2: Impromptu, VerTigem, Je badine avec l’amour

© TLA

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L’artiste ukrainienne Olga Dukhovnaya revient ici avec des variations inspirées de danses traditionnelles de son pays. Avec des gestes précis, elle frappe brutalement le sol de ses pieds et cela a une dureté que l’on voit aussi sur son visage fermé… Ces trente minutes font partie d’Hopak, une future création,  et elles reflètent, bien entendu, la violence de la guerre que vit actuellement son pays.

Même brutalité avec VerTigem, chorégraphie de Paulo Azevedo avec ses danseurs brésiliens Lucas “Zina” Nunes et Pedro-Henrique Brum. Sur un plateau sans doute trop petit, ils se défient en permanence et se jettent au sol, dans des corps-à-corps parfois violents qui font penser aux images des luttes gréco-romaines.

Enfin,  nous avons découvert trente minutes de la future pièce de Sylvain Riejou: Je badine avec l’amour (parce que tous les hommes sont si imparfaits et si affreux) . Un titre jubilatoire. « Je vais questionner la place de la danse dans les rencontres amoureuses et plus généralement, le rapport au corps dans les rencontres sensuelles. Je souhaite y exposer ma vision des choses comme homosexuel. J’ai construit ma perception de l’amour à travers des films aux relations hétérosexuelles très normées. »

Comme Dirty Dancing de Guy Ferland ( 2004) qu’il l’identifie aussi à son adolescence. Micro en main, il se confie au public… ensuite rejoint par Clémence Galliard, Émilie Cornillot et Julien Gallée-Ferré, qu’il interpelle: “Viens chercher la Pina qui est en toi”.
Avec ces interactions verbales et dansées, il dévoile un peu son autobiographie mais analyse aussi avec humour, l’évolution de la danse contemporaine. Nous avons hâte de voir ce spectacle dans sa totalité.

Jean Couturier

Spectacle vu à La Parenthèse, 18 rue des Études, Avignon, dans le cadre de la programmation de La Belle Scène Saint-Denis du Théâtre Louis Aragon, à Tremblay-en-France.

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