Adieu María Laïná
Adieu María Laïná
Cette poète et dramaturge nous a quittés avant-hier, quelque mois après avoir reçu le Grand Prix d’Etat de littérature 2022. Née à Patras en 47, elle avait fait des études de droit à l’Université d’Athènes mais n’a jamais exercé dans ce domaine. Elle a travaillé comme enseignante, puis à la radio, et a été aussi traductrice. Elle s’est révélée avec treize recueils de poèmes (Prix d’Etat 93, Prix Cavafy 96 et Prix Maria Callas 98) avant de se tourner vers la scène.
Tout le théâtre de María Laïná est une variation sur le thème de la solitude et de la mort. Ce qui a préoccupé l’auteure dans toutes ses œuvres est le rôle flou des mots et du sens dans le quotidien tangible. Chez elle, la réalité et la conception intellectuelle de cette réalité sont des forces qui tendent à s’entrecroiser. La dramaturgie est fondée sur un abîme de mots qui ont perdu leur rôle premier, celui de la communication.
Des pièces comme Le Clown, La Réalité est toujours là, Un Baiser volé, Le Repas, Affaire de famille (traduit en français par Michel Volkovitch), Quand le Loup n’y est pas, Un Dialogue imaginaire entre deux femmes réelles, Un…Deux…Trois ont été publiées et jouées avec succès en Grèce.
L’œuvre de cette autrice de premier plan mériterait de passer les frontières.
Nektarios-Georgios Konstantinidis