Maxime Mandrake, quelques réflexions sur la magie

Quelques réflexions sur la magie, de Maxime Mandrake

 A sept ans, j’ai été fasciné par un magicien de close-up mais c’était juste le début. Le lendemain, à un autre événement, je l’ai croisé à nouveau. Impressionné, j’ai demandé à mes parents de le voir pour en apprendre davantage. Il m’a alors dirigé vers La Cité Magique, un magasin à Pontillas en Belgique où j’ai acquis mes premiers tours. L’enthousiasme que j’ai alors suscité dans la famille, a été une révélation et cela a augmenté ma passion…

 Puis mes parents m’ont inscrit à des stages de théâtre, cirque et magie quand j’avais huit ans. Yann Lejeune nous a appris quelques tours. Par la suite, j’ai suivi ses cours une fois par semaine, en consacrant d’innombrables heures à l’apprentissage des pratiques. Les livres et DVD sont aussi devenus une source inépuisable pour enrichir mon répertoire. À dix ans, j’ai commencé à animer des anniversaires pour enfants.

Mon père et ma mère m’ont toujours soutenu et accompagné et aussi géré ma promotion. Lui, cherchait des musiques et elle, concevait les décors. Ils ont produit mon tout premier spectacle devant plus de cent personnes: j’avais quatorze ans. Yann Lejeune a été aussi précieux pour la conception des scénarios et la mise en scène. Participer à des réunions de magiciens à Bruxelles m’a permis de rencontrer Paul Mandrex, un mentor  très compétent. Vers mes dix-sept ans, je me suis entouré d’un éclairagiste, d’un costumier, et d’un «webmaster» pour m’aider. Et l’année suivante, j’ai été engagé au cabaret Le Canon d’Or à Lille où j’ai parlé à des professionnels, notamment Nicolas Bernard qui m’a enseigné la rigueur et m’a aidé à écrire mes textes de scène pour en faire des histoires captivantes.

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Depuis cinq ans, ma compagne Sophie Detry, diplômée en décoration intérieure et marketing, s’investit activement dans la promotion et l’aménagement de l’espace de mes spectacles. Les nombreuses rencontres dans ce métier offrent des opportunités pour des collaborations fructueuses et réaliser des innovations.
Mais ma première tournée auto-produite avec dix-huit représentations sur deux mois dans les plus grands théâtres àNamur, Mons, Forum de Liège…) a été complexe à gérer,. J’avais investi beaucoup d’énergie et j’ai eu bien des difficultés mais cela m’a fait avancer. Une leçon enrichissante ! Et aujourd’hui, avec les producteurs, c’est beaucoup plus clair…

Magic Minds est la structure essentielle pour la gestion administrative et financière, marketing et réseautage. Développer une idée artistique implique aussi la direction d’un équipe et la création des réseaux sociaux, ce que j’ai progressivement appris. Business est plus long que le mot: show et crucial pour le développement artistique. Ceux qui réussissent, ont du talent mais aussi une fibre pour le show-biz.

Je travaille dans mon atelier de répétitions mais aussi avec mes costumiers, éclairagistes, assistants et décorateurs  qui élaborent de nouvelles créations avec moi.  En close-up, magie digitale… pour des évènements, par exemple l’animation magique et en présentiel au World of mind à Bruxelles).
J’ai moins de temps aujourd’hui pour animer  anniversaires, mariages, etc. Ma préférence va à la magie de scène et aux grandes illusions : j’ai imité David Copperfield dont j’ai regardé les spectacles en boucle et je me suis inspiré de ses musiques ! J’apprécie Dani Lary, pour son talent à créer des univers et des histoires. Laurent Beretta, un artiste complet et très inspirant qui a su conserver une humilité que j’apprécie énormément. Siegfried & Roy pour l’ensemble de leur œuvre et ce moment intimiste où je les ai croisés au Secret Garden à Las Vegas. Et j’aime aussi James Thierrée, le Cirque du Soleil, des comédies musicales telles que
Mozart, l’opéra rock ou encore Les Misérables que j’ai eu la chance d’applaudir à Londres.

La magie nouvelle cherche à renouveler la classique mais sans la renier, en utilisant  les nouvelles technologies et cela m’intéresse : j’essaie de combiner les deux et apprécie les spectacles avec une histoire touchante et un message positif. J’ai une attirance pour la magie « vintage » avec magnifiques objets et superbes boîtes: il faut connaître le passé pour évoluer vers l’avenir. Créer une histoire dans un décor sublime m’enthousiasme. Comme le disait Jean-Eugène Robert-Houdin: «Le magicien est avant tout un acteur qui joue le rôle d’un magicien… »

Quand on débute, outre la pratique régulière de conception et présentation de tours, il faut lire la richesse littérature spécialisée, les écrits historiques, biographies et ouvrages techniques. C’est  une mine de connaissances qui offre une perspective globale de cet art. Comprendre l’évolution, les écoles de pensée, les artistes révolutionnaires et les grands classiques de l’illusionnisme est fondamental pour trouver sa voie.
Aller aussi à des cercles, clubs, forums, permet d’échanger ses idées, partager des expériences, discuter de techniques émergentes. C’est un apprentissage continu et un espace pour présenter ses tours devant un public bienveillant, obtenir des retours constructifs qui aident beaucoup  à améliorer son art.

Et pour tout jeune magicien en devenir, la richesse du bagage littéraire et l’interaction avec la communauté sont fondamentaux pour progresser en illusionnisme. Il est essentiel d’apprendre des générations précédentes et s’inspirer de la création actuelle, qui est en pleine effervescence et mêle traditions ancestrales et innovations. Les limites entre réalité et illusion se réduisent grâce aux avancées technologiques.
J’observe avec fascination et enthousiasme les artistes d’aujourd’hui qui excellent dans la création de performances toujours plus immersives et captivantes. Grâce à l’hybridation entre magie classique et magie numérique, il y a des spectacles très divers et alliant techniques traditionnelles et effets innovants. Ma magie reflète plusieurs approches artistiques, des nouvelles technologies, mais je veux qu’elle garde le charme intemporel des classiques de l’illusion qui sont une véritable source d’inspiration.

La Culture a, j’en suis certain, une importance capitale pour notre art et est un terreau essentiel pour développer une magie authentique et en résonance avec le public. Références historiques, faits réels, traditions, contes et légendes, enrichissent nos spectacles. Nous pouvons tisser des liens entre l’art de l’illusion et la culture d’un public. De plus, c’est un fondement inestimable pour l’originalité des tours.
Avec une palette infinie de références et symboles, cela nous permet de transcender les frontières artistiques et de créer des spectacles plus riches et mieux adaptés au public du XXI ème siècle.
Passionné par les musiques de film, j’ai aussi la chance d’avoir une bonne oreille et cela m’aide beaucoup dans mon travail. Pendant mon temps libre, je joue du piano, de la guitare…. J’adore voyager et connaître de nouvelles expériences mais la magie est toute ma vie et la passion autour de laquelle tout gravite…

 

Sébastien Bazou

 

Interview réalisée à Dijon (Côte-d’Or) le 26 novembre https://www.maximemandrake.com/

 

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