Carmen. de François Gremaud d’après le livret d’Henri Meilhac et Ludovic Halévy, musique de Luca Antignani d’après Georges Bizet

© Dorothée  Thébert-Filiger

© Dorothée Thébert-Filiger

Carmen. de François Gremaud d’après le livret d’Henri Meilhac et Ludovic Halévy, musique de Luca Antignani d’après Georges Bizet

Après Phèdre! pour le théâtre et Giselle pour la danse (voir Le Théâtre du Blog) , le metteur en scène suisse aborde avec gourmandise et dans le même esprit de mise en abyme, cette figure mythique de l’opéra.

Ce Carmen. a en commun avec les deux autres œuvres du triptyque : avoir un prénom féminin et une héroïne qui meurt sur scène  mais aussi être un chefs-d’œuvre de son genre. Et elle sont toutes une déclaration d’amour à une interprète: Georges Bizet a composé Carmen pour Célestine Galli-Marié, Jean Racine a écrit Phèdre pour  Mademoiselle de Champmeslé et Théophile Gautier a imaginé Giselle pour Carlotta Grisi, l’amour de sa vie…

Carmen. avec un point final. « Ce signe de ponctuation, dit le metteur en scène, est provocant, comme le furent l’héroïne et l’œuvre en leur temps. »

La pièce de François Gremaud est une manière d’opéra-comique contemporain interprété par Rosemary Standley, comédienne-chanteuse et  membre, entre autres, du groupe Moriarty.

Rayonnante de malice, elle se présente et raconte la genèse du Carmen de Georges Bizet, adapté pour l’Opéra-Comique à partir de la nouvelle de Prosper Mérimée, par deux librettistes en vogue travaillant avec Offenbach.  Cette œuvre détonait a priori dans ce théâtre, «celui des familles et des entrevues de mariage», selon Adolphe de Leuven, son directeur, qui avait passé commande à Georges Bizet d’une «chose gaie ».

  »La scène est sur une scène, est-il précisé dans le livret, offert après le spectacle. Deux chaises pour seul décor et Rosemary Standley, accompagnée par un orchestre féminin, décrit la soirée de première de Carmen, le 3 mars 1875 : «On reconnaît ici Offenbach, Massenet, là, Gounod, ou encore Dumas fils… Ah ! Je vois qu’Alphonse Daudet n’est pas encore assis….»

Le public s’amuse, apprend beaucoup et révise aussi l’intrigue de cette histoire d’amour et de mort: à Séville, Carmen, une jeune bohémienne rebelle et séductrice, tombe amoureuse du brigadier don José qui a été chargé de l’emmener en prison après une bagarre à la fabrique de cigarettes où elle travaille. Par amour, il va la laisser s’échapper, déserter et il rejoindra avec elle les contrebandiers. Mais Carmen l’abandonne pour le brillant toréador Escamillo. Don José, fou de désespoir et de jalousie, la tuera d’un coup de poignard.

 Rosemary Standley évoque les décors hispanisants à la création, les effets de mise en scène, et surtout interprète les scènes-clés et les tubes de Carmen. Elle prête sa voix  à  l’héroïne (mezzo-soprano), Don José (ténor), Micaëla (soprano), Escamillo (baryton). Elle nous guide à travers les quatre actes, commente parfois les répliques, le caractère des personnages ou la nature de la musique. On rit beaucoup au duo Don José/Micaëla, jeune fille pure. C’est en fait un  personnage ajouté par les librettistes, en contrepoint de la sensualité scandaleuse de Carmen. Autre moment comique : une altercation vocale entre Escamillo et Don José.

 La comédienne souligne les nuances apportées par Bizet à sa composition et donne des précisions historiques notamment sur la fameuse habanera: L’Amour est un enfant rebelle. Les paroles initiales d’Henri Meilhac et Ludovic Halévy ne plaisaient pas à Célestine Galli-Marié : le compositeur les remania et emprunta la musique à El Arriglito, du compositeur basque Sebastian Iradier,  auteur par ailleurs de la célèbre Paloma. »Mais oui le gros succès de Mireille Mathieu! » précise la comédienne

Six musiciennes (en alternance) Laurène Dif, Christel Sautaux (accordéon); Tjasha Gafner, Célia Perrard( harpe) : Héléna Macherel, Irene Poma (flûte) : Sandra Borges Ariosa, Anastasia Lindeberg (violon), Bera Romairone, Sara Zazo Romero, (saxophone) sont les complices de l’actrice-chanteuse.
Les arrangements vigoureux de Luca Antignani vont à l’essentiel de la partition de Georges Bizet mais sans la simplifier. C’est aussi un hommage au maître qui ne put jamais connaître le succès mondial de son opéra : il mourut d’un infarctus à trente-six ans, trois mois jour pour jour après la première qui avait été chahutée par le public et esquintée par les critiques !

On comprend pourquoi, à sa création, la pièce fit scandale quand on entend Carmen chanter son hymne à la liberté, juste avant que le rideau ne tombe au troisième acte: « Quand tu verras, là-bas/ Comme c’est beau la vie errante/ Pour pays l’univers/ Et pour loi sa volonté/ Et… surtout la chose enivrante/ La liberté ! La liberté ! ». Elle dira aussi défiant la mort au quatrième acte: « Jamais Carmen ne cédera/ Libre elle est née, libre, elle mourra ».

Le spectacle, longuement acclamé par le public, sonne comme un coup de poing. François Gremaud remet l’œuvre au goût du jour et nous fait sentir la modernité de l’héroïne et de la musique. Il s’amuse aussi des coquetteries un peu désuètes du livret.
Une nouvelle réussite de la compagnie suisse 2b .

Mireille Davidovici

Spectacle vu le 3 octobre, Théâtre 91, 3 place du 11 novembre, Malakoff (Hauts-de Seine).

Du 18 au 22 octobre, Théâtre de la Ville-Théâtre des Abbesses, 31 rue des Abbesses (Paris (XVllI ème) .

Les 16 et 17 novembre, Espace 1789, Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis); le 28 novembre, Théâtre de Grasse (Alpes-Maritimes); le 29 novembre, Théâtre d’Arles (Bouches-du-Rhône); le 30 novembre, La Garance, Cavaillon (Vaucluse).

Du 19 au 23 décembre, Théâtre des Célestins, Lyon.

Le12 mars, Théâtre de Compiègne (Oise) ; le 14 mars, Le Bateau Feu, Dunkerque (Nord) ; 26 mars,Le Reflet-Théâtre, Vevey (Suisse) ; le 29 mars, Bonlieu-Scène nationale d’Annecy (Haute-Savoie).

Du 9 au 13 avril,Théâtre National Wallonie-Bruxelles, Bruxelles (Belgique) ; du 23 au 27 avril, Théâtre de la Cité, Toulouse (Haute-Garonne).


Archive pour octobre, 2023

Et si c’étaient eux? texte et mise en scène de Christophe Montenez et Jules Sagot

Et si c’étaient eux? texte et mise en scène de Christophe Montenez et Jules Sagot

Un voyage troublant vers le vieillissement inéluctable de notre corps et de notre esprit. «Cette pièce est née, dit Christophe Montenez, de nos échanges sur le théâtre mais aussi du fait que nous avons tous les deux récemment perdu nos grands-pères et avons donc été en prise avec l’accompagnement de la fin de vie.
D’où notre envie de nous lancer dans une comédie sur un E.P.H.AD. Puis nous avons découvert le film de Julien Duvivier La Fin du jour, inspiré par la vie à la maison de Pont-aux-Dames (Seine-et-Marne) fondé en 1902 par l’acteur Coquelin aîné pour les artistes à la retraite. Nous nous sommes intéressés à l’histoire de ce lieu, notre désir de comédie se mâtinant de réflexions sur l’art et le patrimoine.»

Coquelin aîné (1841-1919), acteur mythique, avait créé le rôle de Cyrano de Bergerac au théâtre de la Porte-Saint-Martin dont il était le directeur. Sociétaire de la Comédie-Française pendant vingt-cinq ans, il avait vu que la plupart des comédiens finissaient leur vie dans la misère et avait fait construire cette maison de retraite pour les artistes à Couilly-Pont-aux-Dames (Seine-et-Marne). Elle s’est aussi progressivement ouverte aussi aux habitants de la vallée du Grand-Morin…

©x

©x

Bien avant, comme les auteurs de la pièce d’avoir découvert de La Fin du jour, cet E.H.P.A.D. nous fascinait. Il comporte un musée du théâtre avec costumes de scène tableaux, et objets personnels laissés par les acteurs qui ont séjourné là.
Trois corps de bâtiment, un hôtel particulier, des dépendances et un immense parc ont accueilli pendant un siècle et continuent à accueillir des personnes âgées affiliées à la Mutuelle des artistes mais pas seulement. Sans subvention de l’État, cette Maison, propriété du groupe M.N.A. Taylor, est financée par les cotisations des artistes mais aussi par des dons et legs.
Le baron Isidore Taylor et Coquelin aîné créèrent le fameux Sabot de Noël: une quête dans les théâtres privés au profit de la mutuelle des artistes… La maison a accueilli entre autres, le chanteur Graeme Allwright, Génica Athanasiou l’amie d’Antonin Artaud, l’actrice Edwige Feuillère…

Et si c’étaient eux? est le titre d’une émission de télé-réalité où les animateurs viennent au secours de cette fameuse maison, en la mettant en concurrence avec la maison de retraite pour les comédiens du théâtre privé et celle… du fameux Théâtre du Soleil à la Cartoucherie de Vincennes.

© Vincent Pontet

© Vincent Pontet


Les acteurs de la Comédie-Français jouent leur personnage mais en se projetant au quatrième âge. Alain Lenglet, Florence Viala, Julie Sicard, Sébastien Pouderoux, Clément Bresson et Dominique Parent, maquillés de façon exceptionnelle par Cécile Kretschmar, sont tous d’une grande vérité et réalisent une véritable performance devant les caméras. Laurent Stocker incarne un présentateur de télévision égocentrique et Elisa Alloula, une régisseuse, et une chauffeuse de salle.

Le public applaudit à ce jeu de massacre cruel avec quelques scènes d’anthologie. Comme celle où Clément Bresson joue la dernière tirade de Cyrano, ou quand il craque, tel Antonin Artaud dans ce même Vieux-Colombier en 47: « Je ne suis pas un serviteur du théâtre, je déteste le théâtre, je voulais juste que vous m’aimiez! »
Julie Sicard se lance, elle, dans une critique virulente des profits des actuels E.H.P.A.D. à but lucratif qu’a récemment dénoncés Victor Castanet dans son livre Les Fossoyeurs. Les retraités, on le sait bien, à moins d’avoir des moyens financiers importants, sont les laissés pour compte de notre société censée être démocratique mais qui spécule sans retenue sur la vieillesse.
Christophe Montenez et Jules Sagot dénoncent tout cela et, à la fin, adressent une formidable déclaration d’amour aux acteurs et à l’art du théâtre: «Je t’aime mon comédien, je t’aime ma comédienne.»
Allez absolument voir cette pièce.

 Jean Couturier

 Jusqu’au 5 novembre, Comédie-Française,Théâtre du Vieux-Colombier, 21 rue du Vieux-Colombier, Paris (VI ème). T. : 01 44 58 15 15.

Reflections, chorégraphie d’Adi Boutrous

Reflections,chorégraphie d’Adi Boutrous

??? ?????? ?????????

© Efrat Mazor

Remarqué dans le duo qu’il dansait avec Hillel Kogan, We love Arabs (2013) l’artiste israélien qui appartient à la minorité arabe de son pays, a, depuis sa première création, What Really Makes Me Mad (Premier prix au Shades in Dance 2013), signé plusieurs pièces, dont dernièrement, Submission (2018) et One MoreThing (2020), programmés au Théâtre des Abbesses : deux duos en miroir, l’un masculin, l’autre féminin, formant un ensemble organique autour des identités du genre et des rites de passage, souvent en rapport avec sa terre natale.

Avec toujours la même physicalité, héritée de l’acrobatie et de la break dance qu’il a pratiquées, Adi Boutrous place Reflections sous les auspices de l’art pictural et aux racines du christianisme, sa religion: «J’entame ce voyage par la peinture de la Renaissance avec son esthétique et ses symboles qui nous parlent beaucoup du cycle de la vie et de la mort .»

Avec lenteur, les artistes composent des images qui s’inscrivent souvent dans la répétition, comme au premier tableau : sur un châssis de bois -lit ou cercueil- gît un danseur immobile. Puis vient un deuxième, nu qui l’en chasse et s’y recroqueville… La scène se reproduit jusqu’au moment où trois autres interprètes les rejoignent. Les figures se complexifient et naissent alors d’étonnantes combinatoires et d’étranges portés.

 On reconnaît dans ces postures ici des piétas, descentes de croix, crucifixions, scènes bibliques, et sans qu’on puisse nommer telle ou telle peinture, affleurent des réminiscences comme Le Retour du fils prodigue de Rembrandt, Scène du déluge de Girodet, L’Annonciation de Fra Angelico ou La Piétà de Michel-Ange s’infiltrent  discrètement dans des  corps à corps discrets mais très charnels, à deux, trois, quatre ou cinq dont lui-même. Les deux femmes sont en longue robe de velours aux couleurs sourdes et les trois hommes en pantalon noir et chemise blanche.

Une longue étoffe brune devient traîne, linceul, draperie couvrant la nudité d’un corps. « Et, dit cet artiste, je signe ma première scénographie, un tissu en fond de scène symbolisant la toile du peintre. » A la fin, arraché comme pour effacer ces images évanescentes du passé, ce tissu laissera place au mur nu du théâtre. Faut-il y voir un retour au réel ?

Souvent deux femmes et deux hommes s’accouplent en des étreintes mouvantes sous le regard d’un cinquième… Au fil de la chorégraphie, les artistes s’agglutinent et ne forment bientôt qu’un seul corps qui se disloque et se réagrège en bizarres contorsions de bras, torses et jambes. Là, surgit une danseuse portée très haut, évoquant la Vénus aux cheveux en cascade de Botticelli; ici un corps nu dans un linceul est traîné sur le châssis en bois… Et une mêlée ininterrompue, grouillante de vitalité et en perpétuelle métamorphose, clôt la pièce.

Une grande sensualité émane de cette lente procession silencieuse, parfois soutenue par des musiques baroques ou traditionnelles. On pense aux icônes vivantes du cinéma d’Andrei Tarkovsky, animées de ferveur populaire.

Ido Barak, Neshama Bazer, Adi Boutrous, Stav Struz Boutrous et Uri Dicker avec une grande douceur adoptent une gestuelle acrobatique et solennelle composant un mystérieux cérémonial où la vie côtoie la mort. De cette pièce, créée cette année à la Biennale de Lyon, se dégage une spiritualité ancrée dans la matérialité des corps dansants. Reflections est la treizième pièce d’Adi Boutrous, un artiste à suivre…

 Mireille Davidovici

 Spectacle vu le 27 septembre, au Théâtre des Abbesses-Théâtre de la Ville, rue des Abbesses, Paris (XVIII ème).

Le 3 octobre, Espace 1989, Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis). Les 6 et 7 octobre, Fabrik Postdam, Postdam (Allemagne).

Théâtre nô et kyõgen

Théâtre nô et kyõgen

Sur la scène d’un authentique théâtre nô, transporté depuis le Japon dans la salle des concerts de la Cité de la Musique à Paris, un programme typique : une farce (kyõgen) et un drame (nô), précédés d’une invocation aux Dieux a cappella, dite kami-Uta.
Le nô et sa parodie survivent depuis le XlV ème siècle, comme sortis d’un musée avec des costumes amples et chamarrés, répertoire codifié et gestes rituels.Le kami-uta, chœur de voix gutturales semblant venir de la nuit des temps nous projette dans un climat onirique. Avec onomatopées et paroles répétitives et poétiques: « Pour mille générations, que ce règne soit assuré. (…) Puissions-nous atteindre l’âge légendaire de la grue et de la tortue. (…) La grue millénaire chante l’hymne des mille ans. (…) La tortue de l’étang dix fois millénaire porte sur sa carapace le ciel et la terre.»
Les sons s’étirent indéfiniment entre solos et répons. Nous sommes sur un autre planète, prêts à entrer dans ces deux pièces…

UnknownShimizu

Cette bouffonnerie parodie gestes et diction du nô et pourrait se résumer par : à malin, malin et demi. Un valet,Taro Kaja, renâcle à aller chercher de l’eau à la fontaine pour la cérémonie du thé : c’est la mode et, à son maître veut en organiser une, il raconte que la source est hantée par un démon. Craignant pour son précieux baquet que, selon Taro Kaja, le monstre aurait déchiqueté, le maître va à la source et le rencontre, affublé d’un masque effrayant avec une voix d’outre-tombe. Mais il finit par déjouer la fourberie…
Archétype du valet rusé, ce Scapin japonais est incarné par Man Nomura. Né en 1930 et issu d’une longue lignée d’acteurs kyõgen, il a été déclaré « trésor national vivant ». Ancré au sol, il installe avec des gestes lents, une connivence: son personnage est d’une bonhommie populaire qui rappelle ceux de la commedia dell’arte ou de Plaute.
Pour perpétuer cet art toujours vivace au Japon, son fils Manzo Nomura incarne ici le maître avec élégance.

Funa-Benkei de Kanze Kajiro Nobomisu

Dans un tout autre registre, Yoshitsune est un héros légendaire de l’histoire médiévale au pays des guerriers nippons du XII ème siècle. Il a vaincu les Taira en 1185 et a fait l’objet de nombreux nôs et kabuki. Mais aussi d’un film d’Akira Kurosawa, Les Hommes qui marchèrent sur la queue du tigre.
L’auteur de Funa Benkei (1435-1516) met en scène un conseiller qui incite son maître à fuir le courroux d’un demi-frère jaloux. Il le persuade aussi de renvoyer sa maîtresse Shizuka à la Capitale pour lui éviter les périls de la traversée. Dans une longue scène d’adieux, Shizuka, jouée par un acteur au masque blanc, se lamente et danse avec lenteur, accompagnée par l’orchestre et le chœur. Les hommes embarquent enfin…
Au rythme des tambours, un habile batelier mène avec une perche une barque (figurée ici par une découpe en bois posée à terre) contre les vents et flots en furie. Surgit alors un fantôme qui le menace avec une grande lance. Interprété par le même acteur que Shizuko (Kurouemon Katayama), il exécute une danse guerrière.
Son costume blanc et noir et son masque de démon cornu tranchent avec les habits colorés de Yoshitsune et de ses compagnons. «Je suis l’esprit des Tairas!», clame ce spectre vengeur relayé par les voix monocordes des chanteurs.Yoshitsune dégaine enfin son sabre mais seules les prières de Benkei agitant frénétiquement son chapelet, mettront en fuite l’apparition maléfique.

Ces parties contrastées, l’une lente et romantique, la deuxième, épique sont rythmées par des tambours de hanche, d’épaule et à battes, accompagnés par une flûte traversière au son aigrelet (taiko).
Les musiciens sont assis en fond de scène et, à cour, un chœur joint ses psalmodies aux récits des acteurs. Leurs personnages hiératiques en costumes imposants surprennent par leur gestuelle déliée quand ils passent (rarement) à l’action. Mannojo Nomura, le batelier, est le seul personnage du peuple…
Ces artistes exceptionnels nous font partager un art resté intact depuis des siècles. Le nô et son pendant comique, le kyõgen ont conservé l’esprit d’un théâtre de cour, héritier des anciennes danses religieuses.
Les déplacements des interprètes, exclusivement des hommes, sont très lents Avec les musiciens, ils nous offrent ici un voyage hors du temps, comme une parenthèse loin de notre rythme quotidien. Certains ne se sont pas laissé facilement embarquer mais le public a applaudi la beauté et la perfection de ces spectacles qui ont fait salle comble.

 Mireille Davidovici

Spectacle joué du 22 au 26 septembre, Cité de la musique, Philharmonie de Paris, 221 avenue Jean Jaurès, Paris (XIX ème). T. : 01 44 84 44 84.

Edelweiss (France Fascisme),texte et mise en scène de Sylvain Creuzevault

Edelweiss (France Fascisme),texte et mise en scène de Sylvain Creuzevault

©x

©x

Le metteur en scène avait créé avec succès à Strasbourg en mai dernier d’après L’Esthétique de la résistance, un roman de Peter Weiss (1916-1982) qui raconte l’histoire du mouvement ouvrier allemand et son échec, de la République de Weimar,  à 1945. (voir Le Théâtre du Blog).
Cette fois, Sylvain Creuzevault a voulu parler de l’occupation des armées allemandes en France pendant la seconde guerre mondiale… Un épisode national tragique mais maintenant terra incognita pour la majeure partie des Français: là-dessus, les livres d’histoire ont été longtemps peu bavards.
Cette occupation commence à l’armistice conclu le 22 juin 1940. Pierre Laval, alors président du Conseil, a des rapports très étroits avec Otto Abetz, ambassadeur d’Allemagne en France. Il rencontre Adolf Hitler à Montoire et y organise une entrevue avec Pétain qui fait le choix de la collaboration. Le  territoire sera divisé en deux par une ligne de démarcation. Les Allemands occuperont le Nord, et le Sud restera zone dite libre.
Le régime de Vichy lutta contre la Résistance, persécuta les Juifs, puis aida à les faire déporter en Allemagne et en Pologne occupée. Bref, une des plus sales périodes de notre histoire nationale. Avec au menu: répression systématique, pillage économique et humain, annexion de l’Alsace, manque de main d’œuvre (un million et demi de Français prisonniers en Allemagne!), de charbon et d’électricité), réquisitions alimentaires donc tickets de rationnement pour le lait, le beurre , les œufs, la viande, la farine donc le pain, etc. En ville, les pommes de terre sont introuvables! Restent les rutabagas et topinambours délicieux mais épouvantables quand ils sont cuits à l’eau (seule disponible: l’huile de paraffine mais qui donnait la diarrhée). Aucune voiture sauf les quelques rares à gazogène. Souvent V1 ou V2, ancêtres des missiles passant dans le ciel et descentes rapides dans les caves quand les lugubres sirènes avertissaient d’un prochain bombardement.

©x Ce qui restait de Lisieux

©x Ce qui restait de Lisieux

La sinistre Kommandantur exerçait un pouvoir absolu. Nos voisins portaient l’étoile jaune. Jean Zay, ancien brillant ministre du Gouvernement populaire, fut assassiné par la Milice en 44 et nombre de résistants communistes exécutés comme Manouchian et ses amis de la fameuse affiche rouge. Puis à la Libération en 44, des prostituées ou des femmes qui avaient eu des relations-intimes ou pas- avec l’ennemi, furent tondues, insultées et ensuite «promenées» debout dans des camionnettes… Vues de nos yeux de petit enfant qui ne comprenait rien à cette sinistre chose.
Les prisonniers amaigris rentraient…ou pas, comme celui disparu mais dont l’épouse qui habitait près de chez nous et n’avait aucune preuve de son décès, donc aucune pension de veuve! Mais cet homme fut ensuite rencontré par hasard quelques années après en Allemagne par un ami à lui…
Bref, la vie des quelques trente cinq millions de Français traumatisés par quatre ans d’occupation, en fut bouleversée. Ponts souvent coupés. Bombardements par centaines de milliers de tonnes effectués par les alliés (Caen, Lisieux, Vire, mais aussi Bezons, en banlieue parisiennes à deux kms de notre maison) firent des centaines de milliers de victimes. Enfin, messe à Notre-Dame pour la libération de Paris, avec le son du gros bourdon entendu de loin… Des images à jamais ancrées dans notre mémoire.
Mais, de cette époque récente mais déjà lointaine, tous les protagonistes historiques sont morts depuis longtemps.
Cette occupation militaire a été le thème en filigrane de nombreux films longtemps après.  Entre autres L’Armée des ombres (1969) de Jean-Pierre Melville), Lacombe Lucien de Louis Malle (1974) où un adolescent rejoint la Gestapo, La Ligne de démarcation et La Fleur du mal (2003) de Claude Chabrol. Et bien sûr, Le Dernier Métro (1980) de François Truffault . Et Section spéciale (1975) de  Costa-Gavras…Mais guère au théâtre, à part Vichy-Fictions de Michel Deutsch, mise en scène de Jean-Pierre Vincent (1980).

C’est un peu de tout cela que parle le très long spectacle (deux heures et demi sans entracte!) de Sylvain Creuzevault. Cela commence curieusement en 44 sous une lumière glauque dans une grande pièce parquetée avec une rapide évocation du procès de l’écrivain Robert Brasillach, écrivain et journaliste radicalement antisémite: «Il faut se séparer des Juifs en bloc et ne pas garder de petits. »
Le Général de Gaulle malgré la pétition signée, entre autres par Jean-Louis Barrault, Jean Paulhan, Paul Valéry, Albert Camus, Paul Claudel refusa de gracier ce condamné à mort pour collaboration et intelligence avec l’ennemi: « Un intellectuel n’a pas plus de titre à l’indulgence.  Son engagement dans la collaboration a renforcé les nazis. (…) Quand vient l’heure de la justice, il doit payer. »

Puis Syvain Creuzevault opère un retour en arrière en 1941 jusqu’à la Libération et à la chute du régime de Vichy. Sont passés en revue : entrevue de Pétain avec Hitler à Montoire, rafle du Vél d’hiv, sabordage de la flotte française à Toulon, Service du Travail Obligatoire pour les jeunes Français en Allemagne mis en place par Pierre Laval, négociations avec Otto Abetz,  diplomate allemand, ambassadeur du Troisième Reich à Paris de 40 à 44, création des réseaux de résistance FTP-MOI du groupe Manouchian…
Sylvain Creuzevault a voulu faire parler, non le maréchal Pétain grand absent de cette pseudo-fresque historique mais les collabos les plus notoires comme Pierre Laval, chef du gouvernement qui se suicidera juste après son procès mais sera fusillé, Philippe Henriot , Marcel Déat. 
Et plus connu, Jacques Doriot, ancien maire communiste de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) dont la voiture fut mitraillée par un avion sans doute allemand ou anglais quand il se réfugia outre-Rhin. (Il était le père de la la grande actrice Madeleine Marion.)
Et des écrivains comme Robert Brasillach, Lucien Rebatet, un critique d’art. Drieu la Rochelle était très impliqué dans l’extrême droite mais ami d’André Malraux,  Jacques Lacan et Aragon qu’il protégea. Il fera libérer son ancienne épouse juive ainsi que ses deux fils du camp de Drancy en 1943. Il se suicidera aussi.
On apercevra dans le spectacle le plus connu: Louis-Ferdinand Céline. Après la Libération, Pierre Laval, chef du gouvernement, qui s’était d’abord enfui en Espagne, se suicida au cyanure mais fut quand même fusillé. Comme Joseph Darnand, secrétaire général et véritable chef opérationnel de la Milice française, supplétive de la Gestapo, chargée de la traque des résistants, des Juifs, des francs-maçons et réfractaires au S.T.O, qui s’engagea dans les Waffen-S S en août 1943 !
Fernand de Brinon, représentant du gouvernement de Vichy auprès du haut-commandement allemand fut lui aussi exécuté. Philippe Henriot, secrétaire d’État à l’Information et à la propagande du gouvernement Laval, avait déjà été tué par un commando militaire de la Résistance.
Lucien Rebatet fut gracié, comme le maréchal Pétain détenu à l’Ile d’Yeu et mort en 51 Otto Abetz condamné à vingt ans de prison sera ensuite lui aussi gracié par le Président de la République René Coty.

Quelle tragédie nationale qui laissera longtemps des traces mais l’écriture de ce texte n’a rien de convaincant et ces petites scènes bancales aux dialogues sans intérêt se suivent sans véritable fil rouge. Sylvain Creuzevault se contente paresseusement de les relier par une série de gros titres en vidéo et utilise souvent des pancartes avec les noms de personnages que tiennent les acteurs. Malgré leur solide métier-tous remarquables, ils font le maximum-cette dramaturgie pseudo-brechtienne ne tient pas la route. La réalisation est précise mais il y a là un manque flagrant d’écriture.
Et quand Sylvain Creuzevault essaye de mettre en scène cette période très noire mais diablement intéressante, cela ne fonctionne pas. Pourquoi fait-il crier en permanence ses comédiens dans leurs micros H.F.? Ce qui manque de nuances et devient vite insupportable. Pourquoi, au lieu de remettre les faits dans leur contexte, fait-il parler à quelques exceptions près, les politiques du régime de Vichy .
Pourquoi ne parle-t-il pas vraiment de cette partie de l’élite française qui admirait le Troisième Reich et  y collabora de près ou de loin? Comme bien d’autres, Jean-Paul Sartre n’adhéra qu’à la fin à la Résistance et publia avant des articles dans la revue collaborationniste Comœdia. Mais il fit ensuite partie des instances chargés de juger les artistes estimés collabos. Pourquoi des cinéastes français voulurent-ils quand même tourner des films grâce à la société franco-allemande Continental qui, de 40 à 44  surveille les tournages et ne se gêne pas pour censurer les films? Pourquoi en 42, des vedettes françaises comme Danielle Darrieux, Viviane Romance, Albert Préjean acceptent de faire une voyage de propagande en Allemagne? Ce qui favorisait une politique de collaboration entre les grandes industries du cinéma des deux pays… Sacha Guitry, lui, avait de bonnes relations avec l’état-major allemand et  réussira ainsi à sauver Tristan Bernard qui devait être envoyé dans les camps, parce que juif.
Mais pourquoi un directeur de galerie bien connu, accepta-t-il de faire fortune en vendant fort cher des tableaux de Braque, Picasso, etc. à des épiciers enrichis grâce au marché noir et qui le payaient, bien entendu, en liquide? Les frontières étaient souvent plus floues qu’on ne le pense, et dans tous les milieux, y compris artistiques. 

©x

©x

Sylvain Creuzevault, lui, survole juste ce qui fut un bouleversement des valeurs dans la vie quotidienne des Français. Parfois, avec une certaine habileté et de légères touches de comique: il y a ainsi un court et beau dialogue entre deux agriculteurs venus se plaindre auprès de Pierre Laval. Mais l’auteur et metteur en scène qui a pioché dans les textes et discours de l’époque semble plus fasciné par les discussions entre des fantoches de collabos au pouvoir, que par la vie lamentable des Français, humiliés et épuisés, et dont certains  sont morts de faim. Ainsi les malades d’hôpitaux psychiatriques comme en 43, Camille Claudel.

Bref, il aurait fallu un vrai dramaturge pour évoquer un moment tragique de l’histoire de France et une solide mise en scène. Malheureusement cette juxtaposition de petites scènes ne fait jamais sens, même accompagnée d’images d’époque, mixées et projetées à toute vitesse… Et il n’y a curieusement aucune émotion et cette pièce qui veut être une réflexion sur la montée du fascisme s’achève dans un épais nuage de fumigène (un de plus en cette rentrée déjà fumeuse!!!) mais en silence et avec une pancarte: «Méfiez-vous de vos désirs. Ils arrivent.»
La salle était pleine et peu de gens sont sortis avant la fin, mais l’ennui était au rendez-vous et les applaudissements étaient juste polis.
Sylvain Creuzevault a eu une belle idée mais s’est planté: dommage! Surtout au moment où Issak Manouchian va entrer au Panthéon, quatre-vingt ans après avoir été fusillé. Enfin cet Edelweiss donnera peut-être à de jeunes metteurs en scène de reprendre le flambeau avec un pièce sur le même thème mais avec une écriture et une mise en scène beaucoup plus convaincantes…

Philippe du Vignal

Jusqu’au 22 octobre, Odéon-Ateliers Berthier, 1 rue André Suarès, Paris (XVII ème).

A consulter: Paris, Berlin, 1940-1945, Paris, Tallandier, 2014. Près de six cent documents, affiches, rapports, lettres, journaux intimes, insignes, tracts, procès-verbaux, mains courantes, pièces à conviction, registres d’écrou, albums-photos, objets… commentés de juin 40 à avril 45.
Et l’incontournable livre d’Alan Riding sur la vie culturelle frnaçaise pendant lOccupation, Et la fête continue.



Neotango, d’après les musiques d’Astor Piazzola par l’ensemble Octetology

Neotango, d’après les musiques d’Astor Piazzola par l’ensemble Octetology

 Huit interprètes ressuscitent, soixante ans après, les partitions disparues du compositeur argentin, dans une ambiance survoltée, au Bal Blomet à Paris.

©x

Astor Piazzolla

En 1955, Astor Piazzolla (1921-1992), déjà une grande vedette dans les cercles du Tango, est considéré en Argentine comme l’auteur de LA musique nationale.
Il revint à Buenos-Aires après un séjour de deux ans à Paris où il étudia sous la direction de Nadia Boulanger (1887-1974), compositrice, cheffe d’orchestre et directrice du « Conservatoire américain » organisé au château de Fontainebleau pendant l’été. Cette grande professeure aura formé entre autres nombre d’artistes d’Outre-Atlantique dont, pour ne citer que les plus célèbres, Daniel Barenboim, Leonard Bernstein, Elliott Carter, Marius Constant, George Gershwin, Philip Glass, Pierre Henry, Pierre Schaeffer. Et, dans le monde du jazz, Vladimir Cosma, Egberto Gismonti, Quincy Jones, Michel Legrand, Lalo Schifrin…

Quand Astor Piazzola lui présente ses partitions de musique classique, Nadia Boulanger dit : «C’est bien écrit mais je ne perçois pas votre présence dans cette musique.» Et elle l’encourage à écrire pour son instrument, le bandonéon. Il a fréquenté à Paris les musiciens de jazz et sa conception du Tango a profondément évolué. Il souhaite bouleverser les codes et traditions de cette musique de danse et le Tango devient chez lui une musique concertante.

A Buenos Aires, il revoit pour son Octeto, les arrangements du répertoire, supprime le chant et y introduit la guitare électrique. Cette révolution agite le monde traditionaliste des aficionados du Tango qui le critiquent vigoureusement  parfois avec violence et menaces.
A son grand regret, l’Octeto de Buenos Aires sera un échec et il le dissoudra. Mais avant, il enregistrera Tango Progresivo et Tango Nuevo, deux disques microsillons (1957), quasi introuvables aujourd’hui. Et à une soirée arrosée, l’année suivante, il brûlera toutes les partitions de l’Octeto, effaçant ainsi la trace de ce répertoire qui n’a plus été joué jusqu’à aujourd’hui!

Mais durant la retraite imposée par le covid, Lysandre Donoso et Mathias Naon qui participent au renouveau du Tango en France relèvent les morceaux sur partition, à partir des deux disques, bien usagés, s’imprégnant aussi du style de l’orchestre. Au sein du collectif de musiciens Fonica, ils créent l’ensemble Octetology pour populariser ce répertoire disparu à l’occasion du centenaire de la naissance d’Astor Piazzolla.

©x

© M Davidovici

Soutenus par Radio France, ils jouent dans de nombreux festivals et gagnent le prix du Concours international de Bandonéon, à Castelfidardo (Italie). Ils enregistrent dix partitions et arrangements du maître et leur CD est paru en septembre. En concert, ils jouent aussi cinq ou six morceaux supplémentaires qu’ils réservent à leur prochain disque…

Octetology rassemble de jeunes musiciens autour de la trentaine. Le 29 septembre au Bal Blomet à Paris (XV ème), Octetology on a pu entendre: Emilie Aridon-Kociolek (piano), Adrien Merahi (guitare électrique), Carmela Delgado** et Lysandre Donoso (bandonéon), Mathias Naon et Fanny Stefanelli-Gallois (violon, en replament de sa soeur Aurélie Gallois), Gersende Perini (violoncelle) et Lucas Eubel Frontini (contrebasse).
Presque tous ont des attaches avec l’Amérique latine, et l’Argentine en particulier. Familiers de Buenos Aires, ils y trouvent une créativité bouillonnante et travaillent avec des musiciens et des danseurs locaux.

Tous ont un CV impressionnant : diplômés de Conservatoires et lauréats de concours internationaux, ils mènent aussi une brillante carrière dans des institutions prestigieuses. Ils mènent parallèlement, chacun avec son instrument, une brillante carrière au sein d’institutions prestigieuses mais ils reviennent au Tango au sein de Fonica. Ce collectif leur permet de naviguer dans une demi-douzaine de formations, trio, quatuor ou grands ensembles, consacrés à cette musique de concert sud américaine. Ils ne boudent pas pour autant la variété (accompagnant la chanteuse Juliette), les spectacles de danse ou le milonga, le bal argentin.

Neotango, d’après les musiques d’Astor Piazzola par l’ensemble Octetology dans actualites pochetteocteto-neotango-300x300

Pochette octeto Neotango

Aujourd’hui, le Tango est vivace. A l’origine, cette mouvance fut impulsée  en France par Juan Jose Mosalini qui ouvrit, il y a trente ans, la première classe de bandonéon au Conservatoire de Gennevilliers, le seul en France à avoir un département Tango, dirigé actuellement par Juanjo Mosalini, le fils du fondateur. Plusieurs des musiciens d’Octetology y enseignent.

Le nouveau Tango s’abreuve aussi au jazz et à la musique classique et il y a maintenant une quinzaine d’ensembles: Cuarteto Mosalini-Teruggi, Quinteto Emedeo, Trio Tasis, Cuarteto Lunares… où l’on retrouve souvent les participants d’Ocetology. Mais aussi Fleurs Noires, un orchestre féminin, Orquestra Silbando, Spiritango Quartet. Et il existe un étonnant réseau de salles, festivals, dancings sur tout le territoire.

Jean-Louis Mingalon, auteur du Dictionnaire du Tango, confirme : « Le Tango  était en perte de vitesse mais séduit maintenant les foules, en Argentine comme en France.  A Paris, il existe une vingtaine de salles où l’on peut l’écouter et le danser et les aficionados préfèrent écouter des orchestres, plutôt que les disques. » A la question  peut-on danser sur les musiques de  Neotango ? il répond : «Les professionnels, oui, quant aux autres… »

Jean-Louis Verdier

Concert entendu le 29 septembre au Bal Blomet, 33 rue Blomet, Paris (XV ème).

Le 7 octobre, Festival Sonates d’automne, Loches (Indre-et- Loire)

Autres dates: https://www.fonicatm.com/agenda

* NeoTango, Hommage à l’Octeto Buenos Aires d’Astor Piazzola, CD 46’48 , Paraty éditeur.

 **Carmela Delgado sera en résidence le premier semestre, au Triton, Les Lilas qui lui confiera plusieurs cartes blanches. https://www.letriton.com/programmation

 

12345

DAROU L ISLAM |
ENSEMBLE ET DROIT |
Faut-il considérer internet... |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | Le blogue a Voliere
| Cévennes : Chantiers 2013
| Centenaire de l'Ecole Privé...