Les quarante ans de la compagnie Generik Vapeur, à Marseille
Les quarante ans de la compagnie Générik Vapeur à Marseille
C’était une évidence. Je savais que je devais y aller mais je ne ne savais pas vraiment pourquoi. Cela s’est passé à la Cité des Arts de la Rue dans les quartiers Nord.
A peine arrivé, je vois qu’ils sont tous là, ceux de mon époque… Tous bien érodés, bien ravinés par leur vie intense.
Philippe Foulquié, un de nos anciens administrateurs de notre Théâtre de l’Unité et le fondateur de la Friche de la Belle de Mai à Marseille me dit : « Si on n’avait pas voulu être malade, il fallait mourir plus jeune. « Nous formons un petit cercle. Tous cancéreux. Celui qui manque: Michel Crespin mort en 2014. Il avait fondé le Centre national de création des arts de la rue à Marseille en 82, puis le festival d’Aurillac en 86 qu’il a dirigé jusqu’en 93 et il a été l’initiateur de la Cité des Arts de la rue à Marseille et de la FAI-AR. (Formation Avancée des Arts de la Rue).
Et c’est à son opiniâtreté de fils de résistant fusillé que nous devons tout cela. Ici, nous sommes au moins 3.000. Pas que des anciens. J’ai l’impression que nous sommes 10.000, 20.000, 100.000 !
Quelqu’un me glisse à l’oreille : « C’est vous aussi tout cela, vous avez engendré ce mouvement des Arts de la rue, vous avez quitté le confort des théâtres étriqués pour le grand air et la place publique, vous avez renoué avec les racines dionysiaques du théâtre et plus de 10.000 artistes vous ont suivi, telle est l’incontournable vérité. »