Le Portrait de Dorian Gray adaptation du roman d’Oscar Wilde et mise en scène de Thomas Le Douarec
Le Portrait de Dorian Gray, adaptation du roman d’Oscar Wilde et mise en scène de Thomas Le Douarec
Une cinquième version scénique par Thomas Le Douarec sept ans après sa création. Ce roman comme Le Petit Prince aura inspiré depuis plus d’un siècle, des pièces de théâtre mais surtout des films comme en 1916, celui du grand metteur en scène russe Vsevolod Meyerhold, des chorégraphies, comédies musicales, bandes dessinées, jeu vidéo…
Dorian, jeune et beau dandy londonien fait la connaissance d’Harry, chez son ami Basil Hallward, un peintre reconnu qui vient d’achever le portrait du jeune homme, un chef-d’œuvre qu’ils contemplent… Le peintre conscient de la fascination qu’Harry pourrait exercer sur Dorian, le prie de ne pas essayer de le séduire par les théories sur la jeunesse.
Mais Harry flatte Dorian: «Un nouvel Hédonisme, voilà ce que le siècle demande. Vous pouvez en être le tangible symbole. Il n’est rien avec votre personnalité que vous ne puissiez faire. » Si c’était moi, qui toujours devais rester jeune, dit Dorian et si cette peinture pouvait vieillir !… Pour cela, pour cela je donnerais tout !… Il n’est rien dans le monde que je ne donnerais… Mon âme, même ! «
Il va tomber amoureux de Sibyl Vane, une jeune actrice et lui promet le mariage. Mais amoureuse, elle va très vite mal incarner ses personnages. Ce que voient Basil et Harry. Dorian la quittera brutalement, la laissant effondrée. Et sur son portrait, il discerne une expression de cruauté et s’aperçoit que son souhait a peut-être été réalisé. Harry lui apprend le suicide de Sibyl mais Dorian Gray ne ressent qu’une peine superficielle… Il devient alors jaloux de son portrait et souhaite que le tableau vieillisse à sa place pour pouvoir garder lui-même sa beauté d’adolescent. Il enferme le tableau à clé et son style de vie change alors radicalement : il court les bouges de Londres mais s’entoure d’objets rares et précieux…
Le portrait s’enlaidit, à cause des signes de l’âge et du péché. De plus en plus obsédé par le tableau et inquiet, il vérifie souvent la dégradation physique de son image avec une certaine jouissance… Il finit par révéler son secret à Harry:il lui montre le portrait et le rend responsable de ce qu’il est aujourd’hui. Fou de rage, il tuera sans état d’âme son ami avec un couteau et se débarrassera ensuite du cadavre.
Un soir, Dorian retrouve dans les bas-fonds de Londres retrouve James Vane, le frère de Sibyl qui veut le tuer mais qui hésite, trompé par son éternelle jeunesse… Dorian lui échappe et vit dans la peur… Un de ses amis tuera dans un accident de chasse ce James et Dorian alors délivré de la menace, veut devenir meilleur pour que le portrait retrouve son aspect d’innocence. Après une bonne action, il court voir la toile mais elle a les marques du péché et du temps. Dorian y enfonce le couteau… Un homme vieux et hideux est retrouvé mort, face au tableau mais il a le visage d’un jeune garçon à la beauté sublime. On reconnaîtra en lui Dorian Gray.
« Toute création, dit Thomas Le Douarec, a sa part d’obsession ou est le fruit d’une obsession.(…) C’est maintenant la cinquième fois que j’explore l’œuvre de Wilde. (…) Je me lance à nouveau dans la quête d’en faire cette fois-ci une vraie pièce de théâtre, avec l’espoir, peut-être illusoire, d’en faire un vrai classique. Je suis persuadé que Wilde, s’il avait pu échapper à la censure et à la morale de son époque, en aurait fait sa pièce de théâtre la plus aboutie… Rares sont les romans aussi bien dialogués que celui-ci : certaines scènes sortent tout droit du livre. Et par la suite, pour écrire ses meilleures pièces de théâtre, Wilde n’a jamais cessé de piocher dans son unique roman. »
Bref, le spectacle qui a déjà six ans et n’est joué que deux fois par mois -ceci explique sans doute cela- ronronne un peu et ne tient pas vraiment la route sur une heure et demi. Et sans doute, est-on plus sensible à un texte théâtral d’Oscar Wilde quand il l’écrit lui-même, comme Il importe d’être constant qu’avait monté avec succès Jérôme Savary en 96, qu’à une adaptation -toujours difficile de son célèbre roman, au théâtre et on peut comprendre la méfiance des metteurs en scène.