Juan Colás, magicien

Juan Colás, magicien

 Son père possédait Cartomagia Fundamental, un livre de Vicente Canuto. Chaque soi, Juan (onze ans) en lisait un chapitre et le lendemain, essayait de faire à l’école ce qu’il avait appris. Puis il a découvert qu’il y avait un groupe de magiciens à Salamanque et il s’est lié d’amitié avec Rubén Porrás qui l’a aidé les premières années. Ensuite, il y a eu de nombreux arrêts dans sa pratique qui était juste pour lui un simple passe-temps, du moins jusqu’au lycée. Il s’intéressait plus aux arts visuels mais a repris contact avec ce groupe et y a rencontré le grand illusionniste Paco González de Zamora qui lui a expliqué sa philosophie. Cela l’a aidé à faire de nouveaux tours qu’il présente depuis longtemps dans toute l’Espagne. Très bien accueillis par les magiciens et le public.
Toni Rivero lui a appris à devenir professionnel et Pedro Majo à construire ses routines. Jorge Rastrel l’a soutenu et l’aide encore à fabriquer les structures de ses tours. Luis Arza lui a montré l’importance des symboles qui se cachent derrière l’action et le sens de ce qu’il faisait. Enfin, Mario Lopez, Jaime Figueroa, Miguel Muñoz lui ont rappelé comment être un véritable artiste. «Cela m’a forcé, dit-il, à regarder les choses autrement et à ne pas être quelqu’un de différent. Et à oublier un plan de carrière que je devais suivre. J’ai étudié les Beaux-Arts à l’Université historique de Salamanque et maintenant tout ce que je fais est chargé de cet enseignement.
Je suis aussi responsable culturel d’événements liés à notre art. Je donne aussi des conférences sur l’art conceptuel, le symbolisme, la magie ésotérique et la création d’effets . Un grand professeur m’a dit que notre travail est de rendre visible, l’invisible, observable ce qui est déjà là mais invisible à l’œil nu. Ce que je fais a pour origine des propositions de Paco González qu’il appelle « magie symbolique ». Même s’il y a un effet visuel, il tient davantage à l’enveloppe qui l’entoure. »

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En ce moment, il travaille dans des festivals en close-up et sur scène, donne des conférences et vend ses produits (Heartbeat, Non Safety Pins, The Bisagra, Dance a Spoon…). Et il essaye d’allier le symbolisme, la comédie et l’impossible. « Si je devais définir ma pratique, di-il, ce serait de la « magie rituelle ». Jaime Figueroa, Miguel Muñoz, Mario López, Étienne Saglio et Kalle Nio l’ont beaucoup influencé et il adore  micro-magie et close-up. Mais maintenant, il s’intéresse plus à la scène, aux arts visuels et à ce qui relève d’une expérience rituelle. Et il se dit obsédé par le minimalisme des années soixante, l’art conceptuel, le néo-expressionnisme abstrait de Basquiat, la morale romantique, l’œuvre de Kandinsky, le cirque, le flamenco, la musique classique, l’acid rock et la musique urbaine…

A un magicien débutant, il conseille de lire peu, mais de bons ouvrages sur les tours de cartes : »Plus de gags et techniques ne feront pas de vous un meilleur magicien. Partez à l’aventure, lisez de la poésie, des romans, allez au cinéma et au théâtre, tombez amoureux et voyagez. Étudiez d’autres arts, remplissez-vous d’«expériences magiques » dont vous pourrez ensuite imprégner votre travail. Même si la magie est considérée comme l’un des arts les moins artistiques, respectez-la et traitez-la comme s’il s’agissait d’une déesse ! Il y a malheureusement beaucoup de faiseurs avec des trucs sans signification et qui sont  toujours à la recherche des choses impossibles, sans réfléchir au sens, au quoi et au pourquoi, mais il y a peu de véritables artistes. Je vois pourtant se lever un vent de fraîcheur dans ma génération et celles à venir. A suivre donc… Chaque femme ou homme est un enfant de son temps et nous pouvons voir notre art sous l’angle de la technologie ou si les magiciens sont les artistes qui croient le moins à la magie. C’est important de définir: où et pour qui nous créons, cela pour la clarté et la lecture de notre travail. »

Et que fait-il de son temps libre? «Passionné par la peinture, le dessin et la sculpture, dit-il,  je les pratique toujours, comme le skateboard, le jonglage, l’art du clown, l’improvisation, le taï-chi, la cuisine, la poésie, la bande dessinée… Et j’adore voyager avec seulement un sac à dos pour découvrir de nouvelles cultures, pays et histoires. Enfin, j’aime la musique et les instruments des tribus. »

Sébastien Bazou

Entretien réalisé à Dijon, le 6 décembre

https://www.instagram.com/juan.colas/https://www.themilagro.es/es/categoria-producto/artists/juan-colas/
https://www.youtube.com/@eljineterojo

 

 


Archive pour 8 décembre, 2023

Juan Colás, magicien

Juan Colás, magicien

 Son père possédait Cartomagia Fundamental, un livre de Vicente Canuto. Chaque soi, Juan (onze ans) en lisait un chapitre et le lendemain, essayait de faire à l’école ce qu’il avait appris. Puis il a découvert qu’il y avait un groupe de magiciens à Salamanque et il s’est lié d’amitié avec Rubén Porrás qui l’a aidé les premières années. Ensuite, il y a eu de nombreux arrêts dans sa pratique qui était juste pour lui un simple passe-temps, du moins jusqu’au lycée. Il s’intéressait plus aux arts visuels mais a repris contact avec ce groupe et y a rencontré le grand illusionniste Paco González de Zamora qui lui a expliqué sa philosophie. Cela l’a aidé à faire de nouveaux tours qu’il présente depuis longtemps dans toute l’Espagne. Très bien accueillis par les magiciens et le public.
Toni Rivero lui a appris à devenir professionnel et Pedro Majo à construire ses routines. Jorge Rastrel l’a soutenu et l’aide encore à fabriquer les structures de ses tours. Luis Arza lui a montré l’importance des symboles qui se cachent derrière l’action et le sens de ce qu’il faisait. Enfin, Mario Lopez, Jaime Figueroa, Miguel Muñoz lui ont rappelé comment être un véritable artiste. «Cela m’a forcé, dit-il, à regarder les choses autrement et à ne pas être quelqu’un de différent. Et à oublier un plan de carrière que je devais suivre. J’ai étudié les Beaux-Arts à l’Université historique de Salamanque et maintenant tout ce que je fais est chargé de cet enseignement.
Je suis aussi responsable culturel d’événements liés à notre art. Je donne aussi des conférences sur l’art conceptuel, le symbolisme, la magie ésotérique et la création d’effets . Un grand professeur m’a dit que notre travail est de rendre visible, l’invisible, observable ce qui est déjà là mais invisible à l’œil nu. Ce que je fais a pour origine des propositions de Paco González qu’il appelle « magie symbolique ». Même s’il y a un effet visuel, il tient davantage à l’enveloppe qui l’entoure. »

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En ce moment, il travaille dans des festivals en close-up et sur scène, donne des conférences et vend ses produits (Heartbeat, Non Safety Pins, The Bisagra, Dance a Spoon…). Et il essaye d’allier le symbolisme, la comédie et l’impossible. « Si je devais définir ma pratique, di-il, ce serait de la « magie rituelle ». Jaime Figueroa, Miguel Muñoz, Mario López, Étienne Saglio et Kalle Nio l’ont beaucoup influencé et il adore  micro-magie et close-up. Mais maintenant, il s’intéresse plus à la scène, aux arts visuels et à ce qui relève d’une expérience rituelle. Et il se dit obsédé par le minimalisme des années soixante, l’art conceptuel, le néo-expressionnisme abstrait de Basquiat, la morale romantique, l’œuvre de Kandinsky, le cirque, le flamenco, la musique classique, l’acid rock et la musique urbaine…

A un magicien débutant, il conseille de lire peu, mais de bons ouvrages sur les tours de cartes : »Plus de gags et techniques ne feront pas de vous un meilleur magicien. Partez à l’aventure, lisez de la poésie, des romans, allez au cinéma et au théâtre, tombez amoureux et voyagez. Étudiez d’autres arts, remplissez-vous d’«expériences magiques » dont vous pourrez ensuite imprégner votre travail. Même si la magie est considérée comme l’un des arts les moins artistiques, respectez-la et traitez-la comme s’il s’agissait d’une déesse ! Il y a malheureusement beaucoup de faiseurs avec des trucs sans signification et qui sont  toujours à la recherche des choses impossibles, sans réfléchir au sens, au quoi et au pourquoi, mais il y a peu de véritables artistes. Je vois pourtant se lever un vent de fraîcheur dans ma génération et celles à venir. A suivre donc… Chaque femme ou homme est un enfant de son temps et nous pouvons voir notre art sous l’angle de la technologie ou si les magiciens sont les artistes qui croient le moins à la magie. C’est important de définir: où et pour qui nous créons, cela pour la clarté et la lecture de notre travail. »

Et que fait-il de son temps libre? «Passionné par la peinture, le dessin et la sculpture, dit-il,  je les pratique toujours, comme le skateboard, le jonglage, l’art du clown, l’improvisation, le taï-chi, la cuisine, la poésie, la bande dessinée… Et j’adore voyager avec seulement un sac à dos pour découvrir de nouvelles cultures, pays et histoires. Enfin, j’aime la musique et les instruments des tribus. »

Sébastien Bazou

Entretien réalisé à Dijon, le 6 décembre

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