Quand je serai grand, je serai Nana Mouskouri de David Lelait-Helo, traduction d’Aggeliki Vouloumanou, mise en scène d’Elissaios Vlachos

Quand je serai grand, je serai Nana Mouskouri de David Lelait-Helo, traduction d’Aggeliki Vouloumanou, mise en scène d’Elissaios Vlachos 

Après avoir obtenu un doctorat en littérature et civilisation hispaniques à l’Université de Montpellier, cet écrivain de cinquante-et-un ans enseigne l’espagnol. Il se consacre en particulier dans ses livres à des personnalités féminines comme Eva Peron, Maria Callas, Barbara, Dalida…
Parus en 2016, ce roman d’initiation et d’apprentissage est aussi une auto-fiction. Milou, un adolescent dont l’auteur se dit très proche, devient un grand admirateur de Nana Mouskouri, chanteuse grecque de réputation internationale devenue eurodéputée.

© Ana-Athina Liaskou

© Ana-Athina Liaskou

Solitaire et rêveur, Milou touché par sa voix, s’éclaire soudain, désire l’imiter, s’habiller et s’exprimer comme elle. Il prend alors la décision de sa vie: il sera Nana Mouskouri. Même si il n’est pas grec, s’il n’a pas de longs cheveux noirs, s’il ne chante pas, s’il ne porte pas de lunettes. Et pire, s’il est un garçon !  David Lelait-Helo raconte les étapes par lesquelles passe un adolescent qui découvre son identité, en évoquant largement le pouvoir des rêves. Milou réalise finalement que son vrai but n’est pas de devenir la Mouskouri mais d’accepter sa nature et de s’ouvrir aux autres sans avoir peur. À travers son déguisement, il tracera son chemin vers le bonheur. 

Le spectacle  est touchant, ludique, plein de trouvailles originales qui renforcent les points forts du texte, tout en accentuant les non-dits refoulés du personnage. Le metteur en scène révèle l’admiration,  l’enthousiasme, la naïveté, la passion mais aussi l’angoisse, la rêverie et toute la soif qu’a Milou de découvrir le monde.
Elissaios Vlachos souligne ici avec discrétion le sentiment d’être différent des autres et son acceptation sereine. Grâce également aux décors et costumes de Sémiramis Moshovaki, à la musique de Nikos Kollaros et aux lumières de Yorgos Ayiannitis. 

De ce roman, Virginie Lemoine avait fait une adaptation avec Didier Constant au off d’Avignon 2019.  David Lelait-Helos serait sans doute très heureux de voir jouer Manos Karatzoyannis dans cette autre adaptation de Quand je serai grand, je serai Nana Mouskouri . Une interprétation exceptionnelle de Milou !
L’acteur bouleverse les stéréotypes de la masculinité et de la féminité qui peuvent cohabiter sous un seul corps.. Il sait aussi recréer dans un méta-texte, l’itinéraire de l’adolescence, à l’âge adulte, avec une riche palette d’émotions.  La sincérité de Manos Karatzoyannis,  sa gestuelle et son regard sensibles bafouent l’homophobie et touchent profondément le public. Un spectacle à ne pas manquer!   

 Nektarios-Georgios Konstantinidis 

Théâtre Stathmos, 55 rue Victor Hugo, Athènes. T. : 00302105230267 

https://www.youtube.com/watch?v=pg522nnkHR4 

 


Archive pour 16 octobre, 2023

Les quarante ans de la compagnie Generik Vapeur, à Marseille

Les quarante ans de la compagnie Générik Vapeur à Marseille

© Guillaume Castelot

© Guillaume Castelot

C’était une évidence. Je savais que je devais y aller mais je ne ne savais pas vraiment pourquoi. Cela s’est passé  à la Cité des Arts de la Rue dans les quartiers Nord.
A peine arrivé, je vois qu’ils sont tous là, ceux de mon époque… Tous bien érodés, bien ravinés par leur vie intense.

Philippe Foulquié, un de nos anciens administrateurs de notre Théâtre de l’Unité et le  fondateur de la Friche de la Belle de Mai à Marseille me dit : « Si on n’avait pas voulu être malade, il fallait mourir plus jeune. « Nous formons un petit cercle. Tous cancéreux. Celui qui manque: Michel Crespin  mort en 2014. Il avait fondé  le Centre national de création des arts de la rue à Marseille en 82, puis le festival d’Aurillac en 86 qu’il a dirigé jusqu’en 93 et il a été l’initiateur de la Cité des Arts de la rue à Marseille et de la FAI-AR. (Formation Avancée des Arts de la Rue).

©x

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Et c’est à son opiniâtreté de fils de résistant fusillé que nous devons tout cela. Ici, nous sommes au moins 3.000. Pas que des anciens. J’ai l’impression que nous sommes 10.000, 20.000, 100.000 !

Quelqu’un me glisse à l’oreille : « C’est vous aussi tout cela, vous avez engendré ce mouvement des Arts de la rue, vous avez quitté le confort des théâtres étriqués pour le grand air et la place publique, vous avez renoué avec les racines dionysiaques du théâtre et plus de 10.000 artistes vous ont suivi, telle est l’incontournable vérité. »

Que répondre ? Oui, peut-être! Mais nous n’étions pas seuls et, à l’époque, notre souci n’était pas tant de sortir le théâtre dans la rue, que d’attirer un nouveau public dans les théâtres. Incroyable, ce mouvement des Arts de la rue: une admirable solidarité, un élan, une passion.  Pas d’ego, pas de carrière, pas de cérémonie des Molières mais d’innombrables tournées dans le monde entier. C’est certain et c’est un oracle ce que je dis : nous ferons partie de l’Histoire du théâtre de la fin du vingtième siècle. Je suis à ma place, je me sens bien et sais pourquoi je suis venu.
Jacques Livchine, co-directeur avec Hervée de Lafond, du Théâtre de l’Unité. 

Les quarante ans de la compagnie Générik Vapeur ont été célébrés le 13 septembre à Marseille.

Les quarante ans de la compagnie Générik Vapeur à Marseille de Bertrand Dicale et Michel Peraldi, est paru aux éditions Deuxième Epoque. 21 €.
 

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