The Shadow whose prey the hunter becomes de Michael Chan, Mark Deans, Bruce Gladwin, Simon Laherty, Sarah Mainwaring, Scott Price, Sonia Teuben, mise en scène de Bruce Gladwin

The Shadow whose prey the hunter becomes de Michael Chan, Mark Deans, Bruce Gladwin, Simon Laherty, Sarah Mainwaring, Scott Price, Sonia Teuben, mise en scène de  Bruce Gladwin

Cette compagnie australienne était déjà venue au festival Paris-Quartiers d’été et ce spectacle a été créé au dernier festival de Rennes Comme L’Oiseau-Mouche à Roubaix, ses acteurs sont des handicapés mentaux. Ce qui ne les empêche pas de jouer merveilleusement bien. Il y a chez eux une concentration et on sent qu’ils ont envie avec une vraie générosité de nous faire partager leurs idées. Ils sont vraiment là solides et francs sans une ombre de cabotinage.
Il sera question d’intelligence artificielle et de ses conséquences sur la vie quotidienne et ces artistes se posent la question de savoir si elle nous rendra tous déficients sur le plan intellectuel. Mais aussi que résultera-t-il de la surproduction alimentaire. Le texte a son importance et affleure sans cesse le problème de la normalité, puisque ces artistes qui «jouent» ici ont aussi créé cette vraie-fausse réunion publique aussi dérisoire qu’attachante. Il y a ici en toile de fond, la situation des handicapés mentaux le plus souvent marginalisés mais tolérés dans leur famille et, au pire, exploités il y a encore peu dans des fermes ou dans des usines.

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Sur le plateau, six chaises gerbables que Scott Price et Sarah Mainwaring vont placer avec soin en long face public. Et à cour, un escalier en métal bleu sur roulettes qu’ils mettront au milieu de la scène puis qu’ils cacheront avec un bloc blanc rectangulaire. Ce qui fera une tribune d’où pourra parler Scott Price.
C’est à mi-chemin entre une performance que certains pourront trouver brute de décoffrage et un spectacle «normal» mais où ce qui y serait impossible acquiert ici une dimension artistique de tout premier ordre.
Comme la difficulté à marcher-elle a de sérieux ennuis de   hanches-et à mouvoir sa main droite de
Sarah Mainwaring. Ou la voix trop forte de Scott Price quand il monte à la tribune. Et la raideur et la marche saccadée de Simon Laherty trisomique, même quand il se met  à courir un peu. Ils ont une présence exceptionnelle, n’ont aucun ennui de texte dès qu’ils entrent sur le plateau et quand la voix de l’intelligence artificielle de l’ordinateur parle à Sarah, elle le traite de monstre….
Handicapés mentaux sans doute, mais terriblement lucides et intelligents, ils regardent bien en face le public et Sarah nous dit : « Nous avons tous un handicap mental. Vous acceptez que je dise ça. çà me va de partager mon diagnostic. Moi, j’ai été blessée à la tête. Je peux utiliser le mot: handicap. Ce n’est pas celui qui me décrit le mieux. » ( …)  » Ecoutez, je suis une personne handicapée. » (…) Et elle a ce merveilleux: 
«On est là pour vous aider. »
Simon Laherty lui dira simplement: «Je crois qu’ils ont compris.» Et après les saluts, le dernier à sortir de scène, il s’arrêtera trois fois pour nous saluer encore! Ce n’est rien mais quelle beauté et quelle intelligence ironique dans son regard. 

Cette pièce est un moment rare dans une rentrée théâtrale souvent un peu terne et une belle leçon d’humanité… Nous n’oublierons pas de sitôt le visage de ces acteurs.  Si vous pouvez, ne la ratez pas, mais attention, il reste deux représentations seulement.

 Philippe du Vignal

 Jusqu’au 17 décembre, Théâtre de la Bastille, 76 rue de la Roquette, Paris ( XI ème). T. : 01 43 57 42 14.

 

 

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