Zoé [et maintenant les vivants), texte et mise en scène de Théo Askolovitch

Zoé ( Et maintenant les vivants), texte et mise en scène de Théo Askolovitch

Après 66 jours, un monologue sur le combat d’un jeune homme face au cancer qui avait aussi été créé à Théâtre Ouvert, le jeune auteur-metteur en scène parle du deuil, et de la relation très forte entre les vivants et les morts, un thème déjà cher à Anton Tchekhov : «Les vivants ferments les yeux des morts mais les mortsouvrent les yeux de vivants.  »
Ici cela se passe dans une famille juive très attachée aux valeurs religieuses. La mère est morte presque subitement, alors que sa fille Nola qui venait d’avoir son bac était en vacances dans le Sud de la France.
Dix ans après la perte de Zoé, son mari souvient de sa rencontre aux Halles à Paris avec celle qui sera le grand amour de sa vie. Nola et son frère Sacha se souviennent eux aussi des moments de bonheur que leur offrit leur mère si chérie.

 

© Ch. Raynaud de Lage

© Ch. Raynaud de Lage


Ils racontent l’enterrement et les rites de la religion juive après le décès, avec cette shiva contraignante pendant sept jours avec des
obligations très strictes : après un œuf mangé ensemble en présence du rabbin, interdiction de travailler, de se laver, sortir ou avoir des rapports sexuels et des distractions comme regarder la télévision ou écouter la radio. Par respect pour l’être disparu

Sacha a des images qui lui reviennent « comme celle du rabbin au début qui nous a fait manger l’œuf. Il se rappelle d’un moment où ta pote m’avait fait faire des cookies, je me souviens d’un moment où j’ai pris une douche et c’était la première depuis quinze jours. » Nola : Quinze jours ! Mais Sacha, ça dure sept jours la Shiva. (…) Moi je me rappelle de ce que le Rabbin nous avait dit « Je suis là pour vous mais malheureusement, je dois partir bientôt parce que j’enchaîne avec un mariage puis un autre enterrement en fin de journée. »
Puis après le récit de ces moments de vie la pièce bascule… Le père déjà âgé avoue qu’il vit avec une jeune femme et qu’ils ont
eu un enfant. » J’ai rencontré Lucie trois mois après la mort de Zoé. Elle  a été pour moi comme une espèce de bouffée d’oxygène après une apnée beaucoup trop longue. Je n’avais pas le choix. Il fallait vivre et c’était mon moyen de survivre.
Je partais le soir, quand les enfants dormaient, je pleurais sur la route, la rejoignait dans son petit appartement, celui d’une jeune femme. Elle m’attendait dans son lit, je m’accrochais à elle. Puis avant qu’il soit trop tard, je repartais là où on avait besoin de moi,là où j’avais trahi.
Les liens entre ce père et ses enfants restent très forts mais le temps a passé. Lui est arrivé à se réparer et deux nouveaux individus sont arrivés dans la famille.
Le texte sonne très juste et Théo Askolovitch (Sacha) comme Marilou Assiloux (Nola) sont tout à fait crédibles. Serge Avédikian
qu’on avait pu voir dans L’Envol des cigognes et Le Dernier Jour du jeûne de Simon Abkarian, est moins convaincant dans le rôle de ce père paumé, sauf dans un petit moment dansé tout à fait remarquable.

Le spectacle a un bon rythme malgré quelques longueurs mais souffre d’une dramaturgie balbutiante avec, des facilités  comme entre autres, du théâtre dans le théâtre quand  Sacha redevenu à nouveau le metteur en scène Théo Askolovitch descend dans la salle pour diriger ses acteurs! Et même si nous avons échappé aux fumigènes, la mise en scène est une peu trop souvent conventionnelle: plateau blanc très éclairé, acteurs assis face public sur des chaises pliantes façon Stanislas Nordey, sable qui s’écoule sous un pinceau lumineux, portants chargés de costumes sur les côtés du plateau. Des images vues un peu partout. Quant aux micros H.F., une fois de plus, ils ne servent rigoureusement à rien dans cette petite salle et desservent ce texte bien écrit sur le thème de la catharsis et de la réparation et qui ne peut laisser indifférent et il faudra absolument suivre ce jeune auteur.

Philippe du Vignal

Jusqu’au 21 octobre, Théâtre Ouvert, 159 avenue Gambetta, Paris ( XX ème). T. : 01 42 55 55 50.

Le texte est publié aux éditions Esse que. 


Archive pour 6 octobre, 2023

Zoé [et maintenant les vivants), texte et mise en scène de Théo Askolovitch

Zoé ( Et maintenant les vivants), texte et mise en scène de Théo Askolovitch

Après 66 jours, un monologue sur le combat d’un jeune homme face au cancer qui avait aussi été créé à Théâtre Ouvert, le jeune auteur-metteur en scène parle du deuil, et de la relation très forte entre les vivants et les morts, un thème déjà cher à Anton Tchekhov : «Les vivants ferments les yeux des morts mais les mortsouvrent les yeux de vivants.  »
Ici cela se passe dans une famille juive très attachée aux valeurs religieuses. La mère est morte presque subitement, alors que sa fille Nola qui venait d’avoir son bac était en vacances dans le Sud de la France.
Dix ans après la perte de Zoé, son mari souvient de sa rencontre aux Halles à Paris avec celle qui sera le grand amour de sa vie. Nola et son frère Sacha se souviennent eux aussi des moments de bonheur que leur offrit leur mère si chérie.

 

© Ch. Raynaud de Lage

© Ch. Raynaud de Lage


Ils racontent l’enterrement et les rites de la religion juive après le décès, avec cette shiva contraignante pendant sept jours avec des
obligations très strictes : après un œuf mangé ensemble en présence du rabbin, interdiction de travailler, de se laver, sortir ou avoir des rapports sexuels et des distractions comme regarder la télévision ou écouter la radio. Par respect pour l’être disparu

Sacha a des images qui lui reviennent « comme celle du rabbin au début qui nous a fait manger l’œuf. Il se rappelle d’un moment où ta pote m’avait fait faire des cookies, je me souviens d’un moment où j’ai pris une douche et c’était la première depuis quinze jours. » Nola : Quinze jours ! Mais Sacha, ça dure sept jours la Shiva. (…) Moi je me rappelle de ce que le Rabbin nous avait dit « Je suis là pour vous mais malheureusement, je dois partir bientôt parce que j’enchaîne avec un mariage puis un autre enterrement en fin de journée. »
Puis après le récit de ces moments de vie la pièce bascule… Le père déjà âgé avoue qu’il vit avec une jeune femme et qu’ils ont
eu un enfant. » J’ai rencontré Lucie trois mois après la mort de Zoé. Elle  a été pour moi comme une espèce de bouffée d’oxygène après une apnée beaucoup trop longue. Je n’avais pas le choix. Il fallait vivre et c’était mon moyen de survivre.
Je partais le soir, quand les enfants dormaient, je pleurais sur la route, la rejoignait dans son petit appartement, celui d’une jeune femme. Elle m’attendait dans son lit, je m’accrochais à elle. Puis avant qu’il soit trop tard, je repartais là où on avait besoin de moi,là où j’avais trahi.
Les liens entre ce père et ses enfants restent très forts mais le temps a passé. Lui est arrivé à se réparer et deux nouveaux individus sont arrivés dans la famille.
Le texte sonne très juste et Théo Askolovitch (Sacha) comme Marilou Assiloux (Nola) sont tout à fait crédibles. Serge Avédikian
qu’on avait pu voir dans L’Envol des cigognes et Le Dernier Jour du jeûne de Simon Abkarian, est moins convaincant dans le rôle de ce père paumé, sauf dans un petit moment dansé tout à fait remarquable.

Le spectacle a un bon rythme malgré quelques longueurs mais souffre d’une dramaturgie balbutiante avec, des facilités  comme entre autres, du théâtre dans le théâtre quand  Sacha redevenu à nouveau le metteur en scène Théo Askolovitch descend dans la salle pour diriger ses acteurs! Et même si nous avons échappé aux fumigènes, la mise en scène est une peu trop souvent conventionnelle: plateau blanc très éclairé, acteurs assis face public sur des chaises pliantes façon Stanislas Nordey, sable qui s’écoule sous un pinceau lumineux, portants chargés de costumes sur les côtés du plateau. Des images vues un peu partout. Quant aux micros H.F., une fois de plus, ils ne servent rigoureusement à rien dans cette petite salle et desservent ce texte bien écrit sur le thème de la catharsis et de la réparation et qui ne peut laisser indifférent et il faudra absolument suivre ce jeune auteur.

Philippe du Vignal

Jusqu’au 21 octobre, Théâtre Ouvert, 159 avenue Gambetta, Paris ( XX ème). T. : 01 42 55 55 50.

Le texte est publié aux éditions Esse que. 

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