Festival Spot dixième édition Gloria Gloria de Marcos Caramés-Blanco, mise en scène de Sarah Caramès-Rochette
Festival Spot: dixième édition
Gloria Gloria de Marcos Caramés-Blanco, mise en scène de Sarah Caramès-Rochette
Six jeunes troupes invitées pour cette édition au Théâtre Paris-Villette. La compagnie troisbatailles ouvre le feu. Sur le plateau, dans le fond, une seconde scène avec des sortes de nuages peints, et devant, un praticable avec quelques marches où officie un bruiteur à vue. Devant une étagère, une plaque de cuisson à gaz et sur le côté, un lavabo et côté jardin, un w.c sans porte.
Gloria est une auxiliaire de vie soumise à une vieille dame dictatoriale qui marche avec un déambulateur. Elle passe l’aspirateur, toujours une cigarette au bec et appelle sans arrêt Rita, sa meilleure amie, pour tenir le coup. Elle a aussi un amoureux, José, qui est exigeant et ne fait aucun effort pour chercher du travail. Il est aussi dictatorial que la patronne de Gloria et, comme elle ne le supporte plus, elle prépare vite fait sa valise pour le quitter à jamais. Mais il revient et elle lui prépare une assiette de pâtes…qu’elle saupoudrera vite fait d’un puissant somnifère. Bingo ! Il va s’écrouler la tête dans son assiette. Sans doute mort.
L’auteur qui dit avoir voulu croiser « Akerman et Almadovar, Genet et Britney, la Divine de John Waters et la Bella du Dirty Weekend d’Henel Zahavi » retrace vingt-quatre heures de la vie de cette jeune femme qui veut se libérer de toute obligation sociale et la pièce finira sur une relation amoureuse avec une autre jeune femme dans une sorte de coque feutrée rose ressemblant à un sexe féminin. Enfin libérée de tout lien qui l’empêcherait de vivre…
Il y a aussi une drag-queen, des airs de Patty Smith, et bien conventionnels, des jets de fumigène qui n’ont rien à faire là. Mais cette dramaturgie, très influencée par des scénarios de cinéma avec de courtes scène, ne fonctionne pas. La faute surtout à un texte assez prétentieux et qui voudrait être une sorte de rituel mais qui, après les dix première minutes, part dans tous les sens ! Non, il n’est ni «drôle et touchant» selon la note d’intention et distille un ennui de premier ordre.
Et ce qui aurait pu être un sketch d’une trentaine de minutes sur l’histoire d’une émancipation féminine où l’héroïne dévaste tout, ne tient pas la route sur presque deux heures…
Sarah Delaby-Rochette a conçu une mise en scène précise et d’une grande rigueur, mais, comme elle le reconnaît, «s’attaquer à une pièce de Marcos, c’est être au pied d’une montagne avec seulement ses mains et sueur pour la gravir. » Comme elle dit, cela a peut-être été une «réjouissance» pour elle, mais ne l’est pas vraiment pour les spectateurs… qui ne sont pas les copains des acteurs! Refrain connu…
Nous aimerions revoir dans un texte plus convaincant ces jeunes comédiens. Lucas Faulong, Katell Jan, Benoît Moreira da Silva et surtout la remarquable Gaïa Oliarj-Inès font le maximum pour donner vie au texte de Marcos Carames-Blanco. Mention spéciale à cette jeune actrice en permanence sur la scène. Très investie, elle a une redoutable énergie et grâce à elle, ce spectacle arrive à tenir…
Philippe du Vignal
Spectacle vu le 12 septembre au Théâtre Paris-Villette, jusqu’au 13 septembre, 211 avenue Jean Jaurès, Paris (XIXème). T. : 01 40 03 74 20.
Du 15 au 16 septembre, La Mécanique des émotions Eugénie Ravon/ Kevin Keiss; du 18 au 19 septembre La Freak, journal d’une femme vaudou Sabine Pakora ; du 21 au 22 septembre Le Sommeil d’Adam Ido Shaked, Lauren Houda Hussein ; Du 25 au 26 septembre : MER Tamara Al Saadi. Du 28 au 29 septembre : Dernier amour Hugues Jourdain.